Forum de FilmDeCulte

Tragédie à l’italienne

Représentant du cinéma transalpin en compétition, La Nosta Vita de Daniele Luchetti dresse le portrait d’un nouveau père de famille désœuvré.

Les affres de la paternité, suite. Après avoir suivi le modèle chinois (Chongqing Blues), le père tchadien (L’Homme qui crie) et le Padre espagnol (Biutiful), voici le prototype italien, impulsif et sensible. Dans La Nosta Vita, Daniele Luchetti ne s’embarrasse pas à développer des seconds rôles crédibles : tout doit faire sens, du copain handicapé qui deale de la drogue car il n’a pas de pension, à la famille roumaine d’adoption (la mère couche avec le premier Italien venu, le fils est un feignant au grand cœur). La parabole est grossière. Pour reconstruire sa vie, notre héros doit… bâtir un immeuble sur le cadavre d’un mort. Après moult péripéties et des rebondissements peu crédibles, ce père caricatural arrivera bien sûr à ses fins – il n’y a aucun suspense véritable-, grâce à l’appui de sa famille et d’ouvriers italiens.

Un discours ambigu

Au-delà de la qualité intrinsèque de la mise en scène et du jeu des acteurs, le propos du long métrage reste ambigu. Si Claudio est un homme qui souffre et qui se bat pour faire vivre sa famille, son rapport à l’argent et surtout l’absence de contradiction quant à ses actes laissent perplexes. Ainsi, le seul personnage qui se dit raciste est la fiancée de son ami, une ex-Call Girl black (sic) qui veut retourner au Sénégal. Les Italiens, eux, peuvent insulter en permanence les immigrés, les voler – notre héros ne demande de l’argent à sa famille qu’en dernier recours -, sans que cela soit jugé immoral par qui que ce soit dans le film. Et ce n’est pas la légère amertume du final, trop vite expédié, qui peut chasser l’impression général d’un film qui revendique une certaine virilité transalpine.

1/6

la lie de la compétition

Je trouve pas ça si pourrave que le procès d'intention ci-dessus. Une chronique familiale italienne optimiste et agréable, portée par un acteur canon et pas si fadasse qui dénote surtout par sa présence au milieu d'une sélection de films où tout le monde s'éviscère ou cherche ses lentilles de contact dans son vomi.
4/6 gentil