Weaaaaaaah.
Ploum ploum ploum que dire. Ca tue bien.
Enfin c'est exactement ce que j'attendais, à un ou deux détails près.
Je m'attendais à ce que ce soit identique au premier mais en plus énorme dans l'action et c'est ça.
Au niveau de l'action, c'est globalement indéniable : non seulement c'est gigantesque mais surtout, Bay a corrigé le défaut du précent, il prend plus de recul sur l'action, filme plus large, plus longtemps, secoue moins, coupe moins, à ce niveau-là c'est nickel.
Ce que j'avais cru déceler dans les bandes-annonces s'est confirmé. Surtout en ce qui concerne les décors : ils sont mieux choisis dans la mesure où l'arrière-plan se confond moins avec la surface complexe des robots en plein combat, les corps se distinguent davantage, on y gagne donc en clarté, en lisibilité.
Les corps, parlons-en, le film est un ode au corps métallique.
Si le film perd de la richesse dans la personnification même des robots (à part Optimus, Bumblebee à un moindre degré et certains méchants, les robots sont avant tout de soldats presque anonymes dans une grosse guerre de ouf, peu de temps réservé à la personnalité de ces héros), il gagne en densité en ce qui concerne leur représentation physique à l'écran.
Je m'explique : en fait, j'ai trouvé les robots mille fois plus vivants, plus organiques, dans cette suite. Non seulement ils abondent de fluides corporels (plus de pisse comme dans le premier, mais des larmes, du sang, de la salive), mais tu sens davantage quand ils souffrent (même quand c'est un petit robot sidekick qui se prend les pieds dans un piège à souris), quand ils prennent cher (Optimus passé à tabac), quand ils crèvent (ultra-violence au niveau de la mise à mort de certains méchants, eventrés, coupées en deux, "give me your face!" avant un arrachage de gueule et de coeur).
Le film me paraît donc davantage habité à ce niveau-là.
Y a même une séquence où ce côté organique commence à tendre vers un trip sexuel tendu qu'un Cronenberg aurait poussé à donf (j'imagine un Transformers façon Crash avec tout le côté dérangeant d'humains qui "pénètrent" des robots quand ils sont en mode véhicule) et qui en l'état ajoute un petit plus à l'univers de la saga.
A ce niveau-là aussi, le film gagne grave en dimension.
C'est à la fois l'atout et le principal défaut du film pour moi : le scénario est moins décomplexé que le premier. Ici c'est un peu moins bim-bam-boum dans les enchaînements, tu sens qu'ils essaient de créer une meilleure histoire, d'instaurer un univers et ça passe par un premier degré pas dégueu dès qu'on fait le saut de foi...
Dès l'intro, une fois de plus, le ton est donné. Ca va être encore plus grandiloquent. Y a suffisamment de recul (comme dans le premier) pour faire passer la pilule, et surtout de puissance visuelle. La première scène aurait pu être Emmerichienne façon 10 000 BC mais c'est plus Stargatien donc tant mieux.
Y a des robots de partout, des petits, des grands, des actifs, des passifs, etc. Y aussi toutes ses scènes de robots entre eux, sans humains, où une mythologie naît, s'étend par rapport au tome premier.
Pareil pour tous le trip christique du film (je comprends soudain la référence à Ben Hur qu'invoquait Bay dans une interview) qui pousse encore plus la thématique du sacrifice chère à l'auteur (The Rock, Armageddon, Pearl Harbor, Transformers), au-delà de simple poses les bras en croix comme dans certains de ses précédents films (The Rock, Pearl Harbor, Bad Boys II).
Tout ça, c'est un vrai plus. Comme le gain d'émotion aussi. C'est pas la dramaturigie de ouf évidemment mais je trouve les enjeux plus forts, mieux représentés.
En fait, tu sens une volonté de faire un "vrai film" au niveau de l'intrigue.
Malheureusement, ça prend un peu trop de place. Durant la deuxième heure du film, l'action disparaît pour laisser place à du Indiana Jones. C'est sympa mais c'est trop long.
Enfin le film n'est pas long, moi je me fais jamais chier, mais il aurait gagné à être mieux structuré. Là ça s'arrête trop longtemps pour développer l'aventure avant de reprendre l'action en mode bourrin pour la dernière demi-heure.
Heureusement, l'action ne déçoit pas.
Le meilleur reste probablement le début à Tokyo et surtout la séquence dans la forêt.
Durant ces deux séquences, y a à chaque fois un moment sublime dédié à la gloire absolue d'Optimus où j'ai non seulement vibré, mais j'avais carrément les larmes aux yeux. Comme le premier. Sauf que là c'était pas une séquence de merveilleux spielbergien mais de l'iconisation pure comme Bay en a le secret, comme pour le premier et comme pour Armageddon. Dans ces moments-là, j'ai juste jubilé devant le cinéma qui se dévoilait sous mes yeux. Comme ça m'étais arrivé devant Fellowship of the Ring lors de la scène "Come and claim him" ou l'arrivée du Balrog. Un côté "on a jamais vu ça" et le cinéma le rend possible. Magique. Simplement magique.
Bay n'a rien perdu de son talent. Perso je me régale devant la mise en scène.
Des plans comme celui en contre-plongée totale sur le visage de Fox avec les cheveux au vent laissant filtrer le soleil à gaucge et un hélico qui passe au ralenti à droite, y a que lui quoi, y a que lui pour les faire. Et le film est blindé de cette approche picturale...comme l'éjection de Scorponok dans le premier, avec les fusées de détresse derrière, y a un art du mouvement, de la lumière, en parfaite adéquation. Industrial Light and Magic en effet.
Là c'est pareil pour le réveil du Decepticon dans l'usine à Tokyo par exemple, et d'autres moments où Bay fait son tableau quoi.
J'aime toujours autant comme il revisite son propre cinéma, avec à nouveau du Armageddon réinterprété (l'arrivée des Decepticons à New York, c'est mythique), mais aussi d'autres références (une scène de cuisine qui renvoie directement à Gremlins, du Indiana Jones donc mais aussi du King Kong).
J'aime quand il prend son temps, comme l'arrivée d'autres Decepticons en Egypte, ce plan fixe super long où ils atterrisent tous un par un, là le merveilleux de l'arrivée des Autobots dans le 1 a cédé la place à la terreur pure (idem pour ceux qui détruisent le porte-avions et les conséquences de ça), et comme ce loooooong plan sur la formation d'un robot en particulier.
Pour finir, un dernier mot sur l'humour.
C'est globalement le même que dans le premier. Y a toujours quelques blagues au ras des pâquerettes (la scène de la mère sur le campus, c'est juste inutile en plus de pas être drôle, c'est la seule séquence qui me soule vraiment dans le film), y a toujours des persos de robots djeunz un peu relou (les jumeaux, même s'ils le sont moins que prévus), y a du cliché parisien absolument interdit (mais c'est à se demander s'il en joue pas) et y a aussi plein de gags qui font mouche (les boules de démolition, c'est génial).
LaBeouf a un rôle plus sérieux ici donc l'humour est switché à un sidekick comique tantôt sympa tantôt superflu. Turturro est meilleur que dans le premier par contre.
Même Fox joue mieux. J'aime bien comme ils ont essayé de garder un max de persos du premier, Duhamel et Gibson ont leur place sans gêner, c'est bien.
Big up à Glenn Morshower aussi.
Voilà, je crois que j'ai fait le tour.
Ceux qui ont aimé le premier devraient trouver leur compte même si le film n'est pas le Messie qu'on pouvait attendre.
Ceux qui n'ont pas aimé le premier trouveront sans doute l'action meilleure ici mais trouveront encore plus ridicule le reste (intrigue et humour).
Un bon 5/6 pour ma part.