Forum de FilmDeCulte

aka Last Bullet



Le mécanicien de génie Lino est de retour, déterminé à se venger d'Areski et du commandant qui ont ruiné sa vie et celle de ses proches dans un dernier opus chargé en adrénaline.

Le deuxième opus de ce qui allait s'imposer comme la meilleure trilogie cinématographique française ever offrait déjà une proposition pertinente dans sa manière de revisiter le film original, le premier acte s'alambiquant pour mieux retrouver la ligne claire du précédent dans une deuxième moitié dont la ligne droite figurait l'intégrité de l'inarrêtable protagoniste, rejouant les scènes-clé avec plus de patate. Pierret donnait déjà dans le léger retcon pour tisser son récit en élargissant un chouille le canevas, motivé par l'absence du personnage d'Areski (Nicolas Duvauchelle), l'antagoniste initial. Et la dernière scène jouait déjà avec la fidélité naissante du public pour promettre une conclusion à ce qui s'apparentait de plus en plus à une même histoire racontée sur trois films. Une saga.

La célèbre tagline originale de Heat était "A Los Angeles Crime Saga". L'affiche de Balle perdue 3 pourrait arborer fièrement "A Montpellier Action Saga". Dès l'introduction, le film fait un pas de côté qui informera le reste de l’œuvre, adoptant le point de vue d'Areski pour montrer tout ce qui sépare sa dernière scène dans le premier film et la dernière scène du second. En un sens, il est presque le protagoniste de ce film, du moins dans un premier temps, bénéficiant même de flashbacks qui viennent apporter une autre couleur à son personnage, à ses agissements. Là, c'est du bon vrai retcon, comme si Pierret ne s'inspirait plus de Fast & Furious pour tout ce qui touche aux bagnoles mais pour son goût du soap opera, son amour de ses personnages, osant donner plus de relief à ses méchants. Et Areski n'est pas le seul à jouir de ce traitement. Youri le T-1000 du second film aussi devient soudainement un être humain. On dirait The Last of Us 2 où, quand tu tues un random PNJ, t'entends les autres lamenter la mort de Mike ou John ou quelque prénom qui fait de lui quelqu'un avec des amis, des proches, une vie.

Je ne suis pas en train de dire que Balle perdue 3 est character-driven et/ou aspire à la complexité et profondeur ou introspection du film de Michael Mann mais ces choix pour le moins surprenants confèrent au film sa propre identité, en faisant un improbable film d'action choral où Lino prend une place plus secondaire. Et par conséquent, en ayant habilement suivi ces trois fils durant le premier acte, quand arrive la scène du tramway, l'écriture et la mise en scène minent ce moment à merveille. J'aurais pu applaudir. D'ailleurs, j'aurais pu applaudir à plein d'endroits. A partir de ce moment, le film a instauré son nouveau parti-pris, l'accumulation de personnages et la sophistication des liens qui les unissent - en ce qui concerne les alliances et allégeances, all bets are off - transcendant la redite et laissant le champ libre à un film d'action où ils peuvent venir s'entrechoquer comme autant de véhicules dans un carambolage.

Parce que ce troisième opus continue de filer la métaphore entre personnages et véhicules. La désormais culte Renault 21 n'est plus mais tels les instruments de musique dans Pierre & le loup, les protagonistes continuent d'être définis par ce qu'ils conduisent : Areski le fuyant chevauche différentes motos tout au long du film tandis que Julia l'indécrottable hérite d'un SUV renforcé. On se croirait dans The Rock. Quant à Lino...après avoir mis à mal son Alpine, il est obligé d'upgrade en customisant cette fois une dépanneuse, le film se faisant plus conscient de soi que jamais dans une surenchère YOLO qui diégétise carrément sa volonté d'être un bouquet final.

A ce titre, la course-poursuite centrale est complètement folle. Le déluge pyrotechnique est aussi impressionnant que le jeu de massacre de tôle est ludique et tous deux n'ont d'égal que la ressource sans fin du découpage de Pierret, multipliant les angles privilégiés comme Michael : vues subjectives d'un conducteur au pare-brise assailli, images vertigineuses de caméras embarquées sur des caisses qui s'envolent, inserts au plus proche des impacts sur le bitume...c'est un véritable festival. Jubilatoire. Applaudissements, bordel.

Parce que c'est un film 100% plaisir, où tu sens l'équipe qui s'est gavé, le réalisateur qui réunit sa famille d'habitués, qui affiche ses références sans les remaker ou les cosplayer, de La Dernière croisade à Rogue Nation en passant par Die Hard 3. Tu sens qu'il a tout donné...en ce qui concerne cette franchise.

Maintenant qu'il l'a conclu comme il fallait, j'ai hâte de voir ce qu'il faire.

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J'aime vraiment le fait finalement assez rare que ce soit une vraie trilogie et pas trois séries B lambda. Il faut avoir vu les deux précédents pour comprendre les enjeux de celui-ci et j'adore le traitement des personnages, notamment ici Areski, personnage quasiment absent du 2 qui devient quasiment personnage principal ici. C'est hyper malin et ça donne aux trois films une vraie tenue, une certaine complexité dans la narration et surtout une forte intensité émotionnelle parce qu'on est finalement toujours dans le même mood depuis le premier film et que les enjeux s'ils évoluent, si des nouveaux personnages apparaissent, sont finalement toujours les mêmes (notamment venger Charas).

L'autre chose c'est vraiment la générosité. Le sieur Guillaume Pierret ne fait pas semblant de faire des films d'action. Il cherche sans cesse à proposer le meilleur spectacle possible et ça se sent en permanence. Tout est fait pour que l'on s'éclate et qu'on passe 1h30 sous tension le sourire aux lèvres. Et ça marche à fond dans cet épisode où le rythme est parfaitement géré et où l'action semble quasiment ne jamais se poser, pas de ventre mou (alors que je décovure que le film fait 1h51 alors que je pensais vraiment qu'il dépassait pas les 1h30). Alors mon regret c'est qu'on reste sur les deux modalités d'action des précédents qui sont évidemment les poursuites en voiture et les combats à mains nues. J'aurais aimé voir d'autres types d'action, des set pieces plus suprenantes mais en même temps ces deux faces du cinéma d'action sont totalement maîtrisées donc j'ai du mal à lui en vouloir. Le combat dans le tram est génial, jouissif, fun et long et les poursuites montent en puissance jusqu'à atteindre un niveau quasi georgemillerien avec feux d'artifices et explosions en tous sens. Montage très maîtrisé, jamais hystérique, toujours dans la lisibilité de l'action et pas dans l'esbrouffe.

Alors je trouve que Lanvin en fait des caisses et hérite de dialogue un peu bidons en mode menace (ça marche aussi d'ailleurs pour son homme de main un peu caricatural) mais j'aime bien les personnages, on sent d'ailleurs un vrai amour de Pierret pour eux même pour l'infâme Yuri, méchant très réussi même si là aussi un peu caricatural. Content de revoir brièvement Alvaro. Et globalement chacun trouve un peu sa place (un peu moins pour Stella qui sert pas à grand-chose).

Bref c'est cool, c'est soigné, c'est fait avec un amour de la destruction évident et un côté à l'ancienne humble vraiment chouette (pas réussi à déceler le moindre effet numérique). Et comme tout le monde après cette excellente trilogie d'action on n'a qu'une envie, c'est voir la suite de la carrière de Pierret.

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CroqAnimement votre

Bon, comme d'hab FF et AC ont tout dit, et Mass sait déjà ce que je pense du film.

Donc en vrac et sans prendre le temps d'organiser mes idées : oui, pour faire bref (et pour l'avoir découvert en salles LÀ OÙ IL DEVRAIT ÊTRE PUTAIN), j'ai surkiffé. Déjà j'avais beaucoup aimé le premier film malgré son côté "petit" et sa zique anecdotique qui ne tirait malheureusement jamais le film vers le haut, j'avais adoré le second où on voyait clairement plus les intentions généreuses du projet et son ambition qui commençait à devenir sérieusement jouissive et là, pour moi, c'est dans la droite lignée et donc... c'est encore meilleur. Le principal point commun aux trois films c'est ce kiff général et communicatif, on voit que Guillaume s'éclate et ça transpire à l'image - d'ailleurs c'est totalement l'anti-Netflix à ce niveau-là tant la majorité des projets sont anonymes, foutages de gueule sans saveur et sont juste là pour faire des clics, là on a clairement un auteur qui a profité de la plate-forme pour réaliser ses rêves, c'est assez incroyable.
En plus d'être totalement cohérente et d'offrir à chaque fois un spectacle à la fois similaire mais toujours plus riche, cette trilogie est un cri d'amour au cinéma que l'on aime et que l'on a aimé, ces "petits" films de pur divertissements qui ne sont pas prétentieux, qui t'embarquent pour 90 minutes (j'ai aussi cru que celui-ci était court), qui n'ont pas d'autres volontés que de te faire passer un bon moment le sourire aux lèvres tout en étant extrêmement bien foutus, soignés jusqu'aux moindres détails... Et c'est totalement réussi. D'ailleurs comme FF j'ai régulièrement eu envie d'applaudir
Ensuite, personnellement j'ai encore préféré cet opus au précédent qui pour moi était aussi meilleur que le premier, et je n'arrive pas à voir une telle montée en gamme dans une autre trilogie avant ça.
J'ai adoré les persos, dont certains comme Lino deviennent iconiques et n'ont plus grand chose à faire pour emporter l'adhésion - une gestuelle particulière, un bon mot ici, et hop on est en territoire conquis donc pas besoin de plus pour être attaché à ces héros que l'on aime déjà - et le soin apporté aux méchants dans cet épisode est plus que pertinent, Lanvin apportant la touche "menace enfin révélée qu'il va être difficile de faire tomber" qui est délectable, il est dans le cliché oui mais je le trouve vraiment bon. Je passe sur l'ensemble du cast, délicieux, Areski et Yuri (Youri?) hyper bien exploités et aussi kiffants (voire plus) que Lino - le côté T1000 increvable de l'homme de main est à son apogée là, le mec a un charisme dingue, j'espère le revoir.
Niveau scénar FF a tout dit également, je trouve ça top ces effets de temporalité alternative, ça m'a rappelé
Bref, au niveau des arcs on sait où on va mais on y va sans encombre, on a ce qu'on veut sans détours, et c'est délectable. Je disais à ma femme avant de le voir "c'est quand même cool d'aller voir un film qu'on est sûrs d'aimer" (aka Vendu 3000) mais c'est vraiment ça, Guillaume ne réinvente pas la roue mais nous livre un buffet à volonté qu'il serait difficile de ne pas aimer. Niveau action bon bah c'est du grand art, c'est juste tout ce qui manque au cinéma actuel et à ces franchises comme Fast&Merdouille qui font n'importe quoi avec des CGI partout et qui ne provoquent absolument rien à part de l'ennui. Là ça cogne, ça dérape, ça chute, tout est lourd, tout fait mal, la tôle est froissée, le bitume explose, c'est vraiment un rêve de gosse. Il ne manque que Belmondo et on est bons. Et pour soutenir tout ça, on a une réa ultra efficace dans laquelle il faut quand même reconnaître un sacré sens de la gestion de l'espace (on est JAMAIS paumé contrairement à 90% des films d'action modernes qui font n'importe quoi - Michael Bay prends-en de la graine), le rythme est incroyablement bien géré et le montage est exemplaire, c'est aux petits oignons, entre cuts rapides et drones qui prennent leur temps, c'est ultra dynamique sans jamais être hystéro, et vu la somme de plans c'est un sacré numéro d'équilibriste. Ah et la musique est top, elle intervient juste quand il faut et du coup se remarque et se fait entendre (loin du gloubi-boulga permanent comme on en entend partout), c'est vraiment une chouette partition qui soutient parfaitement le film (maintenant j'attends un remontage du 1 avec les bons thèmes pour que ce soit parfait )
Bref, en toute honnêteté je ne vois personne dans ce pays qui arrive à la cheville de Guillaume pour ce genre de films, le mec a juste explosé les standards, non content de faire mieux à chaque film il a aussi maintenant la meilleure trilogie d'action hexagonale, ce qui n'est pas rien.

Clap clap/6 (hâte de le revoir et de faire péter mon home-cinéma)

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Netflix les gars, Netflix.

J'avais beaucoup aimé le 1. Moins le 2. Là on retrouve la qualité optimum et une tension et un rythme quasi parfait.
Trés bon film et donc effectivement très bonne trilogie d'action. Rarissime pour la France.

SPOILERS

Etonnant le début. Déjà ces paysages "allemands" avec leur souffle sombre et épique, presque exotique par rapport à l'ADN sudiste de la saga. Mais surtout le fait de retrouver Areski en quasi-héros du film. Subitement tu te retrouves presque à être de son côté. Bon, Duvauchelle a encore cette tendance à être incompréhensible donc au moins les sous-titres aident. D'ailleurs c'était comment de diriger pas dans ta langue ?

Après je comprends toujours rien à l'histoire et à vrai dire j'essaie même pas de suivre. Mais j'apprécie cette manière de retourner les allégeances, de créer des alliances inattendues et fragiles. Sympa en tous cas de retrouver l'espagnol cool du 2 ainsi que le Terminator balafré (très bon son retour surprise à la fin, excellent ça).

Le vrai défaut du film selon moi c'est les scènes de dialogue sérieuses: les menaces, les tractations. Surtout que Lino est assez en retrait dans celui-là donc on se retrouve surtout avec des "adultes" et franchement pas trop fan de ce ton perpétuellement sentencieux et qui serre les dents. Non pas que tout devrait être léger, loin s'en faut, juste qu'on est un peu trop dans poncif-land dans ces séquences-là.

Par contre au niveau de l'action le film est hautement réjouissant. Dès le premier crash d'ailleurs, avec le plan GoPro et cet travelling compensé du meilleur effet lorsqu'Areski perd le contrôle, je me suis dit ouh c'est de la bonne. C'est le début d'un feu d'artifice progressif avec d'ailleurs un bon saupoudrage de l'action au cours du métrage, c'est équilibré comme il faut.

Le set piece montpelliérain est dantesque (d'ailleurs putain le caméo de MrHobbes j'étais pas prêt). Le combat brutal et sans musique dans le tramway, juste rythmé par les borborygmes et les scouic scouic des chaussures, ça tue. La meuf qui se prend une barre dans le tramway, hommage à T2 ? (et le fait que le métro aille à Lattes (coups de lattes, se latter...), c'est voulu ?). Toute cette séquence culmine avec ce moment génial de la voiture coupée en deux avec le "Ouuuuw" de Lino juste avant. Epique.

Les autres poursuites sont à l'avenant, cash et pourtant claires, jamais de la bouillie, avec des plans GoPro qui s'intègrent étonnamment bien (bravo le placement, Deudtens). J'ai adoré aussi ces caméras embarquées de toutes parts, du pur kif.

Et c'est tellement rare un film de 2025 sans effets numériques dégueu. Incroyable. D'ailleurs à la fin heureusement qu'il n'y a pas une gerbe de sang numérique à chaque flic qui se fait abattre, ouf.

Sinon le film est plein de petits détails aussi bien esthétiques (le sweat jaune qui fait écho à la dépanneuse jaune) que thématiques, notamment avec ce Lino hirsute avec sa barbe d'apôtre qui va littéralement devenir le protecteur Saint-Christophe avec sa croix géante émergeant de sa dépanneuse. Cool aussi cet aspect doppelganger entre Lino et Areski à la fin, comme une sorte de double maléfique (et tous deux unis par l'amour d'Anne Serra).

Sur le dernier plan, pourquoi ne pas avoir coupé lorsque leurs corps se rapprochent ?

Et dans le générique, marrant de voir Richard Bohringer à la régie, par contre Servieres avec un accent grave c'est non (et circonflexe à drone, grrrr).

Tu veux pas nous raconter l'écriture un peu ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah oui Lattes j'y ai pensé aussi, et ça m'a fait marrer.

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Netflix les gars, Netflix.

Pareil.

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La réponse à la question la plus brulante : il y a bien un accent à Servières.

Vous qui le connaissez, c'est voulu le fait qu'on voit beaucoup plus les acteurs en promo que lui ( cet aspect l'emmerde, désir de sobriété médiatique) ou c'est parce que les grandes chaines n'en ont rien à foutre des réalisateur?

J'ai un peu l'impression qu'on parle pas mal des films, que balle perdue a une réputation mais que finalement le nom du réalisateur a peu marqué le grand public( je me demande si le grand public capte que c'est le même réalisateur).
En même temps, je me dis que son nom doit pas circuler dans le milieu( les chiffres de visionnage, le fait qu'ils réussissent à avoir Lanvin etc) mais d'un oeil profane je me demande si cette absence d'aura médiatique grand public ne peut pas gêner pour des projets futurs.
après 3 films pour netflix,cela doit aussi être bien vu sur un cv et il peut aussi devenir un réalisateur de ce support.

Pour les films populaires, même hors plateformes, c'est quand même quelque chose de répandu, la promo se fait davantage avec les comédiens.
Mais un your sur Twitter suffit pour voir que les vrais amateurs ont identifié le réal et le remercient/célèbrent en le taggant, c'est vraiment cool.
Et il est interviewé également dans CinémaTeaser par exemple.
Contrairement aux acteurs dont on regarde maintenant le nombre d'abonnés sur les réseaux, les réals n'ont pas autant besoin de cette notoriété publique pour leurs projets futurs.
C'est davantage vrai dans la sphère plus "auteur" ou alors pour les réals populaires aux giga cartons dont le nom devient une marque (en France par ex : Tolédano et Nakache).

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C’est très difficile pour moi de parler de Balle Perdue 3 avec une totale objectivité : le film est réalisé par un ami, Mais même en prenant du recul, je suis obligé de constater que ce troisième opus confirme tout le bien que je pensais déjà de cette saga, c’est nerveux, généreux et sincèrement spectaculaire et vraiment frais dans le paysage cinématographique français.
J’apprécie l’intro du film, qui prend le spectateur à contrepied en s’attardant sur Areski en Allemagne. Y avait besoin d’insuffler plus de profondeur au perso, et j’apprécie qu’il soit aussi mis en avant dans le film. D’ailleurs j’avoue que j’ai été assez enthousiasmé par la redistribution des enjeux entre les personnages à plusieurs reprises dans le film. Guillaume a quand même un sacré truc quand il s’agit de rythmer ses histoires. Forcément en clôturant son histoire y a besoin de pas mal d’exposition mais je trouve que y a rien qui dépasse, tout est fonctionnel pour que tout s’enchaine et pour que le spectateur reste impliqué, avec des rebondissements vraiment cools

Bon après là où le film brille c’est évidemment dans l’action. Le travail de coordination des cascades atteint ici un niveau d’excellence que je trouve très rare au ciné. Les poursuites chorégraphiées au millimètre, le découpage hyper clair qui fait que chaque impact se ressent physiquement. Franchement toutes les séquences en mouvement c’est un régal pour les yeux, entre la fluidité des mouvements de caméra et le montage qui laisse toute la place à la visibilité, on respire puis on arrête de respirer parce que « putain qu’est ce que je viens de voir ??? »
Un truc que j’ai particulièrement adoré, c’est la façon dont les scènes de poursuite se déroulent dans des environnements vivants : des parcs remplis de gens en panique, des rues animées, avec des piétons, des vélos, de la vie. Ça crée un chaos urbain assez jouissif, un désordre crédible au milieu de cascades parfois over-the-top, voire complètement abusées (mais c’est ça qu’on veut).
La dernière cascade, l’éjection du véhicule d’Areski, cascade incroyable et plan d’une beauté à couper le souffle
On est presque dans le western avec ces figures archétypales qui s’affrontent pour des raisons différentes. A ce titre la scène dans le tramway m’a fait éclater de rire lorsque Lino apparait dans le tram, découvre avec surprise qu’il est en présence d’Areski et Yuri. Le Bon, La Brute et le Truand qui se retrouvent à se péter la gueule dans un espace exigu rempli de quidams. Même dans l’excellente poursuite avec l’hélico on ressent ce côté western-Mad Max dans une séquence déjà mythique (et mon plan préféré de l’année). Quelle idée géniale l’utilisation des feux d’artifice putain.
J’ai parlé vite fait d’humour, et au milieu des dialogues hyper sérieux je trouve qu’il y a une chiée de détails vraiment marrants (Julia qui demande à Lino de pas déranger son appart parce qu’elle veut pas passer derrière lui alors qu’elle semble atteinte du syndrome de Diogène, Lino en peignoir qui range l’appart, les commentaires dans les talkies après le crash, les petits feux qui explosent quand la dépanneuse passe devant la carcasse de l’hélico). Le film prend son histoire au sérieux mais ne se prend pas au sérieux, il trouve vraiment un équilibre là dedans.
Petit point sur les acteurs, enfin surtout sur les nouveaux venus. Je trouve l’actrice qui joue la mécano Sarah immédiatement sympathique (j’aurais aimé la voir plus), Lanvin impeccable (quel aura quand même), et son second Cole a ce qu’il faut de menaçant tout en ayant une petite tête et voix de fouine.
Bien sûr, mon affection pour l’équipe joue sur mon jugement mais je pense sincèrement que Guillaume est à ce jour le meilleur réalisateur de films d’action en Europe, y a pas grand monde dans ce milieu qui a cette même gnaque et ce perfectionnisme. Lui et Rémi sont allés au bout de ce dont ils rêvaient depuis toujours, je suis sincèrement content leur trajectoire. Et je peux que souhaiter à mass une suite de carrière encore plus bigger-than-life, il mérite tout ce qui lui arrive. Ton film est excellent. Ta trilogie est une anomalie. Tu peux être fier de toi. Y a de quoi l'être.


EDIT : Ah oui, très content d'avoir pu rencontrer le Cow Boy et Art Core, ça nous a fait un mini GRF avec FF, mass et deudtens

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"PACIFIC RIM" Massinfect

Pour info Guillaume n'arrive plus à se connecter au forum, et ne peut pas créer de nouveau compte. Quelqu'un aurait une solution ?

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"PACIFIC RIM" Massinfect

On s’en occupe.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bon, comme MrHobbes, ça sera l'avis le moins objectif du monde : j'ai lu le scénario, j'ai participé au tournage de toutes les scènes d'actions (par contre aucune scène de comédie), et je bosse sur les images du making-of et même les rushes du film non stop depuis des mois, je les connais tous par coeur. J'ai eu le film en kit, j'ai même entendu la musique avant de le voir, donc le découvrir fini au final ça fait.... Pas grand chose ???? Je me suis retrouvé un peu con après l'avoir vu il y a quelques semaines, ne sachant pas quoi dire au réal et au prod, car le film correspondait EXACTEMENT à l'idée que je m'en faisais. Allez je mens un peu, j'ai eu quelques surprises, mais dans l'ensemble je n'avais pas d'autre retour à faire que "bravo, c'est le film dont je rêvais". Le parfait troisième épisode d'une trilogie solide, humble, divertissante. Et malgré les moyens supplémentaires, le film reste cohérent par rapport aux 2 premiers, il ne passe pas dans une autre dimension foireuse (The Raid, je parle de toi). On est encore dans de la série B, au sens noble du terme. Et je me suis vraiment senti mal de pas savoir quoi dire tellement je trouvais ça parfait pour moi : c'est juste le genre de film que j'aime voir, le genre de film que je reverais de faire. Ca coule dans mes veines, tout est "évident". Je sais vraiment pas quoi dire de plus. j'admire le prod et le réal pour ce qu'ils ont réussi à créer, je trouve ça vertigineux.

J'ai donc quand meme pas mal découvert les scènes de comédie, et donc en vrac :
- agréablement surpris par l'humour beaucoup plus présent sur ce film (même si on parle de 3-4 gags sur tout le film hein). Ca va plus loin que l'humour de situation des précédents, ça rajoute même une vanne au montage. J'adore.
- je reprochais au 2 un manque de méchants vraiment dangereux et donc un manque d'enjeux. Là yen a QUATRE, qui sont tous excellents, avec meme des nuances de gris pour certains.
- du coup ce film consolide le 2, qui faisait très "film de transition".
- je trouve le retcon très bien foutu.
- je voulais pas de BP4, mais finalement je veux bien un spin off mettant en scène un duo improbable Sarah-Yuri. Gros coup de coeur pour les deux persos.
- Lanvin excellent, de bout en bout. Une bonne surprise même, j'avais peur qu'il fasse trop vieux.

Si j'en crois Twitter, le spin off que le peuple veut, c'est le buddy movie pompiste/badaud du tram.

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