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L'équipe en charge d'une IA conçue pour leurrer des pédophiles en vue de les arrêter doit faire face à son évolution inattendue.

J'avais entendu parler de ce film lors de sa sortie aux États-Unis, directement en VOD, et le voici qui débarque enfin en France...sur Shadowz. Sa présence dans la sélection Halloween de la plateforme et ce synopsis laissent imaginer un récit classique de création échappant au créateur et potentiellement une histoire de robot tuant des pédophiles un par un mais il n'en est rien.

Il s'agit d'un premier long métrage complètement fauché et divisé en trois segments qui adoptent chacun une unité de temps et de lieu, l'action du film se réduisant à du huis-clos en temps réel sur des gens qui...parlent. Heureusement, c'est très bien écrit. Les 40 premières minutes parviennent à tenir en haleine alors qu'on est sur de l'exposition, pour ne pas dire de l'introduction, pure. Dans un autre film, ça aurait pris une quinzaine de minutes à peine, mais l'objectif n'est pas simplement de présenter l'univers, le concept et les personnages, il s'agit déjà de caractériser la relation entre le principal protagoniste et son "programme".

On est vraiment dans la plus pure réflexion sur l'IA et plus exactement sur son exploitation (à ce titre, la mise en abyme avec la pédophilie est bien vue), par le biais d'une approche terre-à-terre, loin d'un conte de fées comme A.I. ou d'un film noir comme Blade Runner. Oui, ce sont les mêmes films que je citais il y a quelques jours dans ma critique de Tron : Ares, le hasard faisant que je vois ces deux films coup sur coup et l'un est infiniment plus pertinent que l'autre dans son traitement des mêmes notions. Ce n'est pas simplement l'inévitable progression vers l'humanité de l'IA que capturent ces trois actes mais c'est surtout le portrait en creux de l'humain abîmé qui l'a créé, de sa solitude et de comment ses fêlures ont été transmises malgré lui à son invention.

Le film n'évite pas une certaine théâtralité démonstrative, dans sa narration donc mais également d'un point de vue formel, la mise en scène étant tout à fait solide mais pas plus inspirée ou incarnée que ça. Néanmoins, c'est une bonne petite réussite plutôt originale dans le genre.

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