Forum de FilmDeCulte

Derrière ce titre ULTRON-GENERIQUE se cache le film du réal de PRESUME COUPABLE sur les deux affaires Clearstream racontées du point de vue de Denis Robert (Gilles Lellouche) et Renaud Van Ruymbeke (Charles Berling).

Hé ben franchement c'est pas mal du tout. Il faut pas se monter la tête et le film n'est pas exempt de défauts, mais il est d'une factualité à faire tourner la tête. C'est très dense, très "plein", détaillé, avec une belle volonté de tout montrer dans plein de décors différents, ce qui donne au projet une vraie ampleur. On sent un film plutôt pointilleux, qui fait attention aux détails, qui cherche à coller à la réalité. Un exemple qui en dit long: il y a une brève scène de commission parlementaire, et le mec est allé chercher deux "sosies" de Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, nommés à l'écran, même s'ils n'apparaissent que quelques minutes, là où un autre film français aurait juste torché le truc avec un parlementaire anonyme payé au tarif "silhouette parlante". On peut trouver ça ridicule - et par moments ça l'est: la tronche à Villepin est ridicule et le réalisateur regrette ; par contre Imad Lahoud est génial, aussi bien de ressemblance que dans le jeu - mais globalement on sent une démarche plutôt minutieuse, exigeante, passionnée, qui fait plaisir.

Le problème c'est par rapport au personnage de Denis Robert, qui finalement ne sert que de vecteur à cette affaire sans qu'on s'intéresse profondément à son intimité. Ses scènes de couple sont plutôt pas mal (en tout cas mille fois mieux que dans L'AFFAIRE SK1), mais au final on sait pas trop ce que ça raconte de plus que les faits par rapport à son personnage. On en revient à cette éternel problème des films d'enquête obsessionnelle: soit on traite le sujet de l'enquêteur (ZODIAC), soit on l'élude totalement (LES HOMMES DU PRESIDENT) quitte à jouer sur les non-dits pour laisser planer un mystère ou une fascination (ZERO DARK THIRTY). Mais on ne peut pas survoler le truc comme le font le film de Fréderic Tellier ou OMAR M'A TUER. Bref, je m'égare. Tout ça pour dire qu'ici ça passe un peu mieux que dans d'autres films français (car Denis Robert s'en prend plein la gueule) mais malheureusement le film ne parvient pas à s'élever avec lui comme le faisaient par exemple THE INSIDER avec le personnage de Crowe, donnant du lyrisme à son sacerdoce. D'ailleurs j'ai trouvé étrange que le film s'asseye sur une certaine catharsis finale qui n'est évoquée qu'à travers un panneau "Que sont-ils devenus ?".

A suivre: mon interview avec Vincent Garenq.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Totalement d'accord avec toi c'est une bonne surprise , pourtant la bande annonce me faisait craindre le pire surtout avec la voix off, mais le film réussi à nous faire suivre cette intrigue complexe avec un sens du détail assez cool qui fait que tu n'es jamais perdu. Même les scènes avec sa famille que je redoutais passe bien. Qui-Gon tu sais combien de temps lui a pris l'écriture du scénario ?

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J'ai toujours rebondi. Quand j'ai fait Jet Set 2 qui a été un échec, je me suis posé des questions et suis revenu avec Camping

Fabien Onteniente, Mardi 12 mars 2013

FDC: Comment s’est passée l’écriture du film ?
VG: Au début, je ne voulais pas faire un film sur le pendant Sarkozy-Villepin de l’affaire, juste un film sur le volet financier. J’ai écrit deux versions seulement focalisées sur l’enquête de Denis sur la chambre de compensation au Luxembourg. Mais c’était trop aride, on comprenait rien. J’étais un peu bloqué. J’ai alors rencontré des coscénaristes. Leur attitude était un peu bizarre : les gens se plaignent de ne pas gagner leur vie, mais quand on leur propose du travail ils sont à moitié snob, ça ne les intéressait pas du tout. C’est alors que j’ai rencontré Stéphane Cabel (NDLR : scénariste entre autres du Pacte des Loups) qui m’a fait comprendre que je ne pouvais pas raconter cette histoire de manière monolithique, focalisée un seul personnage, comme je l’avais fait sur Présumé coupable. Car au début, par exemple, je ne voulais pas entendre parler d’Imad Lahoud. D’une part, car ce qu’il fait n’a pas de sens. Et, pire, ça dénature le sens de ce que fait Denis Robert. Avec Stéphane, on a donc fait attention à ça. En plus, Stéphane m’a fait comprendre que je pouvais faire revenir le juge Van Ruymbeke, ce qui m’intéressait beaucoup. Bref, grâce à ce déclic, on a mis seulement un mois à réécrire le scénario.

Le reste (pas méga intéressant au final) ici: http://www.filmdeculte.com/people/entre ... 20939.html

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Assez d'accord avec Qui-Gon, le film est vraiment très efficace et prenant, j'ai bien aimé qu'il arrive à être totalement suivable même pour ceux qui connaissent peu l'affaire à la base. Lellouche est bien, le cast de manière générale est réussi.
C'est donc mieux que les SK et autres, ça se regarde avec un certain plaisir, mais c'est clair qu'il manque un petit quelque chose de grand pour en faire un film vraiment mémorable.

Mais voilà ça reste une réussite (et donc une agréable surprise).

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Non non, juste réservé aux films impliquant du blanchiment d'argent au Luxembourg

Bien vu l'aveugle.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Assez d'accord avec ça. Ça commence comme du The Insider et ça devient presque Syriana.
C'est factuel mais c'est un tant soit peu incarné parce que ça raconte un peu quelque chose, contrairement à SK1.


Euuuh ouais enfin le sosie de Montebourg (caméo d'un mec d'Action Discrète en l'occurrence) est bidonnissime.


N'ayant absolument jamais rien suivi à l'affaire Clearstream, j'ai été surpris par cette non-fin en mode lose. C'est l'histoire d'un échec et c'est plutôt original pour un film de ce genre...mais en même temps, l'échec provoque aussi celui du film qui...bah...ne prouve rien. Quand je regarde le film, je vois effectivement l'histoire d'un mec avec des preuves insuffisantes qui perd ses procès, du coup, j'ai un peu de mal à me sentir révolté par "l'injustice! la corruption!".


Bah voilà. Un film intéressant aurait essayé de trouver le sens, de suggérer une théorie au moins. Garenq ne fait rien. C'est assez révélateur du relatif inintérêt de ses films. Il illustre mieux que les autres mais bon...

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Imad Lahoud aurait de toute façon mérité son propre film, limite.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste