Forum de FilmDeCulte

The lady in red : je connaissais la chanson de Chris de Burgh, qu’on entendait en boite, au moment des slows, au milieu des années 80, mais je n’avais jamais entendu parler du film du même titre. Cela a donc été pour moi une vraie découverte.

Produit par la maison Corman (sa femme plus précisément), réalisé par le metteur en scène de Cujo (une des très bonnes adaptations de King) et scénarisé par John Sayles, le film raconte les mésaventures d’une fille au temps de la grande dépression, en mêlant histoire inventée et faits historiques (l’exécution du gangster John Dillinger).

Sur IMBD, le film est rattaché à l’année 1979. C’est l’année de la sortie d’Alien, et dans le genre portrait d’une femme forte, le film de Teague n’a rien à envier à celui de Scott.

Car il lui en faut des forces, du courage, à Polly, la lady in red, pour affronter toutes les injustices, les perversités du monde qui l’entoure. Et comme la Ripley d’Alien, c’est à une véritable survivante qu’on a affaire, lorsqu’on la voit dans le dernier plan du film filer vers un avenir, pour le moins incertain.

Film féministe donc (il faut entendre Polly à la sortie du film King Kong remettre les pendules à l’heure : non ce n’est pas la belle qui a tué la bête ! KK ne serait jamais mort si des hommes ne l’avaient pas enlevé de son île…), le film n’est pas pour autant un brulot anti-masculin, il y a aussi des beaux portraits d’hommes (cf. Dillinger) et des personnages féminins horribles (exemplairement la gardienne de prison).

S’agissant d’une production Corman, évidemment le film ne respire pas la richesse, mais il ne fait jamais pauvre non plus, et de toute façon, ce manque de moyens est largement compensé par le reste : rythme vif, foisonnement des situations, multiplicité des personnages, interprétation impeccable…

Bref c’est épatant.

PS : dans mes vieux Cahiers, j’ai retrouvé la trace de ce film dans deux numéros ! Octobre 1979 après que le film ait été présenté au festival de Deauville (Louis Skorecki en fait une description juste et positive) et janvier 1984 au moment de sa sortie (Charles Tesson l’a éreinté, snif).

Il y a deux ou trois ans , les Cahiers, nouvelle version l'ont "réhabilité", sans doute à l'occcasion d'une ressortie à Paris.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Exact, c'est Tarantino en personne, grand fan du film, qui a écrit l'article sur ce dernier. Interview aussi de John Sayles sur sa carrière, intéressante.

Ça a l'air super, je crois que Tarantino a aussi déclaré qu'il avait joué avec l'idée d'en faire un remake avec Pam Grier et DeNiro.

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Vérifions, j'ai l'article de Tarantino sous les yeux
"J'ai toujours imaginé un monde où Robert de Niro interprète le John Dillinger ici campé par Robert Conrad, et Harvey Keitel le Turk incarné par Robert Forster. Si je donne l'impression de plaider pour qu'un grand cinéaste se décide à mettre en scène une production à la hauteur du scénario de Sayles, c'est qu'en effet, ceci est un appel ! David O. Russel et Jennifer Lawrence, à bon entendeur..."