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Paris, 1930. Victor Derval, surnommé le roi de Paris, tient le haut de l'affiche depuis une dizaine d'années et vit entouré de ses plus fidèles courtisans. Il a un fils, Paul, 20 ans.Le jeune homme ne supporte plus de vivre dans l'ombre de son père. L'apparition dans leur vie d'une apprentie comédienne va tout chambouler.

Ce premier film du critique cinéma Dominique Maillet fut injustement invisible durant plus de 20 ans. C'est TV5 monde qui une première fois le ressortit de l'ombre pour une diffusion internationale en 1998. Puis une version dvd et Blu Ray vit le jour en 2021. Véritable flop à sa sortie, le long métrage est pourtant un des grands rôles oubliés de la filmographie de Noiret. Ce dernier est impérial et mange chaque scène dans laquelle il apparait. Ayant 65 ans à l'époque, Noiret s'investit à fond dans son rôle et joue avec jubilation du parallèle que les spectateurs feront entre lui et son personnage de monstre sacré.
D'une facture technique irréprochable à la fois dans la photo, les décors et les costumes, le film reconstitue à merveille les années 30. Seule une scène extérieure dans la Paris rive gauche fait carton pâte.
Le film est un hommage au théâtre. Il reprend d'ailleurs dans un premier temps le ton du vaudeville pour basculer progressivement dans le drame. C'est un trio amoureux auquel nous assistons. Le père et le fils ne résistent pas aux charmes de l'apprentie comédienne (idéalement interprétée par la belle Veronika Varga) envenimant encore plus des relations déjà conflictuelles. Cette belle au visage d'ange est prête à tout pour réussir son désir d'être actrice.
La réussite du film doit beaucoup à la qualité de ses dialogues mais aussi à l'ensemble de la distribution ( Michel Aumont, Jacques Roman, Manuel Blanc etc) qui ne démérite jamais face à l'ogre Noiret/Derval.
On assiste aussi à la perte de la puissance du théâtre face au cinéma parlant. La dernière scène ou Derval est conquis plein d'émotion par le jeu de la comédienne qu'il aime-déteste est magnifique.
Les droits du scénario avait été acquis durant des années par Tavernier qui n'en fit finalement rien. On est clairement dans son genre de film. Une qualité du film classique à la française .
Le roi de Paris a la réputation d'un film maudit sabordé par ses producteurs. Tavernier ne faisait pas confiance à l'apprenti réalisateur. France 3 qui retire ses billes pour les donner à rivette. Le film alors qu'il avait été pré sélectionné à Venise et Toronto fut privé de festival pour d'obscures raisons.

Une heureuse découverte !