Je vais sortir du carcan de mes mises à jour Hicks/Glass
pour rebooster un peu ici la défense de ce film mine de rien... J'aime assez Fulci avec qui ce "Mother of Tears" a en effet plus d'échos peut-être que bon nombre d'autres films d'Argento. Le final fait beaucoup penser à "Frayeurs" en particulier, en plus réussis je dirais car là je trouve que le dernier plan sardonique nous plonge vraiment dans une dimension de bacchanales modernes et de décadence particulièrement réjouissante, d'une belle intensité.
C'est ce qui rend ce film fou et franchement réjouissant, sa tentative d'inscrire ces références et symboliques intemporelles dans un univers plus réaliste, celui auquel se confronte le cinéaste au moins depuis "Le syndrome de stendhal" (mais annoncé par "Two evil eyes" et "Trauma"). D'ailleurs il y a beaucoup d'échos je trouve entre ce film et "Stendhal". C'est aussi ce dialogue justement entre l'art et le concret qui pousse nombre de séquences à toucher au sublime avec plus de fugacité et d'immédiateté. Parfois maladroitement peut-être, c'est sur avec certainement un budget bien défaillant, mais il y a une vivacité créative et une énergie que je trouve là hors du commun, qui donne envie de décrire des tas de plans et d'idée au sortir.
Contrairement à nombre de cinéastes encroutés argento essaie toujours des tas de trucs. Ce qui doit agacer aussi mine de rien c'est d'ailleurs cette propension à ne jamais se reposer sur un acquis et un univers figé...
Je n'ai encore vue le film qu'une fois, et je dois dire que son rythme un peu effréné est d'ailleurs peut-être difficile pour saisir toute les nuances à l'œuvre du premier coup. Il y a beaucoup de sens dans "Mother of Tears", en tant que partie individuelle et élément de trilogie. Les relectures et variations sont discrètes et contrairement peut-être parfois au scénario de prime abord ne font pas "trucs pour fans" dans le traitement, mais elles sont bien là et d'importance. J'aime aussi la dimension de farce sociale du film, son jeu avec le premier degrés et des structures plus BD peut-être (la croyance imposé par le truc de l'invisibilité donne quelque chose de vraiment très beau, même le truc ultra limite des scènes avec Nicolodi est intéressant).
Voilà j'ai hâte de le revoir en septembre en tout propre en tout cas...
Le texte en lien ci-dessus rappelle l'alliance du "sublime et du grotesque" qui sortait de la bouche d'Hugo pour décrire une certaine dimension esthétique dont Argento reprends d'autant le flambeau... Elle touche à quelque chose de plus vraie mine de rien je dirais, parce que complexe et foncièrement sensible.
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t'es un peu dur Hal! 
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