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Hier au Cent-Quatre passait Midget! composé d'une chanteuse et du guitariste Mocke, qui a une petite notoriété dans la microscène chanson, pop alternative voire plus si affinités (son dernier album solo est orchestral) J'avais découvert il y a moins d'un mois qu'il faisait un concert avec Gavin Bryars qui se chargeait d'arranger leur chansons. Gavin Bryars, c'est une sorte de star du minimalisme anglais, moins connu que Michael Nyman, le fait que Tom Waits ait contribué à l'enregistrement d'une de ses pièces participe de cette notoriété.
Pour ce qui est de Midget, j'apprécie surtout une chanson d'eux "Premier Soleil", qui m'a fait passer sur le reste de leurs deux albums, et culmine dans quelques secondes de toute beauté. J'y allais conquis, car je raffole de cette chanson et de pop orchestrale, ce que c'est avec sa dizaine de musiciens et ses quatre choristes en accompagnement, mais finalement assez ignorant par rapport à leur répertoire.
Les musiciens font leur entrée, accompagné de Bryars, qui reste à l'écart de la scène, assis sur une chaise, à tourner les partitions. La musique est joliette, souvent quasiment statique, adepte du pas de côté mélodique, de la surprise ou de la friction en définitive pas si surprenante. On trouve ça un peu languissant, comme une version pop et naïve des Nuits d'été de Berlioz, l'impressionnisme français revisité par le douanier Rousseau, avec ici quelques échos de doo wop, là des comptines comme étirées. Je suis plutôt déçu, je repense à l'un des concerts qui m'a le plus marqué, de Joanna Newsom à l'occasion de la sortie d'Ys, accompagnée de quatre ou cinq musiciens, avec sa harpe : elle enchaînait avec un deuxième concert en une soirée, pour vous dire l'énergie, un à 19h et un à 22h30.
Aux alentours de cinquante minutes, Gavin Bryars se lève, s'installe au pupitre devant l'ensemble pour le diriger : en fait les premières notes de "Premier Soleil", c'est leur tube quoi et l'on se rend compte que les arrangements n'apportent pas grand-chose, qu'elle renforce même peut-être un aspect calculé de l'émotion. Le material, qui était théoriquement neuf à mes oreilles, ne le paraît plus tant que ça et une sorte d'intuition latente se trouve confirmée : il s'agit d'arrangement de vieilles chansons, était-ce bien nécessaire ?
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