Forum de FilmDeCulte

Je ne sais pas si on a déjà parlé de ce film sorti la semaine dernière je crois (Ours d'argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin). Un groupe d'amis iraniens se retrouvent au bord de la mer caspienne : complot pour qu'Ahmad,divorcé récemment, épouse Elly. L'atmosphère sympa et bon enfant du début se dégrade peu à peu avec la révélation progressive d'une vérité gênante .Ca m'a paru à la fois réussi et raté : raté car certaines scènes sont tournées avec plus d'émotion que de vraisemblance (la "noyade" de l'enfant); réussi, parce que le groupe se débat et que les rapports humains sont montrés avec force.Conflit entre les exigences sociales et le désir de liberté d'une iranienne.

_________________
Preso en la carcel del amor oscura

Avertissement: je signale, vu le style d'un certains nombre d'habitués (je ne citerai personne!), que certains spectateurs risquent d'être gravement traumatisés par l'absence totale de scènes érotiques! Pire: attention,les voiles ne sont jamais quittés, même pour nager; j'admire d'ailleurs la performance de l'actrice : essayez un peu de faire du crawl avec ce genre de fringues, vous m'en direz des nouvelles; ceci dit, c'est authentiquement de cette façon que les femmes musulmanes se baignent aujourd'hui.
Si les corps sont habillés, les coeurs sont nus,et il y a un crescendo intéressant dans les émotions et les sentiments des uns et des autres: c'est "Violence (et tendresse) des échanges en milieu oriental", quelque chose comme ça. . Pour éviter l'implosion, le groupe se réfugie dans un échafaudage de mensonges successifs, jusqu'au moment où la vérité s'impose d'elle même,comme seule solution, si perturbante soit-elle pour un certain nombre de personnages.
Des maladresses, des naïvetés,mais il y a quelque chose. Le film m'a paru lent au démarrage,puis on se laisse prendre à l'affolement qui gagne le groupe.On voit que la société iranienne cherche "un appel d'air".

_________________
Preso en la carcel del amor oscura

On retrouve exactement les mêmes ressorts théâtraux que dans Une séparation: Ca commence façon petits mouchoirs (premier film iranien à la plage que je vois) puis, après avoir évité la noyade d'un enfant, un groupe d'amis se rend compte qu'Elly a disparu. Farhadi est vraiment fortiche dans la description de la violence des rapports humains, et c'est un grand directeurs d'acteurs (on retrouve le casting de son hit futur) mais on ne peut pas nier qu'il navigue à vue dans sa narration, avec des personnages qui mentent puis font des révélations au fur et à mesure, genre allez cette fois-ci en fait c'est promis je vous dis la vérité... Je trouve le procédé gênant et un peu facile, et l'arrivée d'un autre personnage dans le dernier tiers n'arrange pas les choses.
4/6

Je n'ai vu qu'Une Séparation mais le cinéma de Farhadi marche un peu mécaniquement sur la rétention d'informations. Il y a un petit mystère ici à la Sous le sable ou L'Avventura mais qui ne se trouve ni illuminé ni épaissi par les révélations qui sont soutirées aux personnages, seulement expliqué, et l'explication laisse perplexe.
Le film est censé montrer les conséquences que peut avoir un tissu de mensonges véniels mais finalement, que les personnages disent ou non la vérité, les conséquences finales importent peu, vérité ou mensonge, c'est du pareil au même. Le dilemme moral des protagonistes n'en est pas vraiment un, nous renseigne peut-être subtilement sur les aspects profondément réactionnaires de la société iranienne mais on ne peut s'empêcher de trouver ça - futile.