Forum de FilmDeCulte

Ah mais je n'ai jamais dit qu'elle n'avait tourné que ça, encore heureux...
J'aimerais bien voir le Lang où elle joue, d'ailleurs.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je n'avais pas conscience qu'au début de sa carrière elle ne jouait pas tellement dans des comédies mais évolue souvent dans la veine la plus psychologique du film noir ou des "études de moeurs" (expression horrible mais genre intéressant), mais qu'à la fin excepté le Huston on ne lui proposait au contraire plus de drames et que des comédies (même si elle tournait quand-même pour Hawks et Wilder). En général les stars féminines ont plutôt la trajectoire inverse.

Bon texte de Castorp, même s'il se plante en effet un peu avec Marilyn, le personnage de Cameron Diaz me parait plutôt rappeler Gene Tierney (fascination immédiate sur les hommes, même indirecte et par le truchement du récit d'un rival comme dans Laura, tristesse latente peut-être suicidaire, chez elle qui objective mais aussi dévalorise l'érotisme (pas pour rien qu'elle cite Harold & Maud). Son visage lui ressemble aussi. La partie avec Matt Dillon évoque aussi le couple qu'elle forme avec Widmark dans Les Forbans de la Nuit.
On pense aussi un peu au Privé d'Altman (Ben Stiller ressemble beaucoup à Elliott Gould).

Bizarrement les Farrelly on disparu après Green Book, leur film le plus politique, quand Wes Anderson, plus reconnu comme "auteur" par la critique, tourne encore, mais de manière mécanique. Là on est dans un cinéma plus classique, plus proche du mélo sirkien ou minnelien en fait, qui me parle pas mal, cela rappelle aussi un peu le snobisme d'un Will Stillman, démocratisé.

C'est vraiment un film d'une autre époque, avant le 11 septembre : peu de questions politiques (mais le mal radical vu comme un péril social, rode avec le serial killer), mais la croyance américaine en une forme de moralisme progressiste privé qui donnent collectivement une assurance et destin collectifs (Mary et Stiller jouent le passage à l'âge adulte et à la bourgeoisie, tout en tentant de conserver leurs fragilités adolescente).
La B.O. aussi n'est pas mal mais date, Jonathan Richman, du rock alternatif oublié comme Ivy. Mais aussi Bizet et Stranger on a Shore d'Acker Bilk exhumé par KLF quelques années auparavant tiens.


De même s'il est (un peu) vulgaire, il est très puritain et évacue la sexualité (seule la génération d'avant, les beaux-parents de Mary et sa coloc au chien, en ont une, le seul contemporain du personnage à en avoir une est Woogie, mais c'est un faux semblant dont il ne jouit pas lui-même, vu son fétichisme du pied), les personnages intériorisent en fait un ordre moral, conservateur et au départ externe, et doivent toujours se prouver et entretenir cette extériorité pour continuer à croire en leur progressisme.

Le choix que fait Mary réside moins entre les hommes possibles, tous pareillement immatures voire déviants, qu'entre le fait de se prêter à la séduction ou bien d'y renoncer, pour rejoindre la bourgeoisie. Elle choisit aussi la névrose familiale contre la psychose érotique, contre aussi son frère (même si les scènes avec lui sont assez justes, la psychose est bien cernée)- sa peur des serial killer est aussi dirigée contre l'imprévisibilité de Warren.
Ce qui est intéressant c'est que cet ordre moral est à la fois défendu et relié à l'aveu d'une forme de régression dans des stades freudiens, entrenue par le contrat social (les trois scènes clés qui infléchissent le récit ont lieu dans des toilettes, et présentent soit la masturbation comme une technique de contrôle des pulsions, transparente, soit au contraire un petit chien transformé en Amok Laufer). Cette dimension figurait d'ailleurs dans Green book avec le personnage de Viggo Mortensen, vigoureux physiquement, mais un peu autiste, et justement pour cela, capable de critiquer le racisme (car il est d'emblée imputé à la société, au groupe plutôt qu'à l'individu voire à soi-même)

Le film n'est pas mal vu non plus en ce qui concerne l'approche de la masculinité toxique, le regard sur le stalking, raconté du point de vue de Mary, est assez contemporain, sans en faire des tonnes non plus.

J'ai apprécié mais trouvé cela un peu léger (dans le sens où les meilleurs gags, qui jouent sur la farce girvoise, ne sont pas intégrés au récit global beaucoup plus moraliste, par ailleurs intéressant, au contraire du slapstick originel pour lequel réussir cette articulation était un enjeu existentiel)

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

Tu dois confondre avec le film Mali à tout prix avec Bénin Stiller et Matt d'Ivoire.

lol

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ouai bon les Michel Leeb du 92 ou d'Uccle ça va

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

D'ailleurs le film avec Thomas Njigol me chauffe un peu. Vu Fast Life cette semaine et c'était pas si mal.
Pour revenir sur Leeb, en découvrant certains de ses sketchs les plus célèbres : je me suis surpris à les trouver meilleurs que ce que j’imaginais. L’influence Jerry Lewis est flagrante même si ce qu’il fait est totalement différent, mais je découvre le discours de Chirac sur le bruit et l’odeur, là c’est un tout autre niveau.

Sinon tu donnes envie de le revoir. Le thème général des frères Farrelly est un thème humaniste assez bateau, qui tire du côté d’un certain humanisme chrétien prolife du côté duquel Trump a pu tirer récemment (en posant avec des trisomiques par exemple). La figure de l’handicapé est une figure clivante et sur laquelle s’opère un renversement, un test pour que l’autre arrête de s’en servir de prétexte pour exprimer une forme de ressentiment contre la vie et son injustice.
La mention de Jonathan Richman, wow ce rappel du passé. C’est vrai que cette figure encore culte il y a quinze ans qui tournait avec sa marinière semble avoir complètement disparu du discours.