A mon tour de partager quelque chose, bien que je n'aie connu Ozy qu'assez superficiellement, sur une période de temps courte et déjà lointaine.
Plusieurs souvenirs cependant font que je ne vis pas sa disparition comme celle d'un vague pseudonyme avec qui je n'aurais fait qu'échanger des messages virtuels. Au contraire, Ozy était pour moi davantage un mec en chair et en os qu'un foruméen. Sur le forum, j'ai toujours senti une certaine distance entre lui et moi, peut-être parce qu'il ne postait déjà plus autant à mon arrivée et qu'il s'engageait assez peu dans la critique, aussi parce qu'il incarnait une vraie gentillesse, une vraie humilité, franchement rare à l'époque dans ces lieux il faut bien le dire, et qui n'était pas ce que je recherchais, moi, avec ma sale tendance au sarcasme, au cynisme et au pas de côté. Comme ça a déjà été dit, il incarnait une force d'équilibre et de sérénité qui tranchait vraiment avec le caractère de sales gosses de ses congénères, si bien que je l'ai toujours vu comme beaucoup plus âgé que moi, alors que, pas du tout.
Aussi ai-je été vraiment touché qu'il me témoigne de l'attention, qu'il se déplace pour m'offrir un exemplaire de Castlevania: Lords of Shadows qu'il avait un double par exemple, ou qu'il se connecte régulièrement à l'automne 2009 sur sa Xbox pour faire des parties de Fifa avec moi, à une époque où je passais mes soirées seul chez moi, en chiens d'amis, au point que je songeais à repartir en province ou à fuir ailleurs. Ozy n'a jamais été un ami mais il a été pendant ces semaines la seule personne avec qui je parlais en soirée, sans jamais que je pense lui avoir vraiment offert quelque chose en retour.
Et puis il y eut aussi ce fantastique week-end à Londres, qui là aussi me toucha en son temps, je ne connaissais encore personne parmi vous trois mois plus tôt et voici que vous m'invitiez parmi vous, dans votre cercle de vieux briscards. Je n'avais pas emprunté le même Eurostar et j'étais arrivé une heure plus tard. Je vous avais retrouvé au Burger King sordide de Saint-Pancras, et c'est Ozy qui avait été le premier à m'accueillir, pendant que vous étiez concentré sur vos whoppers. C'était la première fois que je le voyais en vrai. Je lui avais demandé conseil sur quoi commander et il m'avait dit de ne pas vous suivre, qu'un double whopper with cheese c'était n'importe quoi. Un souvenir assez anecdotique mais qui pourtant n'a jamais quitté et qui incarne bien le sentiment de reconnaissance vis-à-vis de Fdc, de vous et de lui qui ne m'a jamais quitté.
Pensées à sa femme, ses enfants, tout son entourage et ceux qui parmi vous en étaient plus proches que moi.
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