Forum de FilmDeCulte

Yeah, merci les gars !

Vu, au dos du Blu-Ray commercialisé en France, l'absence de sous-titres anglais : tas d'cons

J'ai mieux aimé que La Leçon de Piano mais si on ajoute la série Top of the lake, je suis pas un grand fan de Campion.

Je comprends tout à fait son besoin de retenue pour aborder l'intimité d'une romance et elle le fait ici assez bien, laissant la mystique amoureuse fonctionner sans surligner. De beaux moments sensuels, sans étreinte, comme pour signifier le corsetage de la société et de l'argent.

Mais à force de vouloir maintenir cette ligne ténue, Campion a pris le risque de ne pas prendre de risques, et frôle l'académisme. J'ai peine à voir au-delà de cette belle illustration. Et laisser libre cours aux citations de Keats n'y remédie pas.

C'est chiant. Les enjeux sont donnés dès le début (elle l'aime mais moins pour sa fragilité que sa paradoxale réussite, qui n'est pas centrale pour lui). Malgré l'étiquette pesante, la romance est acceptée, car on est dans la bourgeoisie qui valorise le romantisme tout en lorgnant sur les formes et le cadre de vie de la petite noblesse, le décalage perpétuel laisse craindre une opposition qui ne se renforce en fait jamais. Ils sont donc libres sans en avoir pleinement conscience. Du coup la même scène se répète 100 fois. Ce rythme conjugué avec l'aspect pata-Barry Lindon de la photo on a l'impression d'être dans la Paille et le Grain des Nuls.

Sinon machin qui cherchait un film sur la mode c'est un peu le cas.

En revanche les premiers courts-métrages de Jane Campion sont excellents, Peel ou A Girl Own Story.
Assez difficile à cerner, on sent à la fois l'influence de Lynch et Ken Loach, le second est assez transgressif.