Forum de FilmDeCulte

Le kif absolu. On connaît le tour pris par le cinéma hk ou d’inspiration hk depuis au moins 15 ans : débauche de moyens, rutilance toc au service d’intrigue claquées au sol, vaguement emberlificotées, et les vieilles gloires d’antan qui cachetonnent dans des costards de matuvu au milieu de décors sans âme.
Ici la débauche de moyen est bien présente mais on sent le réalisateur nostalgique de ce qui faisait la spécificité du cinéma hobgkongais à son âge d’or: à savoir un sens du lieu et une approche “feu de tout bois” dans la réalisation que l’on retrouve ici dès les premières images avec les passages seamless des plans de caméras de surveillance, de drones, des embardées un peu random de la caméra.
Et puis il y a Jackie Chan, incarnant jusque dans son rôle le Hong-Kong à l’ancienne, ce policier pas prétentieux qu’on imagine amateur de petits bouibouis et de mahjong, qui vient donc remettre un peu les pieds sur terre à ce cinéma qui se veut ultratechnologique.
Enfin il y a Tony Leung Ka Fai qui vient parachever cette reprise d’un passé glorieux dont le charisme est absolument incroyable. Le film veut le faire durer au max, un peu trop d’ailleurs mais on les comprend.
La qualité du film, qu’on ne voit nulle part ailleurs, c’est cette façon de distiller des climax tout au long, au point que quand le bouquet final se présente, on est déjà amplement rassasié, et ému, car les meilleurs climax ne sont pas les scènes où ils se foutent sur la gueule. Bien qu’ici elles atteignent une puissance dramaturgique, allez, sophocleo-shakespearienne.

Super chauffé en lisant ça.
Super refroidi en lisant qui l'écrit, tellement je me retrouve rarement dans ses avis.
Mais j'étais déjà bien tenté depuis sa sortie. J'avais quand même envie de le voir mais difficulté à caler une séance, en plus d'être tiraillé par toutes ses ressorties de l'âge d'or HK. J'ai raté À Toute Épreuve, je ne raterais pas The Killer. Je vais sûrement devoir faire l'impasse sur City on Fire et voilà que c'est carrément la trilogie Histoire de Fantômes chinois qui ressort (revu le 1er sur grand écran, déjà vu plusieurs fois, mais jamais revu les autres qui m'ont laissé un très bon souvenir).
Jamais été fan de Chan mais ya Leung Kai Fai, qui a pris hyper cher, en méchant. Lassé des vieilles gloires sur le retour de leurs époques bénies mais ça reste un film de 2025 et c'est peut-être moins stérile que de rererevoir, même sur grand écran, des films connus par cœur. Juste que je ne me fais pas à l'évolution des canons de beauté chinois, hommes et femmes confondus.
Et curieux de voir la position sur la vidéo-surveillance même si ça ne remettra évidemment rien en cause, le postulat de départ, certainement d'abord prétexte à jouer au malin, est quand même rigolo.
Et j'aime bien l'affiche.

Tu lis mal car sinon tu saurais que j'avais déjà fort apprécié City of Darkness, qui signait déjà un sursaut de l'industrie. C'est du même ordre de réussite, un poil plus calibré, en surface, car la violence du film finit par surprendre et renvoyer aux racines peckinpahesques du cinéma hk mais avec une gravitas qui le tire plutôt, comme je l'ai dit, du côté de la tragédie antique (quant au commentaire sur notre avenir sécuritaire et la surveillance généralisée, on le prendra avec le grain de sel qui convient).

Lis mieux: "rarement".

Après, je lis beaucoup en diagonale quand je n'ai pas encore vu le film et je survole qu'une toute petite minorité de critiques sur ce forum dont la majorité des habitués offre un bien meilleur panel que les résumés de critiques AlloCiné, ou jongler entre plusieurs critiques pros, ou les sites du style Sens critique.

Et je viens de jeter un oeil à ta critique de City of Darkness. On ne sent pas non plus un enthousiasme débordant pour un film n'utilisant pas deux locomotives patrimoniales.
Mais j'espère vivement partager ton appréciation de celui-ci.

Edit: vers chez moi, un seul cinéma le diffuse avec des horaires qui ne me vont pas du tout...