Forum de FilmDeCulte

Très bonne interview de Sorkin :
http://www.vulture.com/2012/06/aaron-so ... rview.html

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Une autre (très légers spoielrs) :
http://www.hitfix.com/whats-alan-watchi ... turn-to-tv

Putain vivement lundi.

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C'est parti avec le pilote réalisé par Greg Mottola.

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"Je suis prêt à accepter une tonne de qualité chez Spielberg" Lohmann

Bon bah que dire...je n'étonnerai personne en déclarant qu'il s'agit d'une nouvelle réussite du père Sorkin.

Ces derniers jours, les premières critiques ont commencé à paraître et parmi les éloges, même de la part des détracteurs qui reconnaissent toujours au scénariste son talent à l'écriture, certaines voix dissonnantes se sont faites entendre, reprochant à la nouvelle création d'Aaron Sorkin son ton donneur de leçons, soi-disant poussé si loin ici que cela plombait la série dans son ensemble.

Bon, ces remarques venant de la part de journalistes et d'internautes qualifiant Studio 60 de ratage, elles ne m'ont pas vraiment affecté. J'ai l'impression que certains spectateurs préféreraient que Sorkin soit exactement comme est décrit le protagoniste de The Newsroom dans la première scène, "le Jay Leno de l'information", un mec qui doit "sa popularité au fait de ne jamais prendre parti".

WTF?

Talk about irony.

Moi c'est PRECISEMENT ce qui me stimule au plus haut point dans l'oeuvre de l'auteur, au-delà de sentiments subjectifs, comme avoir une sensibilité de gauche (ou encore la misogynie latente que dénoncent certains textes), j'aime que Sorkin s'investisse à ce point dans ces écrits, j'aime ce que ces rédacteurs décrient, à savoir qu'il utilise chaque série, même quand il s'agit de quelque chose d'aussi trivial que les coulisses d'une émission de sport ou à sketches, comme un "soap box", posant son estrade de fortune au milieu de la place pour clamer son point de vue haut et fort à qui veut bien l'entendre.
Et comme il le fait avec un talent incomparable, je ne peux être qu'aux anges.

A l'instar de The Social Network, everything you need to know about Aaron Sorkin est dans la scène d'ouverture du pilote. Magistrale séquence où via un monologue enfievré on passe du cynisme factuel (toutes les données sur les Etats-Unis, la pique finale sur Yosemite) à l'idéalisme le plus romantique (sur le potentiel de l'Amérique), caractérisant la personnalité de Sorkin comme jamais.

D'aucuns pourront dire que, comme nombre d'éléments du scénario, on sent le redite avec certains des travaux précédents du scénariste. Le craquage du mec qui en peut plus de la tiédeur (comme l'intro de Studio 60), l'animateur qui plombe l'ambiance depuis quelques temps (Sports Night), l'arrivée d'une nouvelle productrice qui va rendre son mordant au programme (Studio 60), et évidemment les romances, passées (Will/Mackenzie comme Matt/Harriet dans Studio 60) ou en devenir (Maggie/Jim façon Natalie/Will dans Sports Night).
On va pas se mentir, les archétypes et les dynamiques de bureau qu'affectionnent Sorkin se retrouvent de série en série, mais je trouve qu'il parvient à proposer des variations intéressantes, voire même pertinentes, à chaque nouvel essai.
Si l'archétype du protagoniste sorkinien est toujours le même, celui-ci vieillit de série en série, au même titre que Sorkin, et le Will McAvoy de The Newsroom est clairement quelqu'un de désabusé. Et de VENERE. C'est comme Sam Waterston, que je ne connaissais que via New York Police Judiciaire, qui campe ici un patriarche/grand frère qui n'a finalement pas grand chose à voir avec Isaac de Sports Night, Leo ou Bartlet de The West Wing ou Danny dans Studio 60.

En fait, The Newsroom ne m'apparaît pas tant comme une redite de Studio 60 mais un reboot potentiellement plus abouti parce que plus adéquat dans l'univers. Sorkin lui-même avoue ne pas avoir réussi Studio 60 comme il le souhaitait et The Newsroom semble être l'opportunité pour lui de rectifier le tir. C'est pas redondant, c'est son oeuvre-somme. C'est tout Sorkin qui culmine. Il veut parler encore et toujours des mêmes questions, politiques, religieuses, commerciales, et celles-ci sont sans doute plus appropriées au monde du journalisme qu'à celui de la comédie. Il va dire tout ce qu'il a à dire là. C'est HBO, c'est plus le SNL.

Y a qu'à voir le générique, qui rappelle celui de The West Wing, sauf qu'ici les images ne singent plus celles de Kennedy et Cie, ici il s'agit d'images réelles, celles d'Edward Murrow (le présentateur qui combattit jadis le McCarthysme, cf. Good Night, and Good Luck) ou Walter Cronkite (le visage des infos aux USA dans les années 60, Kennedy, le Vietnam, l'Homme sur la Lune). L'idéalisme de Sorkin, souligné par un score génialement mielleux de Thomas Newman, est à son comble, souhaitant inscrire The Newsroom et ses personnages dans l'héritage de ces illustres figures.

En situant l'action de la série deux ans dans le passé, Sorkin se frotte plus que jamais à quelque chose qu'il n'avait abordé que de loin et uniquement dans Studio 60 : le monde réel. Sports Night restait plutôt inoffensif et complètement déconnecté de la réalité. The West Wing n'a pas pu traiter le 11 septembre et ses conséquences. Studio 60 s'en est chargé (et a fait du très bon boulot) mais on était plus généralement dans une lutte Art Vs. Commerce.
Ici, on parle de faits réels, en commençant par la catastrophe pétrolière de BP en 2010. On est plus que jamais dans le monde réel et voir les journalistes s'affairer pour débusquer le scoop, pour rapporter la vérité, ça confère au récit un aspect Les Hommes du Président assez jouissif, même si c'est fictionnalisé.
Après tout, c'est le monde réel mais c'est aussi le monde de Sorkin où les producteurs exécutifs citent Don Quichote.

Parce que ça reste du Aaron Sorkin après tout.
Ceux qui sont allergiques à son point de vue arrogant ou à ses personnages super intelligents peuvent passer leur chemin.
Pour ma part, je me suis retrouvé dans l'état que m'avait décrit une amie au lycée à qui j'avais montré le pilote de Sports Night, qu'elle avait trouvé bien mais "éprouvant". Parce que tellement speed, tellement d'infos, tellement "prise d'assaut sur les sens du spectateurs" par ses thèmes et sa manière de les inculquer. Ici, malgré une légère baisse de rythme au milieu (Sorkin n'est peut-être pas à l'aise avec ce format - le pilote fait 73min), c'est puissance 1000.
Blood-boiling stuff.

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Premier Sorkin (vu aucune de ses séries), ça tient toutes ses promesses. Ne connaissant pas l'homme, je suis très surpris par l'idéalisme, qui semble presque déplacé (le score tout cheezy de Newman fait beaucoup de mal à l'entreprise, je trouve, c'en est par moments l'antithèse : il ramène un patriotisme mielleux et superficiel quand celui-ci tient justement à la rectitude inflexible que retrouve le présentateur, au fait de ne pas aller chercher les spectateurs sur ce terrain émotionnel-là).

Cet idéalisme, associé à l'ultra-réalisme d'un fait d'actualité qui a existé, donne un mélange d'abord curieux, puis motivant sur le long terme : c'est euphorique de voir l'équipe naître en direct sous nos yeux, et tant qu'à les rendre tous intelligents et brillants (jusqu'au patron humaniste peu probable), ce serait une piste alléchante de voir la série les montrer faire front, ensemble, sur la totalité de la série, comme une anomalie au milieu du système. On verra, mais c'est passionnant.

Pas certain par contre d'avoir pigé l'intérêt de la question "était-elle à la réunion ou pas", ça sent les explications et prises de tête un peu relou pour les épisodes suivants. Enfin c'est un détail... Et je suis déjà fan (du perso) de John Gallagher Jr, tout choupinou.

Dévore les autres séries, mec. Surtout The West Wing.

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Je ferai, je ferai, vais d'abord finir celle-là.
Putain et sinon, au passage, c'est impossible à caser les 3h30 de ton JFK, là (mais j'ai feuilleté la vidéo, ça a l'air vachement bien).

Feuilleté la vidéo?

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Je suis passé dessus pour checker compression et sous-titres, du coup j'ai vu que c'était plein de sources différentes mélangées.

Meilleur film du monde.

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Excellente description de The West Wing.

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I think we're gonna need a helmet.

Meilleure série du monde.

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Petites compiles des formules que Sorkin aime réutiliser de projet en projet :
http://www.youtube.com/watch?v=S78RzZr3 ... r_embedded

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Cette déscription m'a plus fait penser à Studio 60 en fait, mais je chipote.

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Ah ouais ? Donc VRAIMENT idéaliste, quoi...