Forum de FilmDeCulte

"Lulu" le 30 novembre pour moi.

Ca ne raconte rien. Les saynètes s'enchainent sans lien apparent entre elles. Mais c'est drôle, poétique, touchant. 1 heure 30 de pur bonheur qui se prolongent par 20 bonnes minutes, voire plus, car les spectateurs n'arrivent pas à quitter la salle.

Si le Slava Snow Show passe chez vous ou près de chez vous, courrez-y, vous ne serez pas déçus.

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« La réalité est un endroit sympa à visiter, mais je n’aimerais pas y vivre. » David A. McIntee

Lulu (une tragédie monstre)
Même si les quatre heures se laissent suivre, la mise en scène gagnerait à être soit davantage dans le grotesque, soit plus dans la subtilité. Là on navigue souvent au seuil de la vulgarité. L'actrice est top et curieusement plus belle en fin de pièce où elle finit pute dans les bas-fonds de Londres que dans son écrin doré de femme fatale arriviste.


Shun-kin
Simon McBurney toujours à son meilleur avec cette relation sadomaso cruelle entre un élève et sa maîtresse aveugle dans le Japon du XIXe, petite bombe de storytelling mêlant trois temps ainsi que corps et marionettes, psychologie orientale et questionnements occidentaux.

Des potes vont aller voir Julius Caesar la semaine prochaine. Quelqu'un d'ici y va ?

La mise en scène est d' Arthur Nauzyciel.
J'avais vu une de ses pièces ; L’ Image (Samuel Beckett) à Bordeaux. C'était déjà pas mal du tout.

Pr l'anecdote, Arthur Nauzyciel apparait ds Et là-bas, quelle heure est-il ? de Tsai Ming-liang...


Ici, pr Julius Caesar, on retrouve sur scène des acteurs de The Wire (Prez) , Six feet under, et Treme.




En gros c'est la pièce politique de Shakespeare transposée ds les années 60, à l'aube d'une ère Kennedy.




Le dossier presse Fr plus qu'enthousiaste au sujet de cette nouvelle création de Nauzyciel.









C'est au théatre Gérard-Philipe de Saint-Denis. D'après le site c'est du 15 Nov au 28 Nov.
Le Lundi, Mercredi, Jeudi, Vendredi à 19H30.
Le Samedi à 18H
Le Dimanche à 16H.
ça dure 3H30 avec entracte..

Bref.

J'y suis allé l'année dernière quand la pièce est passée à Creteil donc tu dois sûrement avoir mon avis quelque part dix ou quinze pages en amont, c'est très fort mais j'ai été moins subjugué que pour sa version américaine de Combat de nègres et de chiens, voire même son Ordet avec Greggory et Galais.

Mais comme cette pièce comporte du Nelly Furtado tu risques de piquer des crises d'urticaire.

Même si j'ai eu du mal à vraiment rentrer dedans (trop de distanciation), la mise en scène est assez hallucinante pour sa maîtrise de l'obscurité.

Et personne n'est allé voir Gardenia donc?

6/6

Le Rocky Horror Show au Civic Theatre



Avant d'arriver à Paris, je connaissais le Rocky Horror Picture Show de réputation mais c'était tout. Fraichement débarqué sur Paris et attiré dans cet antre du crime qu'on appelle le Studio Gallande par une certaine Olivia, j'y rencontrais Cosmo qui y jouait Riff Raff. Et quelque part, je crois que ce film a définit mes premières années parisienne. La découverte de cet univers débile, surchargé par une bisexualité violente et drôle avec surtout l'homme que je pense considérer comme le plus sexy du monde: Tim Curry en Frank-N-Furter. Y'a pas plus jouissif que de le voir débarquer et chanter Sweet Transvestite, probablement mon passage préféré du film [devant le Time Warp]. Bref, c'est pas venu tout de suite, mais je crois qu'à cause de tout ça, le RHPS est probablement devenu un de mes films préférés.



Donc c'était pas sans joie qu'hier j'allais découvrir pour la première fois la version scénique qui allait générer le film. Avec l'auteur et ex Riff Raff, Richard O'Brien jouant le narrateur [O'Brien est né en Angleterre mais a déménagé en Nouvelle Zélande quand il était encore enfant]. Et bien c'était excellent. Ne connaissant pas la production originale des années 70, je sais pas ce qui est nouveau, ce qui est emprunté au film et ce qui était déjà présent dans la comédie musicale originale. Mais la pièce joue très bien avec le décor, les stagehands sont intégrés dans le fond et servent de backup singers, tout un tas d'idées viennent illustrer le propos [comme des maquettes de différentes tailles du chateau de Furter pour signifier qu'il approche], des projections et surtout l'idée géniale: faire venir Rocky, livré dans une boite comme un jouet avec des accessoires accrochés comme des bouts de maquette. On a le droit aussi à un Frank-N-Furter renoi! Mais bon il est bien pâle en comparaison de Tim Curry. Bon chanteur et bon danseur, il manque de charisme dans les scènes de jeu normal [mais bon est-ce parceque c'est mon personnage préféré et que le souvenir de Tim Curry est trop fort?] mais au moins il incarne le personnage à la perfection. L'un des trucs les plus importants que Cosmo m'avait dit, c'était que Frank-N-Furter ne doit pas être joué comme une folle en goguette. Il doit pouvoir séduire autant les hommes que les femmes. Brad et Janet sont très bons aussi, mais c'est surtout Rocky, parfaite petite bombe bodybuildée qui passe le mieux. Richard O'Brien est toujours d'une jeunesse insolente et pourrait sans problème reprendre le rôle de Riff et nous gratifiera d'un Time Warp final à la guitare lors du salut au public, nous permettant de "put your hands on your hips"

Excellent

Encore un tour de pédalos (je hais les gais)
au théâtre du Rond Point en Décembre + prolongations à Marigny

Sorte de sequel d'un musical des années 70 qui tirait à vue contre l'homophobie latente, Alain Marcel a créé un second tour de chant étoffé (une trentaine de chansons) dans une ambiance très cabaret avec un casting black blanc beur, portrait sans concession tantôt drôle tantôt amer des nouvelles castes, des nouveaux moralisateurs... On regrettera le manque de mise en scène qui se limite quasiment à un deshabillage progressif sur un plateau des plus dépouillés, mais l'écriture emballe.
4/6


Funérailles d'hiver
au Rond Point jusqu'au 11 Décembre

Farce grotesque et cruelle d'Hanokh Lévin mise en scène par Laurent Pelly, reconnu pour ses mises en scène d'opera avec Chantal Thomas (Ariane à Naxos et Jules Cesar rien que cette saison à Bastille). Deux familles qui marrient leurs enfants voient leurs préparatifs contrariés quand un cousin vient frapper à la porte pour annoncer la mort de sa mère. Pour éviter de lui ouvrir, et l'annulation du mariage à cause de l'enterrement, ils vont tout faire pour le fuir. Comédie grinçante et pas toujours fine (les morts se libèrent de leur âme sous l'injonction de la faucheuse de lâcher un pet), avec quelques longueurs mais qui doit beaucoup à son casting féminin et une fin assez dantesque.
4/6

Dämonen
au théâtre de l'Odeon jusqu'au 11 Décembre

Ostermeier met en scène Lars Noren: Un couple ne se supporte plus, se déchirant devant leurs voisins, spectateurs médusés de leur violente dispute, quitte à réveiller leurs propres démons sous un bonheur matrimonial de façade. Ca ressemble beaucoup à une autre pièce de Noren que j'avais vu par le théâtre des Lucioles et qui offre la part du lion aux acteurs, tous les quatre excellents. La noirceur cinglante du texte se dilue peut-être parfois dans une sorte de vaudeville contemporain cynique (le sort de l'urne qui contient les cendres de la mère rappelle du Yasmina Reza) très apprécié par le public parisien plus à même de s'y retrouver par pure communion masochiste.
4/6

Rêve d'automne
au théâtre de la ville jusqu'à fin Janvier

J'ai beaucoup d'admiration pour certains films de Chéreau (L'homme blessé, La reine Margot, Ceux qui m'aiment prendront le train) et je n'avais jamais rien vu de lui sur scène, sinon quelques extraits de ses adaptations de Koltès qui passent mal le stade de la captation. Au final grosse déception.

Dans un décor de musée, un couple joué par Pascal Greggory et Valeria Bruni Tedeschi (atroces, hystériques, impossibles à hurler, pouffer et jouer à chat-bite) assistent à l'enterrement de la grand-mère de l'homme et se confronte à sa famille: sa mère (Bulle Ogier, seul rayon de soleil de la pièce) et son père, son ex-femme et le déjà presque fantôme du fils, qui semblent tous errer dans les couloirs. Quant à l'écriture de Jon Fosse, on dirait du Florian Zeller appliqué à un précis de souffrance et de dissertation sur la mort où se délite un couple avec sa petite ellipse à la Copie conforme.
1/6

The Rake's progress
Au Schiller Theater (Berlin) jusqu'à mi Janvier

Ok j'ai raté à Paris la version Py avec les hardeurs bodybuildés en cuir, ok je suis passé à côté de la version bruxelloise avec les 2873 inventions visuelles de Robert Lepage, mais au moins j'aurais vu à Berlin la version Warlikowski où un libertin se perd dans une fortune factice jusqu'à monnayer son âme et finir dans un asile d'aliénés sous un trip John Waters avec des choucroutes impossibles, un Sellem transformé en Andy Warhol et une Baba en trav à barbe , des lapins géants en slips et des Spiderman accrochés au mur, bref un joyeux bazar assez fendard de la part d'un Warli en général plus poussé vers la déclamation autoflagellatoire. Pas de scènes dans les chiottes cette fois-ci, mais on doit encore se taper le très hideux contrechamp vidéo qui fait sa marque de fabrique.
4-5/6

Pas moi. C'était vraiment marrant !

Ah oui, c'était quelque chose, ça!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"