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MessagePosté: 12 Juin 2011, 22:47 
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Mr. Chow, ton avatar !

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Gyung-soo, un comédien de théâtre sur le déclin, se rend à Choonchun pour rendre visite à un vieil ami écrivain. Celui-ci lui présente une amie dont il s'avère être épris...


Dommage de découvrir ce film et cette filmo un peu tard : impression d'être pris en sandwich entre le prestige imposant du film, son statut de chef-d'oeuvre déjà proclamé, et la réception fragile que j'ai pu en avoir (parce que ca reste quand même un film de doigté, à l'effet pas évident). Je souscrit à une chose : la tendresse de l'ensemble. Aucune morge dans ces longs plans, aucune crispation, même le symbolisme (le conte et sa reproduction) fait preuve d'une belle douceur. Il y a toujours une façon d'approcher les situations, un peu de biais, avec luminosité - qu'on parle strictement du cadre, d'un jeu teinté d'un certain décalage poétique, d'une structure simplement libre, ou encore d'un récit calmé tout son long par la chaleur des amitiés, par un érotisme discret, par les vapeurs de l'alcool.

De ce point de départ là, de cette approche qui transcende immédiatement ce qui peut me faire tiquer dans le cinéma naturaliste (ca n'en est plus vraiment, en fait, à ce stade), il me reste donc cette sensation de volupté réelle, mais de là à en faire un grand film : et bien je ne sais pas. Je ne sais pas trop à quel point ma vision a pu être influée par le statut du film. Il faudra voir comment tout cela mûrit avec le temps.

Ah bah voilà les fans, je vous dégueulasse le topic !


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 08:22 
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Un de mes films de chevet. J'adore tout. Je trouve ça tellement universel, tellement bien perçu, ressenti, donné à ressentir. Enfin bref.

6/6


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 09:42 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
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Tom a écrit:

De ce point de départ là, de cette approche qui transcende immédiatement ce qui peut me faire tiquer dans le cinéma naturaliste (ca n'en est plus vraiment, en fait, à ce stade), il me reste donc cette sensation de volupté réelle, mais de là à en faire un grand film : et bien je ne sais pas. Je ne sais pas trop à quel point ma vision a pu être influée par le statut du film. Il faudra voir comment tout cela mûrit avec le temps.



C'est le premier Hong que j'ai vu en salle et j'ai eu un crush qui n'a fait que se prolonger pour son œuvre (en fait je dirais que pour moi maintenant il y a presque Hong et le reste du cinéma, parce que je trouve ça vraiment à part... je ne suis limite plus vraiment cinéphile à cause de lui :lol: ) ; ceci dis ce n'est pas forcément en terme de "grand film" sur l'échelle de la cinématographie mondiale puisque la filmo de Hong Sang-soo vaut peut-être plus à se considérer en tant que telle que par ses parties isolées... D'ailleurs faire une filmo notée sur lui est un peu laborieux pour ma part.

Mais ça ne veut pas dire que formellement et dans le ton tout est identique à Turning Gate qui niveau douceur, même si elle est franchement empoisonnée, se pose là effectivement ; sans-doute parce que c'est son film le plus épuré et le plus entier aussi je dirais. Au vu des goûts que tu montres sur le forum, je me dis que tu devrais peut-être tenter "La vierge mise à nue par ses prétendants", ou son tout premier "Le jour où le cochon est tombé dans le puit", tu trouverais ça sans doute plus à ton goût plastiquement et dans la construction. D'ailleurs ses trois premiers films étaient beaucoup plus préparés en amont, Turning Gate est le premier d'une approche qui a laissé de plus en plus de place à l'improvisation (dans le sens il écrit un synopsis complet et son scénario/dialogue complet seulement le matin où il va tourner ses scènes).

Sinon de mes préférés de HSS ça change tout le temps chez moi je crois, un coup c'est "La puissance de la province de Kangwon", un coup "La vierge..." un coup ce "Turning Gate", un coup "Woman on the beach"... lesquels sont tous très différents.


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 10:53 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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C'est joli, l'histoire de ton rapport au film... Je comprend très bien que vous puissiez tous les deux trouver ça majeur. Le film a un côté "idéal", comme arrivé au dernier point de simplicité et d'épure sans pour autant annihiler son style propre, qui fait que même pour moi qui ai pas vu le reste de la filmo, ça a déjà un parfum de perfection dans son genre.

Citation:
Au vu des goûts que tu montres sur le forum, je me dis que tu devrais peut-être tenter "La vierge mise à nue par ses prétendants", ou son tout premier "Le jour où le cochon est tombé dans le puit", tu trouverais ça sans doute plus à ton goût plastiquement et dans la construction.

J'irai sans doute voir le reste, ça m'a charmé, mais justement moi ca me motive de voir un truc qui soit à l'opposé de ce que je peux rechercher dans un film - se faire frapper comme ça, par quelque chose d'inattendu et de nouveau, c'est aussi ce qui m'empêche d'avoir l'impression d'aligner les films un à un. Pour le coup, dans l'approche (je sais pas trop comment nommer ça autrement sans encore ramener la misenscène sur le tapis), il y a un truc inédit qui me donne envie d'explorer plus loin.

Après, il y a peut-être effectivement une chose (ce à quoi faisait référence Baptiste dans un autre topic), et qui j'ai l'impression est le lot de tout film issu de près ou de loin d'une pensée de cinéma naturaliste, c'est la relative médiocrité des personnages : ça j'ai du mal. C'est un truc plus général qui m'est sans doute propre (je supporte pas les scènes ou un personnage fouille par exemple, avec le risque de se faire prendre - toutes ces scènes cherchant à t'infliger un malaise) : j'ai beau la trouver parfaitement exécutée, et objectivement drôle, la scène à la porte avec toute la famille qui arrive et le mec qui sait pas comment s'en sortir, je peux pas, c'est épidermique, j'ai du faire pause deux fois. Ça passe parce que HSS sort de la beauté et de la dignité de ses personnages, que la fatalité de son film a justement cet aspect doux et apaisé dont on parle, mais voilà, au-delà du fait que c'est un type d'histoire qui à la base me touche peu, cette espèce d'immaturité donnée "en spectacle" (c'est pas le bon mot), l'absence de deuxième chance permettant aux persos de dépasser leurs erreurs, est peut-être le premier obstacle qui m'empêche d'être à fond.


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 10:58 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Arf, justement c'est que j'adore dans les films de Hong Sangsoo, l'aspect loser comme dans la vie, sans que ce soit traité de façon hautaine.


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 11:11 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Oui c'est effectivement ce qui fait toute la différence (on a jamais l'impression d'un réal plus puissant qu'eux, y a pas une trace d'ironie).


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 12:53 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
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Ce n'est pas hautain parce que Hong Sang-soo parle aussi de ce qu'il perçoit comme ses propres faiblesses à un moment ou un autre de sa propre vie je pense. Un film comme "Turning Gate" n'aurait pu être qu'un récit d'effet boomerang cynique et ironique justement, mais ça ne fonctionne pas du tout comme ça à l'arrivée.

Les personnages sont plus incomplets (je préfère ce terme à immature) que médiocre, et HSS injecte beaucoup d'émotion et même de perspectives formelles dans cet aspect incomplet, ce qui dépasse une pure représentation figée de la banalité. Ses héros font comme beaucoup, ils ont des manques et des attentes, et l'investissent dans la recherche artistique, sociale ou sentimentale : ils remplacent les blancs par des fictions, des représentations fausses, des illusions sur la réalité. Ils sont touchant à ce niveau là car ils sont très humains, jamais fautifs ou "petites choses". La consommation d'alcool et l'ivresse a quelque chose de très naturel chez lui, comme si c'était constitutif du décor tout simplement, mais ce n'est jamais pathétique ou dans un refuge romantique et sublimatif (voilà d'ailleurs encore un cinéma qui ne cherche pas à sublimer quoi que ce soit je crois).

Il y a toujours une mise en rapport les personnages et de leurs perceptions limitée avec ce qui peut les dépasser dans la réalité, sans que ça ne les écrase car HSS n'a pas de prétentions à définir ce dépassement je crois, il le cherche et expérimente presque en même temps que ses personnages sans aucun doute (et les spectateurs qui suivent sa démarche avec). Dans une interviews des bonus DVD de sa première trilogie, il disait que ce qu'il l'obsédait c'était de chercher si on peut aimer en étant débarrassé de toutes les petites illusions et fabrications de notre esprit. Je trouve son interrogation très proche de Lucrèce de "De rerum naturae", et de son évocation poétique des simulacres épicuriens, qui semblent pourtant dans sa description physique toujours emprunt d'un potentiel moyen d'aimer plus "vrai" par leurs connaissance, au delà de ça. HSS recherche ça...

Celà n'a rien de romantique c'est vrai, c'est parfois très cru, mais il subsiste à mon sens une forme d'espoir et un plaisir de la vie vécue qui n'est pas ôté... En soit on peut y vivre imparfaitement, sans doute en se perfectionnant, sans pour autant passer par le stade de la "seconde chance" qui tient peut-être juste du mythe ou de la mise en fiction des choses.

C'est un cinéma qui je crois est continuellement situé sur cette frontière entre ce que l'on peut se représenter et ce qui nous échappe (d'ailleurs HSS parle toujours à ce titre de Cézanne comme de sa principale inspiration, parce que pour lui c'est le meilleur exemple de la frontière entre abstrait et figuratif...):

Citation:
“Dans chaque tableau, explique Hong, il y a une partie de concret et une partie d’abstrait, et un point d’équilibre où l’abstrait rencontre le concret. Chez Cézanne, ce point d’équilibre me touche particulièrement, je sens tout de suite la correspondance. Chez lui, une représentation de montagne montre à la fois une montagne et autre chose grâce à la distance qu’il insère. Cette ligne fragile entre les deux est vraiment très belle. Je pourrais regarder ses peintures pendant des heures.”

http://www.lesinrocks.com/actualite/act ... g-sangsoo/


Sur cette frontière on peut estimer qu'il se passe énormément de choses essentielles, qui sont autant de possibles pour le cinéma ou même sa philosophie personnelle (dans Les Femmes de mes amis, le héros se fait d'ailleurs entendre dire par une étudiante qu'il est un philosophe et non un cinéaste). Le superbe final de "Turning Gate" offre d'étonnantes sensations partagées, entre spleen intense et plaisir du réel qui se déchaîne je dirais, alors que ça n'aurait pu être que punitif ou moqueur. De même il n'y a pas de crainte existentielle ni de romantisme dans son œuvre je crois, même si on peut pleurer à chaude larme et y être triste.

Que ça soit bien au delà d'une représentation et d'une obsession du médiocre, c'est je crois encore plus marqué avec le final de Woman on the Beach, ou la scène où le héros des Femmes de mes amis coure au soleil parmi les rochers, comme soudainement complètement béa: il y a de vrais moments de plénitudes chez Hong Sang-soo qui d'ailleurs je crois se font de plus en plus nombreux dans sa filmo. J'y tiens vraiment: il y a beaucoup de plaisir et de "beau". :)

C'est vrai que ça s'équilibre avec des moments de vrais gènes, car ça fait partie je crois de cette recherche d'une certaine vérité, et surtout d'une volonté de créer des ruptures au sein même du film, un inconfort comme pour ne pas laisser le spectateur s'engourdir, et aussi pour briser je crois la subjectivité et les préjugés, mettre en "suspension". On est obligé de regarder autrement, même si c'est désagréable. Je vois plus ça que comme une mise en "spectacle", d'autant que ça n'est pas constitutif du ton global du film: ce sont souvent des respirations même si peu agréables j'en conviens. Il faut aussi mettre ça en perspective avec la réalité de la société coréenne très hypocrite, encore marquée par l'influence du confucianisme et je crois que HSS participe à mettre en lumière tout ce machisme en crise et la raideur sociale encore présente. C'est pas trop le cas dans "Turning Gate" mais énormément de ses films par exemple remettent aussi en cause l'idée du professeur et mentor respectable, tradition confucéenne s'il en est. Il y secoue le cocotier différemment qu'un Park Chan-wook ou Bong Joon-ho, mais c'est aussi dans les gènes de cette œuvre qui est loin d'être aussi "nouvelle vague française" qu'on l'interprète ici.

Parfois les sensations pour le réalisateur peuvent être laissées à l’appréciation du spectateur, la réception peut être très subjective: j'ai personnellement pas trop de mal avec ces scènes de "gènes". Mais un autre exemple c'est que je crois qu'il était très fier que certains trouvent les scènes de sexe de cette période sinistre autant que d'autres juste comiques et encore d'autres très érotiques (maintenant le sexe est hors champs chez lui, et ça n'en est pas moins voluptueux et laissé à l'imagination de chacun).


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 13:05 
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Je me sens pas forcément de taille à répondre à tout ça (surtout que je trouve que tu es plutôt convaincant !)...

Juste une note : les scènes de "gêne", c'est quelques chose de plus personnel, je crois, je sais pas si on peut en faire une généralité - ça a toujours été un de mes gros problèmes devant les films.

Je vois ce que tu veux dire pour le "vivre imparfaitement", surtout qu'effectivement ça va de paire avec un plaisir du réel (et une beauté du réel comme tu dis - une poétique du réel, ça se dit ? :D), dont je ne sais pas exactement comment il l'atteint d'ailleurs. C'est vrai que le personnage ne sort pas diminué de cette histoire (la fin est en effet très parlante sur ce point) : peut-être tout simplement qu'il me manque au final un lyrisme, et j'ai bien conscience que ce cinéma n'a pas à s'y soustraire si ce n'est pas sa nature (vu qu'il propose autre chose d'autrement plus complexe).

Ouuuh, pas en forme et pas clair... Mais merci pour l'explication.


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 14:12 
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En fait j'aurai cru que tu trouverais HSS beaucoup plus "naturaliste" que ça, donc mine de rien ton avis m'a fait très plaisir, surtout que tu y ais été sensible à une certaine poétique malgré tout! Je crois que j'imagine à peu près ce que tu veux dire quand à la gène d'ordre personnelle sur toute ces scènes, que ce n'est pas l'idée de gène que porte les scènes en soit. Je crois même avoir été sensible à la même chose à une certaine période.


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MessagePosté: 13 Juin 2011, 16:18 
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Mais de toute façon, même si à la base c'est un peu antinomique de tout ce que je recherche dans le ciné, le naturalisme ca m'intrigue beaucoup justement. J'aime voir ce qu'on peut faire avec, parce que dans la démarche je trouve pas ça évident du tout. Tous ceux qui réussissent en à tirer quelque chose ont toute mon admiration (ce que j'ai pu voir de Pialat, Doillon, Takahata sur certains films, Kechiche...)


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MessagePosté: 16 Juil 2014, 01:07 
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Après plus d'un mois de coupe du monde à manger du foot continuellement, ça fait quand même un bien fou de ressentir à nouveau cet effet de pesanteur au générique d'un film qui nous a transporté de bout en bout. A partir de cette rupture incroyable avec la scène du train, c'est de l'émerveillement non stop, j'ai la sensation d'être tombé amoureux en même temps que Gyung Soo.

C'est assez vrai ce que dit Chow, je pense que c'est un film qui peut se recevoir de nombreuses façons différentes.
La fin ne m'a pas du tout attristé par exemple, au contraire même. C'est quand même assez étrange, même si on savait en avance de quelle façon l'histoire allait se terminer.


Le film marche sur tout un tas de choses très simples qui fonctionnent merveilleusement bien. La scène dans le restaurant est super efficace, et pourtant ça repose sur des petites choses comme l'attitude des deux acteurs, leurs moments d'hésitation, de silence, un geste de la main, l'aisance qu'ils prennent peu à peu l'un envers l'autre.

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J'ai adoré à un moment lorsque Gyung sort dehors, qu'à son retour le restaurant soit rempli de clients, et que le film ne s'oblige pas à le faire remarquer explicitement dans les dialogues. Ou alors lorsqu'il ramasse les morceaux de verres éclatés par terre, et que la fille lui demande de faire attention à ses mains, c'est déjà comme une sorte de premier contact, à distance.

Je trouve aussi qu'il y'a un humour qui passe tout en douceur, sans faire biffurquer le film vers la dérision ou l'ironie. Même ces passages nous en apprennent un peu plus sur les personnages, nous parle de leur maladresse. Perso, j'ai franchement rigolé pendant la scène devant la porte.

Bon enfin voilà, c'est du 6/6 immédiat pour moi, je suis encore dans le mood du film en écrivant ce texte, j'ai hate de voir la suite (next step: Woman on the Beach a priori, et je vais tenter de trouver une séance de Sunhi qui m'arrange) !


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MessagePosté: 16 Juil 2014, 01:53 
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L'impertinent pertinent
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Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11428
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En lisant le topic, ça donne très envie.
Je vais tenter.

_________________
I think we're gonna need a helmet.


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MessagePosté: 16 Juil 2014, 07:53 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
Mickey Willis a écrit:

Bon enfin voilà, c'est du 6/6 immédiat pour moi, je suis encore dans le mood du film en écrivant ce texte, j'ai hate de voir la suite (next step: Woman on the Beach a priori, et je vais tenter de trouver une séance de Sunhi qui m'arrange) !


Si tu aimes le genre de détails que tu relèves ici tu devrais te régaler dans cette filmo :) Après, Turning Gate c'est vraiment le sommet de sa filmo

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MessagePosté: 27 Sep 2015, 13:16 
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Inscription: 27 Sep 2015, 13:02
Messages: 8
De ce que j'ai vu de Hong Sang Soo, Turning Gate est aussi mon préféré. Mais je vais voir "The day he arrives" ce soir au Forum des Images, peut-être une autre révélation !
La sensation que j'ai pu ressentir à la fin de Turning Gate était vraiment particulière, ce goût doux-amer est particulièrement rare.
Pour ceux que ça intéresse, j'ai écrit une critique de ce film ici : http://www.danstoncinema.fr/critique-film-turning-gate/ :)
Je pense que c'est aussi le genre de film qui peut gagner à être vu une seconde fois. Je le dis dans la critique, mais par exemple j'ai beaucoup aimé le fait que Gyung-Soo semble se moquer un peu de la légende de la porte tournante racontée par son ami vers le début du film (il rigole, puis baille) alors que finalement, il va se retrouver bien malgré dans le rôle du serpent à la fin du film... c'est le genre de chose que je n'ai pas remarqué au premier visionnage mais qui est vraiment sympa à découvrir au second.


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