Puck a écrit:
Bon, chuis pas venu finalement car pas de sous. C'était bien?
Déjà, ça faisait bien plaisir de pouvoir enfin retourner dans cet Élysée Montmartre flambant neuf et sentant encore la peinture toute fraiche tant d'années après l'incendie qui l'avait ravagé. Peu de changements visibles au final, hormis cet escalier refait à neuf et beaucoup moins abrupt qu'auparavant. La scène se trouve toujours au fond sur la gauche (dans les années 80 elle trônait en plein milieu à seulement quelques centimètres du sol), le bar juste à côté, et le foyer sur la droite tout au fond de la salle avec son immuable balcon. Maintenant, un accès a été créé pour faire communiquer la salle avec le Trianon voisin, autre institution musicale du quartier.
Beaucoup semblaient ne pas avoir été avertis que Thurston Moore assurait la première partie à Paris pour ses potes d'enfance ("I know those guys since they were kids") et grande émotion de le retrouver seul sur scène des années après la séparation en eau de boudin de Sonic Youth (divorce, tout ça). Set tout en simplicité, guitare-voix envoutante sur la durée des quatre premiers titres (Speak to the Wild, Cease Fire...) et batterie sur Ono Soul, chaque morceau s'étirant sur une quasi dizaine de minutes.
Ambiance totalement différente avec Dinosaur Jr, après le calme, la tempête. On croit devenir définitivement sourd dès les premières mesures, tous les compteurs s'affichant d'entrée dans le rouge. On prend le son des colonnes d'amplis Marshall en pleine face et la voix de Jay Mascis, impassible et statique dans la fureur sonique comme à son habitude, totalement et volontairement noyée sous ce déluge sonore. Il faudra bien 3-4 morceaux pour s'habituer à ce niveau sonore avant de pleinement pouvoir profiter de cette succession de classiques du groupe piochés dans l'intégrale de leur disco : The Wagon, Feel the Pain, Start Choppin, Freak Scene, la reprise de Just like heaven en rappel... Murph ressemble de plus en plus au fil des années à un américain white trash avec sa boule à zéro et son bermuda kaki. Quant à Lou Barlow, il arbore une tignasse option balai-serpillière du meilleur effet et oppose au statisme de Mascis une débauche d'énergie pour maltraiter sa basse et finira le set en nage.
Puck a écrit:
Question sinon, y a les Pixies le 23, je ne les ai jamais vus en concert. C'est bien encore aujourd'hui ou ça pue la mort?
Si tu ne les a jamais vus et que tu es fan, ça semble assez inévitable d'y aller vu qu'ils ont toujours une énergie folle et que leurs nouveaux morceaux sont loin d'être déshonorants. Je les avais revus à L'Olympia en 2013 pour leur tournée de reformation où ils avaient livré un set de plus de 30 morceaux, égrenant tous leurs classiques. Souvenir d'un son néanmoins là également trop saturé.
Le grand souvenir, ça restera à jamais Le Bataclan en 1989 pour la sortie de Doolittle, concert d'anthologie où Joey Santiago prenait un malin plaisir à torturer les cordes de sa guitare avec une canette, Franck Black au sommet vocalement et Kim Deal imposante derrière sa basse. Bone Machine, Caribou, Debaser, Gigantic, Monkey gone to Heaven, Wave of Mutilation, Where is my Mind ?... dans leur jus. Le nirvana.