Forum de FilmDeCulte

J'ai adoré comment le film contourne tous les clichés et les pièges de ces thèmes maintes fois rebattus ces derniers temps, ceux sur la masculinité toxique, sur l'homosexualité refoulé, etc, etc, etc...

J'ai aimé que Jane Campion n'oppose pas l'énergie masculine et féminine, qu'elle n'essaie pas d'en rendre une plus digne que l'autre, plus souhaitable que l'autre. Elle m'a plutôt semblé attentive à deux époques qui se rencontrent: celle plus traditionnelle reliée à la conquête de l'Ouest (et associée à l'agressivité) et celle de la modernité du début du 20e siècle (qui est associée à une sensibilité plus développée). Au départ, le film semble condamner la brutalité ancienne de Phil (Benedict Cumberbatch) en l'opposant à la douceur de son frère George (Jesse Plemons) et à la sophistication du jeune Peter (Kodi Smit-McPhee). Mais peu à peu, les étiquettes se brouillent heureusement. Jane Campion n'indique jamais ce qui est souhaitable et n'associe aucunement des comportements avec des personnages qu'elles auraient groupé. Il n'y a pas de clivage idéologique, il n'y a que des personnages souffrants qu'elle regarde avec compassion. Mais le film s'efforce de replacer tout ça dans un contexte historique et social. Chacun à une façon bien à lui de dealer avec la solitude de cette période charnière des États-Unis.

En brouillant les étiquettes, le film est parfois difficile à suivre. Cette masculinité de Phil que l'on croit toxique à certains moments renferme son lot de vertus aussi bien que cette sensibilité artistique que l'on croyait attribué à Peter (et même à sa mère Rose). Tout bascule dans l'une des scènes.

Le film réussit à déconstruire toutes ces images associés à nos façons d'interpréter des sensibilités divergentes. Si bien qu'en restant toujours dans les gris, le film perd un peu de son intensité par moment. Il est spectaculaire comme le film refuse tout climax. Mais c'est dans la délicatesse, la nuance, et la compassion que le film réussit à toucher.

La musique de Jonny Greenwood est magnifique et participe à la complexité texturale de l'ensemble.

4\6

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Pleonasme.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'aurais même pu rajouter un superlatif tellement c'est beau.

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C'est vraiment un slow burn, tu as l'impression que le récit ne démarre jamais totalement. C'est juste une étude de personnages qui prend bien son temps et qui se révèle peu à peu. C'est en ça que le film est vraiment passionnant, surtout en fait pour le personnage de Cumberbatch, espèce de mâle alpha rustre et vulgaire qui s'avérera bien plus complexe et bouleversant que ce que laisse apparaître la surface. C'est très beau, très sobre, la musique de Jonny Greenwood est effectivement superbe mais il m'a manqué quelque chose. Je trouve que

Vraiment pas grand-chose à en dire. C'est indéniablement un beau film mais encore une fois surpris par l'enthousiasme qui précédait sa sortie.

4/6

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CroqAnimement votre

La tendance est tellement à l'emphase, même moi, qui suit quand même souvent emphatique, je me sens nuancé sur Twitter. Nous en sommes quand même aux 300e chefs d'oeuvre de l'année.

Hein ? J’en ai vu aucun sur 300.

C'est bien le souci... J'ai un beau top 10. Est-ce qu'un des films de cette année ferait illusion dans la Coupe du monde des films ? Je ne pense pas.

Mon fils te dira que le meilleur film de l’histoire est sorti cette année.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Art Core a tout dit. Je trouve le film à la fois puissant, formidablement mis en scène, intéressant par son propos, plus complexe sur le plan psychologique que je ne le pensais à la vue de la bande-annonce. Et en même temps, ses intentions sont un peu trop marquées, cela prend le pas sur l'émotion, j'étais plus en phase de réflexion que d'empathie. La toute fin ne m'a pas vraiment surpris (la première voix-off du film la dévoile) mais je la trouve assez peu crédible et très deus ex machina.

Enfin bon, un solide 4/6.

Sinon d'accord avec vos avis. C'est un slow burn à la fois fort et complexe et très soigné sur le plan psychologique. Ca n'a peut-être pas la force de La leçon de piano ou de Bright star mais ça reste un bon film avec une mise en scène élégante et Benedict Cumberbatch est très bon.

4/6

J'ai trouvé ça bien sur le coup quoiqu'un peu long mais il ne m'en reste plus grand chose deux jours après. Je retiens une très grande classe formelle et une fin que j'ai pas vu venir. Mais sinon...

Par exemple, je suis loin de trouver ça aussi complexe ou fin concernant la pscyhologie des personnages.

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