Forum de FilmDeCulte

Un des plus grands plaisirs de cinéphile c'est ce sentiment de découverte, tomber sur un film dont on ne connaît rien ou presque et de voir quelque chose de totalement nouveau et surprenant. Pas nécessairement la découverte d'un chef-d'oeuvre mais celle d'un film unique et enthousiasmant.

C'est exactement ce qui s'est passé avec ce The Navigator, qui végétait (avec une centaine d'autres films principalement téléchargés sur La Loupe) dans mon disque dur et que j'ai lancé parce que sans trop savoir pourquoi je le sentais bien. Et bingo c'était pour moi. Alors c'est un peu dommage parce que j'ai vu le film sans en connaître le concept narratif et donc j'ai été vraiment surpris mais difficile d'en parler sans le révéler. Ceci dit c'est pas un twist ou une révélation particulière, c'est même sur l'affiche de l'époque.

C'est un improbable mélange entre un film médiéval très sérieux sur l'arrivée de la peste noire dans un village anglais au XIVème siècle et un film d'aventures merveilleux avec son enfant "spécial" très post-Amblin années 80 dans une banlieue néo-zélandaise. Vraiment improbable et ce qui aurait pu rapidement être un précurseur des Visiteurs avec force gags et situations de fish out of the waterva se révéler au contraire un film très sérieux. L'idée géniale du film c'est de faire du périple des héros un véritable périple mythologique où une autoroute à traverser devient un fleuve très dangereux, où des machines de BTP se transforment en monstres menaçants, où il y a même un combat avec un monstre marin sorti de nulle part. C'est vraiment étonnant et ce que est le plus frappant c'est le ton du film, sans cesse très premier degré, sans ironie ou malice.

De plus la mise en scène de Vincent Ward (réalisateur qui sera connu pour Au delà des rêves où Robin Williams est au paradis [pas vu]) tente plein de choses et jamais dans la facilité. A l'image des premières minutes qui consistent en un montage aléatoire (et déjà assez impressionnant) d'images mentales quasiment expérimental du héros, qui est un enfant médium. Toute la partie en Angleterre est filmée dans un noir et blanc granuleux et crépusculaire et plus loin, le film sera sans cesse éclairé de manière purement expressionniste avec des blocs de couleurs pour représenter ses visages sur fond noir. C'est toujours inattendu et étonnement beau et émouvant. Excellente BO également.

Rien que l'idée qui justifie le basculement du film est assez géniale, ils creusent un tunnel supposé les emmener de l'autre côté du monde et en effet ils passent de l'Angleterre à la Nouvelle-Zélande. Il y a d'ailleurs à ce moment là un plan composite génial où on les voit dans leur boyau en train de creuser littéralement vers le centre de la terre.

Un peu plus décontenancé par la dernière partie même si les dernières minutes m'ont de nouveau totalement enchantées avec cette noirceur tellement inattendue dans un tel projet.

Vraiment une superbe découverte. Le film a des défauts notamment dans son scénario un peu schématique où tout va trop vite mais quelle proposition étonnante, quel film unique. Pour l'anecdote le film était en compétition au festival de Cannes en 1988, ce qui est déjà assez surprenant. Vincent Ward n'a visiblement pas eu une grande carrière par la suite. Il a été envisagé un temps à la réalisation de Alien 3 mais n'est plus crédité que de l'histoire originale. Son premier film Vigil , sorti en 1984 a bonne réputation (et était déjà en compétition à Cannes), je serai curieux de le voir.

5/6

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CroqAnimement votre

Dès que j'ai capté que ça avait l'air génial, j'ai arrêté de lire ta critique, elle donne trop envie.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pareil.

Toujours été curieux du cinéma de Ward (dont j'ai rien vu) surtout celui-ci qui lui a valu d'être le réal chargé de réaliser Alien 3 juste avant Fincher (dont le film a gardé certaines des idées, Ward est d'ailleurs crédité à l'histoire).

EDIT : ah bah je vois que tu le mentionnes.

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Faut que je mette la main dessus. Ça donne envie

Je suis hypé aussi (en tant que fan de Moonfleet)

Vigil, c'est vachement bien. What dreams may come, c'est de la grosse daube.

(sinon, y a une phote de frap dans ton titre)

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J’ai trouvé ça franchement hyper moyen. J’aime bien le début…

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est trouvable Et d'ailleurs dans une meilleure copie que la VHS que j'avais maté à l'époque.
Film que je n'ai pas revu depuis sa sortie mais qui m'a laissé un souvenir impérissable.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

J'ai un super fichier au cas où.

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CroqAnimement votre

Je suis intéressé pour mon auto festival de cannes, tiens

Impression de lire le pitch d’un nouveau qui a oublié le titre d’un film

Étrange découverte. Merci Artcore.

Film très intéressant surtout formellement mais imparfait. j'aime beaucoup toute la partie médiévale. Le noir et blanc est superbe. c'est sombre. Le final qu'on voit, certes venir de loin est très beau aussi.
J'aime moins la partie dans le monde moderne. certaines scènes sont très belles ( la forge), d'autres belles mais trop longues ( le sous marin). Je suis plus circonspect pour tout l'aspect "humour" prémices des visiteurs. La direction d'acteurs ou le jeu des acteurs sont perfectibles.

Content mais pas le petit chef d'oeuvre oublié espéré.

4/6