Forum de FilmDeCulte

SPOILERS

A chaque jour son film de genre avec une héroïne endeuillée.

Vous avez tout dit. Mise en scène sobre et posée qui frise l'académisme du moment (le fameux elevated genre justement), même si j'ai bien aimé les couleurs pastel au début. Jumpscares trop nombreux mais quand même réussis.

Par contre, les règles du fantastique sont floues: un coup la créature apparaît alors qu'il n'y a rien, un coup elle "remplace" quelqu'un qui est déjà là (comme lors de la brève substitution où on voit le patient de l'hosto à la place de Kal Penn [en mode biopic de Judd Apatow en blackface]). Bref, c'est un peu comme ça arrange le réal et c'est dommage.

La justification du trauma comme carburant est pas si mal, c'est un peu le bon vieux "C'est un film d'horreur où l'horreur c'est la démence" mais en plus généreux. Après, la longueur de l'enquête m'a pas dérangé. Évidemment que nous on a grillé mais on a aussi envie de voir un peu comment le perso va subir avant de se sortir les doigts. Bon par contre c'est sûr que passer après IT FOLLOWS rend le tout abusé. Surtout que son prédécesseur était quand même plus carré dans ses règles du jeu. Et donc plus effrayant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

l'héroine endeuillée, ok, ça a marché deux fois, c'est devenu le poncif le plus invraisemblable, envahissant, basique, insupportable du cinéma - stop.

mais au final c'est parfaitement représentatif du bon et du mauvais du film.

le mauvais, c'est tout le travail pour transformer le concept (du court) en long métrage. et le fait est qu'il a un peu choisi tous les poncifs et toutes les obligations du moment. on commence donc avec ce cliché pour construire l'histoire. il y a l'enquête pour remonter aux sources du trucs, là encore la passion du cinéma d'horreur mainstream us. il y a l'obligation de grosses scènes regulières, qui forcent à tordre un peu les regles - la scène du chat n'a par exemple aucun sens, elle est vraiment juste là pour faire un gros trucs choc à 45 minutes. et il se bagarre d'une manière générale avec son récit un peu tout du long. le personnage du copain est revelateur : jamais vu un truc plus générique de ma vie, un robot vraiment. et il ne sait pas trop quoi en faire, le mec disparait 1 heure avant la fin, les scènes sont à des endroits bizarres... et le final, sorti d'un autre film, pour faire un gros bang mais qui n'a rien à voir avec le bifteak. bref, il est un peu forcé de se foutre dans un moule, ça se voit.

mais.

ça n'enlève rien à la sincérité de la chose, et c'est pour ça que je vous trouve un peu durs / cyniques. c'est effectivement la forme et le fond de l'époque, mais je trouve que c'est très perceptible dans le film que c'est sincèrement l'histoire d'une fille qui devient folle et se débat pour ne pas aller vers une issue à laquelle elle ne peut échapper. avec un concept horrifique qui ne me touche pas (le sourire balek, les malédictions machins j'aime pas) mais là encore la sincérité de la (à peine) métaphore du trauma qui se transmet d'une personne à une autre et détruit les âmes même si on lutte de toutes ses forces c'est beau et fort.

j'ai vraiment du mal à l'encenser ni à le descendre, mais je vois totalement un truc sincère et fort dedans et le 2 m'a totalement confirmé ça.