Forum de FilmDeCulte

Gérardmer à la maison film #1



Téhéran, 1988. Shideh, mariée et mère d'une petite fille, va débuter une écolde de médecine. Son mari est appelé au front durant la Guerre entre l'Iran et l'Irak. Shideh se retrouve alors seule avec sa fille. Mais bien vite celle-ci commence à avoir un comportement troublant et semble malade. La mère se demande alors si sa fille n'est pas possédée par un esprit...

Premier long (principalement) britannique d'un cinéaste iranien, précédé d'une bonne petite réputation (nommé aux BAFTA, aux BIFA, primé à Neuchâtel, Sitges, Venise, sélectionné pour l'Angleterre aux Oscars), Under the Shadow est passé par l'Étrange festival et sera à Gérardmer...mais est déjà sur Netflix.

J'étais très curieux de voir un réalisateur aborder une certaine réalité historique et sociale qui transpire à travers moults films d'auteur iraniens par le prisme du fantastique et plus précisément du film d'horreur. J'ai beau ne pas être un aficionado du genre (ou plutôt je suis bien plus exigeant que tous les indulgents élévés aux Jeudis de l'Angoisse), j'affectionne toutefois les oeuvres avec un fond qui transcende ses stéréotypes éculés.

Et Under the Shadow, c'est précisément ça.
En 1h24, Anvari suit à la lettre tous les codes, en inversant un (l'héroïne n'est pas non-crue de tous mais c'est elle qui est incrédule jusqu'à la dernière minute) ou en suivant trop scrupuleusement un autre bien con (sempiternel non-quittage non-sensique de la maison alors qu'on se serait tous barrés depuis longtemps), mais parvient à incarner l'ensemble grâce au contexte politique. Le fantastique se colore donc d'une horreur autrement plus réelle et terrifiante sur la victimisation de la femme dans l'Iran de l'époque (et d'aujourd'hui).

_________________