Forum de FilmDeCulte

Sept courts-métrages mettant en scène Shirley MacLaine dans la peau de 7 femmes. D'abord Paulette, une jeune veuve courtisée par un proche ami de feu son mari durant les funérailles de celui-ci. Puis Maria Teresa, une femme cocue par son mari et père de ses deux enfants qui ivre de vengeance projette de se donner au premier venu. Linda, une interprète férue d'art refusant ses faveurs à deux prétendants pourtant plus amateurs de chair que d'art. Vient ensuite Edith, épouse d'un romancier à succès qui d'effacée se fait de plus en plus fantasque pour le plus grand malheur de son mari. On passe à Eve, une diva tyrannique usant de tous ses privilèges pour écraser la concurrence façon Scarlett O'Hara et craner dans ses robes de designer. Arrive le tour de Marie, dont le projet avec son amant de se foutre en l'air fera l'objet de discussions houleuses. Et enfin Jean, une épouse heureuse en ménage en proie à une nouvelle amourette envers un inconnu suite à une filature commanditée par nul autre que son mari afin de s'assurer de sa fidélité.

Je connais peu ce réalisateur, j'ai apprécié Mariage à l'Italienne donc j'avais envie de découvrir d'avantage sa filmographie. Deuxième film de De Sica donc. La première chose qui me frappe chez ce cinéaste, c'est son cinéma très vivant, débordant d'idées quitte à frôler l'excès de situations rocambolesques, servi par une mise en forme assez théâtrale sinon burlesque, surtout dans l'art de la mise en scène. Les studios de Boulogne et la ville étant les lieux de tournage principaux de ces sketches, c'est rigolo de reconnaître ci et là avec précision les lieux servant de décors à ces historiettes.

Je ne connaissais pas du tout Shirley MacLaine (pas le choix initial du réalisateur selon wikipédia) elle est sublime dans ses septs versions et elle dégage une fraîcheur toute délectable à chacune de ses itérations. Son jeu, plutôt affecté que naturel j'ai trouvé, confère à ces représentations de la femme comme une aura de fable moderne, un je-ne-sais-quoi de surréalisme. Ce choix du réalisateur évite au film dans son ensemble de se vautrer dans des clichés sur la féminité pour au contraire s'amuser de diverses situations toutes plus dignes d'un Vaudeville les unes que les autres, et ainsi d'écorner le mythe de la femme parfaite. Car malgré les différences notables que marquent le réalisateur entre les deux sexes et le portrait frivole voire intéressé de certaines de ces héroïnes, il parvient dans l'écriture de ses personnages à garder un équilibre entre les deux sexes, de sorte à dépeindre une société assez nuancée tout en y allant à la truelle.

Pour l'instant, j'aime beaucoup ce que j'ai vu de ce réalisateur, je vais essayer de poursuivre la découverte !