Delmore a écrit:
Trois-quatre légères baisses de tension, des musiciens pas toujours super compétents (notamment les deux batteurs) mais dans l'intensité, le visuel, le placement de la voix et le son (1ère fois que j'ssiste à un concert avec un son potable dans le nouvel Olympia), c'était très fort. Notamment "Vesuvius" (version époustouflante) et toute la transition et la 2ème partie d'"Impossible Soul".
Deux danseuses-choristes, waauoouhhh - elles portent le show à elles toutes seules.
C'était quand même assez incroyable et atypique de concert à l'Olympia. D'un live réussi tu peux souvent dire qu'un groupe performe avec une énergie folle comme chez Janelle Monae, que les versions studio sont transcendées comme chez TV on the Radio, que le live dépote dans une ambiance de folie et que les gars font de super vannes entre deux chansons comme chez Poni Hoax.
Chez Sufjan Stevens, tu es vraiment à la croisée des chemins, et pourtant je n'ai pas beaucoup écouté The age of adz (et je ne pense pas non plus le faire après ce concert beau à chialer). Un concert d'expérimentation totale, avec des projections très réussies en fond sonore notamment du travail de Robertson qui illustrait la pochette, où les morceaux sont rallongées dans une cacophonie de bric et de broc sans que ça vire à la pose comme chez Of Montreal, où Stevens s'autorise parfois à parler, longuement, parfois six ou sept minutes, de comment est né cet album, de Kanye West (dont le final à l'autotune est un hilarant moment de nawak sans que ça vire non plus au doigt d'honneur méprisant), de Robertson donc, et de sa maladie qui l'avait cloué entre ces deux derniers albums.
Ce qui était assez impressionnant aussi c'est que malgré l'appel de Stevens à bouger epndant les morceaux, le public est resté statique, malgré l'énergie des deux chanteuses choristes l'écoutant religieusement, comme magnétisé devant tant de charisme grâcile , jusqu'au final où tout le monde s'est lâché, au même moment, sous un déluge de serpentins, de confettis et de ballons, derrières des masques de singes ou de boule à facettes. Un de ces instants de communion qui touche au magique et à cette possibilité de vivre ensemble que je n'avais pas ressenti depuis le live de Daft Punk aux Eurockéennes.