Forum de FilmDeCulte

Walter Hill "revient" au western. J'avais vu son avant-dernier avec Stallone à sa sortie, ce qui ne m'avait pas motivé pour tenter celui avec Michelle Rordiguez et Sigourney Weaver malgré un bon pitch.

Et là, malgré la BA qui laissait présager quelque chose de visuellement terne, le casting me plaisait bien (Waltz et Defoe bien sûr, mais aussi Benjamin Bratt et Hamish Linklater, déjà en mode dark David Schwimmer dans Midnight Mass) et on pouvait deviner de bons dialogues et des personnages bien campés malgré tout.

Finalement c'est ça, une sorte de sépia constant, celui du Mexique, qui n'incite pas à l'émerveillement alors qu'il y a toujours de bonnes idées de cadrage et de montage, tout ce savoir-faire typique des bonnes séries B hilliennes, mais sans le grain 80's/90's qui contribuait à leur identité visuelle. Bons dialogues et personnages bien campés, donc; une écriture suffisamment solide pour subvertir juste ce qu'il faut les poncifs attendus par cette histoire 1) de chasseur de prime, 2) hors-la-loi indécrottable, 3) mission douteuse, 4) caïd local, 5) femme forte qui veut (et va) se prendre en main. Le film se termine exactement comme prévu, mais pas avant une série de digressions pour la plupart réussies. Mais l'enrobage manque de punch. Et forcément, Django Unchained est passé par là.

Entre 1987 et 1992, ça aurait bien fonctionné. Là c'est gentiment ennuyeux.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Geronimo, Wild Bill font partie de ses meilleurs films pour moi. Il paraît que Broken Trail, mini-série pour la télé, est bien mais ça dure plus de trois heures.
Quant à ce dernier film, pas déplaisant du tout, j'avoue qu'il ne m'a pas trop intéressé.

Il y a vraiment une formule aux derniers films de Walter Hill où tu sens le scénariste vaguement en galère pour fournir une vraie structure avec des incidents et qui comble son intrigue de personnages pour donner un semblant de "complexité" et passer de l'un à l'autre en guise de cache-misère. Alors ici c'est tout de même plus incarné, peut-être parce que c'est son genre de chevet, qu'il affectionne tant, et qu'il assume complètement le caractère classique de l'entreprise, signant une sorte de western choral peuplés d'archétypes (le chasseur de primes, le bandit, le riche connard, la femme éplorée, le noir, le seigneur mexicain...) dont les destins vont se croiser et inévitablement se dénouer dans un climax sanglant.

Mais le burn est quand même très slow et l'ensemble manque tout de même d'un regard, de quelque chose à dire, pas nécessairement sur le genre mais tout court. J'ai pas de souci avec un western classique en 2022, ni révisionniste, ni crépusculaire, ni déconstruit, ni rien, mais faut assurer l'exécution, que ce soit tendu et/ou touchant et/ou divertissant. Ici, c'est vraiment le SMIC. Et je ne parle pas du budget, qui accouche d'une image numérique qu'on a essayé de soigner mais qui manque tout de même de relief et à laquelle la mise en scène de Hill n'apporte pas grand chose.

Alors c'est pas déshonorant, c'est sans nul doute ce que le cinéaste a fait de plus potable au XXIe siècle, mais ça reste très moyen.

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