Forum de FilmDeCulte

Je flippais GRAVE que ce film ne soit pas à la hauteur de la hype naissante qui l'entoure et s'il n'y a évidemment rien de révolutionnaire dans le film, c'est une petite bombe dans son genre.
Un genre à la croisée de moults fleurons des années 80, un peu comme Super 8, mais si le film d'Abrams est le yin, celui de Cornish est un peu son yang.

Joe Cornish a commencé sa carrière de scénariste avec une émission à sketches super connue outre-Manche avant de trouver en Edgar Wright une âme soeur et un partenaire d'écriture avec lequel il signe l'adaptation d'Ant-Man pour Marvel ainsi que celui de Tintin pour Spielberg.
Bref, ça va pour lui quoi.

L'association avec Wright n'est pas étonnante au vu de ce premier long métrage qui partage avec Shaun of the Dead le même genre de postulat multi-référentiel et comique mais jamais parodique, ancré dans un premier degré qui compense la geekerie de la démarche.
La démarche : en gros, c'est un peu The Warriors Vs. The Thing.
Ou comme l'annonce la tag-line, "Inner City Vs. Outer-Space" (la banlieue vs. les créatures venues de l'espace).

Ce qui est assez malin dans ce concept, c'est donc d'imaginer ce qui se passerait si les aliens débarquaient sur Terre et se retrouvaient non pas face à Elliott et ses gentils copains mais plutôt les brutes que sont Kiefer Sutherland et ses potes dans Stand By Me, mais version 2011.
Faut dire qu'aujourd'hui, quand on dit "banlieue", on ne voit plus la banlieue pavillonnaire de Spielberg & Dante, mais plutôt la zone et ses cailleras.
Et c'est en ça aussi que le film dépasse le simple pitch avec un récit qui retourne la monstruosité - incarnée par les aliens - contre les monstres du quotidien - les jeunes du film, qui commence par une agression - et qui fait également du stéréotypé (jeunes qui se voient martyrs de la police) le stéréotypeur (la manière dont ils traitent leur victime initiale).

Je vais pas aller jusqu'à dire que le sous-texte est aussi important, mais il y a clairement un propos qui émane de l'arc du protagoniste principal (interprété par un mec que si on m'avait dit qu'il s'agissait du clone jeune de Denzel Washington, je l'aurai cru), notamment donc dans son rapport aux bêtes et au personnage féminin, faisant de lui un vrai anti-héros dans la plus pure tradition carpenterienne. A l'instar d'un Snake Plissken (ou des autres taulards de l'oeuvre du père John, d'Assaut à Ghosts of Mars), le salut réside dans la figure du criminel.
Entre la fumée des pétards qui renvoit à la brume de Fog ou le cuir de la toute première créature très The Thing, tout le film baigne dans l'héritage de Carpenter, comme cette volonté de tension au rythme d'un score electro (excellente BO signée Basement Jaxx sous l'égide d'un membre de l'équipe musicale de Scott Pilgrim).

Le design des créatures est un bon exemple de comment exploiter son côté fauché. Au-delà du côté old school, genre gros Critters, ils ont une qualité presque métafilmique/métaphorique. C'est du noir avec des dents quoi. Et faut le fuir. Le peu de personnalité ou de mythologie que leur apporte le récit n'intervient qu'à la toute fin, de manière fonctionnelle. Cornish préfère les réduire à leur substantifique moelle, de manière très efficace, très parlante (vis-à-vis du "sous-texte- sus-mentionné), avec aussi un très bon travail sur le son, confondant la BO avec le son striDENT qui émane des bestioles, et qui participe là aussi à la tension.

Le film parvient avec brio à lier le film d'horreur avec l'humour, principalement servi par une bande de jeunes avec leur jargon qui fait de la moindre expression une punchline. L'écriture est d'une habileté redoutable. En 1h28 super compact qui vont à toute allure et où l'action ne s'arrête jamais, le scénario développe son univers et pose un décor original instanément crédible et vivant (avec sa tour filmée comme une forteresse au milieu d'un environnement bouillonnant à base de sirènes et de feux d'artifices et de wetdowns à l'ancienne) et étoffe ses archétypes par le biais de caractérisations économiques qui réussit à lier la réalité sociale avec des éléments badass (les furtifs aperçus des foyers de chacun). C'est des petits cons et ils sont tous attachants.
Sans vouloir comparer - surtout que j'aime bien ces deux films - mais c'est un peu tout ce que Total Western et La Horde voudraient être. Encore une preuve que les anglais ont tout compris au genre et au cinéma sans argent.

Ne vous fiez pas à la hype. Ne vous fiez pas à moi. Allez le voir le 20 juillet.

5/6

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Yeah ça a l'air bien bon ! J'irai c'est clair !

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CroqAnimement votre

Excellente surprise. J'y suis allé uniquement à cause de l'enthousiasme de FF et je n'en suis pas ressorti déçu du tout. En fait, ma crainte reposait essentiellement sur le fait que le film soit anglais : j'avais peur d'un truc qui se la pète un peu trop. Mais non. C'est une petite série B hyper inventive, à l'écriture bougrement intelligente et extrêmement bien interprétée qui plus est. Et pour tout dire, j'ai préféré ce film à toute la filmo d'Edgar Wright.

5/6

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N'écoutez pas Film Freak

Attention, spoilers.

Film très sympathique malheureusement gâché par un sous-texte social lourd et plombant. Le personnage de la victime ruine totalement certaines scènes, les rendant assez désagréables et étouffant le plaisir simple qu'elles procurent. Pourquoi ce personnage ? Pourquoi cet aspect social, franchement maladroit et même souvent crétin (le mari bénévole de la croix-rouge au Ghana, franchement !?) ? J'ai du mal à y trouver de la sincérité, je vois plus ça comme un passage obligé, comme dans tous les petits films de genre aujourd'hui, qu'ils soient faits au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en France.
Tout le cinéma de genre est aujourd'hui perverti par ça, plutôt que de faire quelque chose de subversif de façon naturelle, simplement en se reposant sur le contexte et la situation des personnages dans leur environnement, on préfère en rajouter une couche et coller un "message". Ce n'est pas le propre du cinéma de genre pour moi. Je ne vais pas refaire le film, mais j'aurais préféré, par exemple, que le personnage de la victime ne réapparaisse qu'à la fin pour pointer du doigt ses agresseurs, sans les excuser. Contrairement à elle, le spectateur lui aurait vu que ces petits lascars ne sont pas si mauvais et que s'il leur arrive d'être violent, c'est aussi pour des raisons purement sociétales. C'est suffisant et accessoirement beaucoup plus fort, pour moi.

Heureusement, il y a à côté de ça plein de bonnes choses. Le film se tient très bien, le scénario est bien troussé et la mise en scène est efficace, souvent classieuse et même parfois inventive, surtout lorsqu'il s'agit de filmer les aliens, très beaux d'ailleurs. C'est drôle, assez inquiétant par moments, et on s'éprend vite de cette bande de jeunes. Il y a un vrai savoir-faire qu'on ne retrouve en effet pas du tout dans un film aussi médiocre que "La horde".

4/6

Chose curieuse sinon : je vois finalement assez peu de vrais films anglais, le dernier devait être "Harry Brown" je crois, et c'était aussi un film qui se déroulait dans une cité et qui évoquait les bandes de jeunes. Dans ces deux films, le message et l'approche sont bien différents, mais tous les deux se parlent et se répondent. Je ne savais pas que les anglais étaient à ce point "obsédés" par cette question aussi, j'avoue franchement que je pensais que c'était plus une spécificité française, de par les spécificités de nos banlieues à nous (qui ne ressemblent à aucune autre dans le monde, il faut voir d'ailleurs tous ces américains venant de quartiers pauvres de NY ou Los Angeles qui trouvent pourtant horribles les cités françaises de Seine Saint-Denis).

J'adore les intentions, je trouve que le film exploite magistralement son cadre, son budget riquiqui et son concept SF (design excellent) mais je suis moinsà fond sur l'execution que j'ai trouvé moyenne. Pas que la mise-en-scène soit mauvaise, au contraire elle tient bien la route se jouant intelligemment des limites de son budget (BO excellente, photo qui tient la route), elle tente quelques petites idées par ci, par là et le plan de Moses qui court au ralenti poursuivi par les bêbêtes déboite (pure vision iconique) mais c'est plutôt sur l'humour et les idées un peu courtes du scénario.
Je m'attendais franchement à quelque chose de plus drôle (Nick Frost est supra bof et le perso du mec défoncé est nul) et puis ça manque d'invention je trouve que ce soit dans le meurtre des boules de poil et dans le scénario lui-même franchement balisé. Je me suis limite emmerdé pour tout dire.
Après j'apprécie vraiment la volonté du truc et son positionnement (notamment des personnages principaux). Cet espèce de volonté de faire un film populaire du genre des prods Amblin des 80s mêlés à la réalité sociale britannique. Hâte de voir ce que fera le réal avec plus de thunes.

D'ailleurs c'est marrant c'est un peu le même concept que La Horde. Une bande de vilains coincé dans un HLM de banlieue pris d'assaut par des forces obscures sont obligés de s'allier aux "gentils" pour survivre dans un film au micro-budget. Et là quand tu compares les deux, t'as un peu honte pour la France quoi.

4/6 (pour les intentions sinon ce serait plus 3 quand même).

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CroqAnimement votre

Une grosse déception pour moi.

Je reprocherais à ce film les mêmes défauts qu'à Scott Pilgrim. Le scénario tient sur quelques pages, et on tente d'étirer l'idée sur 1h30. Malheureusement, des idées visuelles et un zest d'humour (assez réussi) n'y font rien. Je me suis franchement emmerdé, et la structure du film est encore plus répétitive que pour Scott Pilgrim: les bêtes attaquent, la bande se cache, les bêtes attaquent, la bande se cache, etc. Et ça devient vite lassant. Le problème c'est qu'il n'y a aucune montée, aucune progression. Quand les bêtes chargent à nouveau, ce n'est jamais différent de la fois précédente, l'intensité est la même, et c'est toujours filmé de la même façon. L'ennui s'est amené assez rapidement chez moi.

Pourtant, j'adore les scènes ou tout s'arrête, quand il y a des échanges entre les personnages. Les dialogues sont quand même savoureux, et les acteurs jouent super bien. Il y a une réel chimie dans le groupe. J'aurais toutefois mieux aimé qu'on se concentre sur les personnages les plus rigolos. Car le personnage principal m'a semblé un peu fade, et pas très charismatique. Pas assez pour porter une partie du film (alors que c'était pas un problème dans Scott Pilgrim et Shaun of the Dead). La musique est également géniale, et le design minimaliste des bêtes est vraiment top. Dommage que la réalisation soit un peu mollassonne et incompétente à remettre le film en selle. Je n'y ai pas vu une seule idée de mise en scène digne de ce nom, en tout cas pas au point d'éveiller l'esprit sur 1h30. C'est une enfilade assez standard (et même télévisuel) de scènes fainéantes. Mais chapeau pour les acteurs, en roue libre.

2.5/6

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"marre du retour infini de ce topic"

Lol. Alchimie plutôt.

Oui sinon, le scénar va pas vraiment au bout du potentiel délire et en effet y'a un coté répétitif, mais je trouve que le reste fonctionne, je trouve l'acteur principal très et charismatique, j'aime que l'immeuble soit filmé comme un vaisseau spatial et globalement, je trouve ça largement sauvé par le cast et la mise en scène.

4/6

Ouais, mais au Québec...

Je m'excuse pour le "réel" qui prend "lle" parcontre



L'acteur principal, si on parle du même, m'a fait penser à Ice Cube dans Ghost of Mars. Dans sa manière monolithique de jouer.

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"marre du retour infini de ce topic"

Ok, film de FOU!

Ca me parle sur tous les plans, vraiment!

Le mélange de genres est complètement réussi, les références digérées, les acteurs sont mortels et campent des persos attachants et assez réalistes dans leur façon d'être, bien que parfois exagérés à des fins filmiques. C'est un super bon film que fait Joe Cornish, sérieusement.

Et oui, ça rappelle grave les gosses de Stand By Me!

Jouissif.

5-5,5/6

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YEAH !

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N'écoutez pas Film Freak

Cherche pas, j'ai 46 films en retard, et je l'ai rematé aujourd'hui alors que je l'ai vu hier soir quoi!

Ca doit faire bien longtemps que j'ai pas rematé un film comme aç!

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Le mec !

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N'écoutez pas Film Freak

Super sympa comme film. Ce qui m'a surtout marqué c'est que visuellement, ça envoie pas mal : la scène du brouillard, le climax, c'est ouf.
Le Denzel Washington miniature est très bon.

Après, ça reste quand même pas mal répétitif.

4.5/6

Très sympa en effet. Ce serait moins bien si c'était américain : l'accent cockney, tu peux pas test. J'aime l'aspect couloir, le petit budget, un côté dépouillé Doctor Who, qui n'empêche pas le style et les idées. C'est une vraie réussite de ce côté là. Parce qu'effectivement, au final, c'est assez répétitif dans les couloirs / escaliers / ascenseurs de l'immeuble. Mais c'est drôle, c'est gore (je ne m'attendais pas du tout à ce que ça le soit), et c'est court.

Et effectivement, c'est un film que le Bad Boy de Créteil aurait pu écrire, tsé. Fils de pute.

4/6

Très très sympa mais je ne m'attache absolument jamais aux personnages. Effectivement Frost et le junkie sont carrément nuls, et les deux petits sont limite les meilleurs.
Maintenant, et même malgré ce défaut qui pourrait être majeur, le film est tellement court (1h19 sans le générique ! Jaimebon), tellement bien mené, que l'on ne s'ennuie pas.
Mais je l'ai un peu regardé comme une esquisse d'un truc plus gros, comme une démo super bien foutue, je sais pas. Comme un manque d'âme à tout ça quoi.

Les aliens sont absolument formidables par contre. Contourner le manque de moyen pour en faire une géniale idée de visuel, j'adore, c'est excellent. Sur la forme de toutes façons, le film est très bon je trouve.

4/6

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Netflix les gars, Netflix.