Forum de FilmDeCulte

Assignée dans un camp de refugiés, Karin, une jeune Lituanienne, ne peut quitter l'Italie de l'après-guerre. Dans ces moments difficiles, elle accepte d'épouser Antonio, jeune pêcheur de l'île volcanique de Stromboli. Mais la vie sur l'île devient rapidement un enfer pour elle.

Mélodrame haut standing où Ingrid Bergman se marie, un peu par dépit, à une bombe d'équivalent italien du all-american-guy (un tutto italiano ragazzo?)



Ciao, Mario

...quittant ainsi son camp italien à barbelées inhospitaliers pour une île pleine de morts, de rochers noirs, de cimetières, de gamins muets, de labyrinthes, et de maisons vides puisque chacun semble parti pour une Amérique que tout le monde a à la bouche (tous ces vieux qui, comme la vieille de Golden Door, n'y ont fait qu'un court séjour mais s'imaginent déjà finir leur vie à Brooklyn), un emprisonnement contre un autre, Stromboli en forme d'insularité spatiale et des mentalités, attendant avec patience la pêche miraculeuse, sous un volcan qui gronde, tandis que Karin observe impuissante l'agonie du lapinou sous les griffes du furet (ce passage n'a pas été approuvé par la SPA de l'époque). Rossellini dans son costume de féministe néo-réaliste peint le portrait nuancé et puissant d'une héroïne torturée, sainte mais-pas-trop, abandonnée par Dieu qu'elle supplie au sommet du volcan qui l'asphyxie. Mention Grand luxe.

5+/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Mon Rossellini préféré.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

En fait, j'aime pas du tout ce cinéaste, à part Stromboli.

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pareil.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Stromboli, terra di Dio en VO



C'est un miracle, ce film. Ca ne devrait jamais marcher : l'intention néo-réaliste est tellement évidente, tellement visible ; dès les premiers plans du bateau qui quitte le continent, Rossellini sort la cavalerie lourde avec plans larges illustrés par une musique dramatique, lourde de présage, puis enchaînement sur Ingrid Bergman qui tire la gueule. Rien que le postulat sent l'intention à des kilomètres : vas-y que je te balance une valkyrie sur une île de pêcheurs de thons au pied d'un volcan actif. Et là on se dit qu'avec de gros sabots pareils, ça ne peut pas fonctionner.

Et pourtant : de bout en bout, c'est un enchantement. Des trucs les plus évidents (la façon qu'a Rossellini de donner au décor une place centrale, d'y perdre Bergman, les somptueuses scènes documentaires, le final, etc.) à d'autres plus subtils, mais infiniment gratifiants (ce dialogue où Antonio raconte son île avec passion et Bergman s'en fout, les tentatives pathétiques de Bergman d'exister sur une terre aride qui ne veut pas d'elle, et, par extension, le travail sur l'individualité au sein du groupe, etc).

C'est très grand.

6/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."