Forum de FilmDeCulte

une très belle affiche.

la période metropolitan de woody est toujours traitée comme la dernière roue du carrosse, en sein d'une carrière déjà marquée par un nombre considérable de roues surnuméraires. harry dans tous ses états / maudite aphrodite / celui là ne sont jamais repris nulle part, ont été édités en 19 exemplaires et du coup sont chers, alors qu'ils n'ont pas démérité.

et donc cet iconique 4 étoiles dans le première de février 1997, et que j'ai revu pour la première fois depuis près de 30 ans donc (...!) à la filmothèque, où il était projeté en blu ray, ce qui faisait très bien la blague mais ce qui confirmait une nouvelle fois le blc de metropolitan.

et c'était marrant. de ma petite rétro, je suis impressionné de voir que celui que j'assimile maintenant au stade suprême de "flemme" dans la création artistique a en fait été très offensif, non pas uniquement en se réinventant par périodes comme j'en avais l'image, mais à l'intérieur de films où il poussait la forme et lui-même.
du coup ici c'est une "comédie musicale", en vrai principalement des numéros musicaux au milieu d'un film lambda de woody allen, et il a fait le truc sérieusement. ce ne sont pas des grands classiques, mais les chansons sont bien choisies, il y a de vraies belles petites idées de chorégraphie ou de mise en scène dedans (le top étant bien sûr goldie hawn qui vole sur les quais de seine, hyper chouette), le fait que tout le monde chante comme des patates envoie le message qu'il ne prend ça très au sérieux mais il le fait quand même sérieusement.

ceci étant, l'argument pour justifier ça est assez poussif (la voix off à la fin qui dit en gros "si c'était dans un film on ne le croirait pas, sauf si c'était une comédie musicale !") parce que tout ça, en soi, est quand même extrêmement random : ce sont des marivaudages allenesques, qui auraient pu être dans une vingtaine d'autres films à lui sans changer une ligne - et un gros paquet d'idées est sûrement issu de notes dans lesquelles il pioche aléatoirement pour mettre dans tel ou tel scénario.

alors il y a les points forts de tout ça. déjà les alleneries sont très efficaces, il y a plein de répliques très drôles, c'est globalement assez charmant, l'entre-soi est absolu mais on s'entend bien donc pourquoi se gêner. le casting est super, julia roberts, goldie hawn, natalie portman, drew barrimore, edward norton... hyper sympa. et c'est charmant de bout en bout, il découvrait là le woody touristique qui allait éclore plus tard et cette absence totale d'état d'âme à filmer venise et paris comme des cartes postales et d'y planter juste ses aventures est tout à fait plaisant. une heure trente en excellente compagnie dans des lieux formidables.
et il y a les points faibles. l'aspect fondamentalement random de la chose, avec un moment où on se croirait dans une sitcom (qui n'aurait d'ailleurs pas été mauvaise) si quelqu'un avait demandé à woody allen de faire sa version de seinfeld. mais là-dedans, il y a quand même deux trucs un peu creeps. déjà, il était vieillissant et se foutre en love interest de julia roberts, il y a certes un aspect comique mais comme ça n'est pas vraiment traité comme ça, on sent plus le fantasme de l'homme que le délire de l'artiste. la storyline est elle-même assez creep (à ce niveau de manipulation on est à la limite du viol !!!!!!!!!!), et c'est entrecoupé des scènes avec tim roth qui agresse sexuellement toutes les femmes qui passent mais c'est rigolo et au fond pas si désagréable. rien de dramatique, mais le tout étant très léger, c'est pénible de se faire pirater le cerveau avec ce genre de considérations.

au final l'enthousiasme de première était excessif, l'oubli dans lequel le film est tombé aussi, mais c'était tout à fait sympathique.

Un des meilleurs Allen pour moi.

Le meilleur à mes yeux (en vrai juste derrière Annie Hall).

Ultra fan de la BO, dont j’ai longtemps poncé le CD.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vu en salles à une époque où j'étais peu critique. Je n'en garde aucun souvenir à part le conflit d'Alda avec son fils républicain à cause d'une tumeur.

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Film très bien reçu à sa sortie dans mon souvenir (Première mais pas que...). Mais je ne le considère pas comme "oublié". Certes il n'existe pas dans l'imaginaire populaire autant que certains trucs 2000s, mais bien plus que ses contemporains MAUDITE APHRODITE, CELEBRITY, etc.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

le truc c'est que la france était un peu une ile pour lui à l'époque, 1 million à chaque film (1,5 pour celui ci !), des critiques dithyrambiques à chaque fois... mais en dehors pas du tout, et si je comprends bien celui ci aux us il n'a aucun statut particulier parmi tous ses flops.