Forum de FilmDeCulte

D'un sujet super fort - Outreau - Vincent Garenq tire un film assez cash mais pas entièrement abouti.

Le parti-pris est de coller à Alain Marécaux (Philippe Torreton, vachement bien, avec en plus une bonne vieille transformation physique à l'américaine: 27 kilos en moins) à travers son fameux "calvaire". Il n'y a pas une scène dans laquelle il ne figure pas, donc tout se déploie de son point de vue.

Ca donne des choses vachement bien dans les 45 premières minutes environ, avec des moments de vraie claustrophobie et de vrai rouleau compresseur kafkaïen. Comme le dit le panneau au début "Ceci est une adaptation fidèle de..." blabla. Autrement dit, c'est du vrai et ça y va fort. C'est vraiment incroyablement révoltant par instants.

Malheureusement, ce parti pris exclut des choses intéressantes qui auraient pu être développées un peu plus, notamment, comme le disait Karloff à la sortie, la validation de l'instruction par d'autres personnes que Fabrice Burgaud.

Sinon c'est efficace, caméra épaule académique pour ce genre de film mais qui marche toujours bien. Le travail sur le son est super aussi. Y a aucune musique d'ailleurs.

Je reproche par contre un côté un peu trop scolaire, avec des bons vieux fondus au noir qui font passer le temps, et une absence de vraies saillies cinématographiques. Il y a des moments où le film devrait se faire plus planant, ou plus bizarre. Là il reste toujours ou presque à la même distance, sur la même note, le même style.

Et la fin merde vachement en terme de rythme.

Par contre, le poncif de "Je montre une image du vrai mec à la fin du film" est évité.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Exact pour le poncif, je le redoutais aussi.

Sinon, comme tu l'écris, très bon début, très bon Philippe Torreton-Lvosky. Ensuite ça patine et je trouve la fin trop grandiloquente et pas assez nuancé.

Et la mise en scène est factuelle, ce qui est logique vu le sujet mais bon...

2-3/6

Assez d'accord avec l'ami QGJ, mais je trouve quand même le film très réussi. En se collant au plus près des faits et en adoptant le point de vue unique du "présumé coupable", le film est assez "fermé", mais il se positionne aussi comme un film majeur au rayon des "erreurs judiciaires ultra révoltantes". On ne cherche pas l'émotion, loin de là, mais on ne peut qu'être vachement remué par ce calvaire... Tous les acteurs sont vachement solides (Yordanoff, je l'aime), c'est très bien écrit, et la mise en scène, même si très fonctionnelle, n'a pas à rougir. Le fait qu'il n'y ait pas un pet de musique est un choix judicieux.

Quelques petites réserves (effectivement, la fin est bizarrement amenée), mais j'en suis sorti assez remué... Une vraie surprise pour moi!

4/6

Longue vie à Christophe Rossignon.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Lequel des inculpés joue Torreton ?

Sinon, l'épilogue aurait peut-être aussi pu être ceci

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There is no such thing in life as normal

Alain Marécaux.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bon bah voilà, ça c'est du Wikipédia filmé.
Peut-être que l'approche globalement dépouillée de Garenq sert à illustrer que, même sans surligner le pathos, il y a un quotient humain inhérent à cette affaire judiciaire qui aurait dû attiser la compassion du juge d'instruction (qui se défend à la fin du film en disant qu'il traite les dossiers sans compassion), et effectivement, l'histoire vraie est tellement scandaleuse que même sans trop la "mettre en scène", c'est souvent émouvant et révoltant, mais bon...ça manque un peu de cinéma, d'un point de vue fort dans la forme.

En gros, c'est le fait divers (que je connaissais finalement très peu, n'ayant aucune conscience des aspects les plus outrageux de cette incroyable erreur, que dis-je, AMATEURISME judiciaire) qui fait tout. C'est bien raconté, dans le scénar et la réa, et Toretton est très bon, mais il n'y a rien qui hisse le film au-dessus d'un bon compte-rendu à froid des événements.

C'est louable mais c'est tout.

3/6

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Ton point de vue sur l'affaire c'est quoi?

Et quelles ont été les répercussions sur la méthodologie de la justice française?

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Je ne veux pas me faire l'avocat du diable mais Burgaud se base sur des expertises et de nombreux pédophiles sont des gens normaux comme Marécaux...

donc amateurisme, je dirais plutôt que c'est le contraire.

Alors évidemment, je me base que sur le film hein...après, si le film ne reflète pas les faits, bon...mais ce que montre le film c'est que Burgaud s'appuie sur des témoignages pas crédibles et zéro preuve matérielle...

Disons que tel que c'est montré dans le film, moi Burgaud jle mets en taule.

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Il suffit de se relire les articles du début de l'affaire, écrits par ceux-là même qui brûlent encore régulièrement Burgaud sur la place publique, pour se rendre que lui comme les protagonistes auraient lynchés s'il n'avaient pas été mis en détention provisoire - et ce n'est que la partie immergé de l'iceberg de mon opinion sur l'affaire.

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There is no such thing in life as normal

Bah vas-y, c'est intéressant.

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C'est une discussion difficile à avoir sur un forum public, mais lors d'un GRF, qui sait ?

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There is no such thing in life as normal

J'ai l'impression qu'il est encore plus difficile d'organiser un GRF que d'avoir cette discussion en public.

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Putain mais ouais quoi !
À quand le prochain GRF ? Un vrai je veux dire : avec des femmes nues, de la picole et des jambes en plastique qui volent.

Vous inquietez pas.