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Au collège Joséphine Baker de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, Alice et Isabelle enseignent à la même classe tour à tour agitée, timide, joyeuse, turbulente, mélancolique et vivante : la Quatrième C. La première est professeure de lettres, la seconde d’arts plastiques. Tempête sous un crâne nous plonge le temps d’une année scolaire au cœur de ce collège tenu par une équipe énergique et soudée, dans ses couloirs et dans ses classes où les deux professeures sont bien déterminées à transmettre à leurs élèves les moyens de s’exprimer.

Un documentaire à sujet pas très original ni dans sa forme et son propos. Le fait que le film décide de se dérouler en banlieue parisienne (visiblement en ZEP même si ce n'est jamais précisé) fait craindre le pire dans le traitement où l'on s'attend à une certaine démagogie par rapport à des élèves turbulents et franchement insupportables. Or au final le film parvient à échapper un peu à ce carcan top prévisible pour faire son propre chemin et surtout pour dépeindre des enseignants qui ont envie de faire ce métier et qui le font avec le sourire malgré les difficultés. Ca change un peu du cliché prof dépressif, amer et ringard (cf, le Germain Germain de Dans la Maison). Et c'est assez fascinant de voir comment se déroule l'enseignement, au sens propre. Comment les profs lancent des choses en espérant que certains les attrapent. Alors la réalisatrice a eu l'intelligence (on peut aussi appeler ça de la facilité) de se concentrer sur les deux matières les plus créatrices (les lettres et les arts plastiques) donc ces choses là sont très palpables puisque les élèves doivent inventer des choses (les cours de Math ou d'Histoire-Géo sont certainement moins sexy) mais c'est émouvant quand même de voir que des élèves écrire un texte sur l'injustice ou un poème et voir qu'ils sont talentueux, qu'ils ont des choses à dire et que tout ça n'est pas vain, que l'école leur offre cet espace qu'il n'aurait jamais eu autrement. Même si au passage il faut en laisser derrière, que certains sont déjà hors concours, hors système.

Donc le film est au final plutôt intéressant dans ce qu'il parvient à saisir sur l'école et l'enseignement avec un grand E dans tout ce qu'il a de sincèrement noble (très belle dernière phrase). Après dommage que la forme soit aussi plate, que le rythme et le montage soient un peu défaillants et qu'au final il y a assez peu de cinéma là-dedans.

3/6

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