Forum de FilmDeCulte

Deux jeunes missionnaires de l'église mormone d'une petite ville du Colorado font du porte à porte dans l'espoir de convertir les habitants. Le soir venu, après une journée infructueuse, elles décident de frapper à la porte d'une maison isolée. C'est le charmant M. Reed qui les y accueille. Mais très vite, les jeunes femmes réalisent qu’elles sont tombées dans un piège.

Je n'attendais plus rien de Beck & Woods qui, après avoir rencontré le succès avec le scénario de Sans un bruit, semblaient être revenus au niveau de leurs propres films en tant que réalisateurs avec 65, aka des séries B toutes pétées. Mais avec son sujet et son unité de lieu, Heretic s'avère en réalité (pour reprendre une formule lue ailleurs) le meilleur M. Night Shyamalan qui n'a pas été réalisé par Shyamalan. C'est un peu l'anti-Knock At The Cabin en fait.

Après une séries de films plus ou moins comiques dans lesquels Hugh Grant s'amuse à troquer son image d'éternel premier de romcom pour des bad guys cabots, il est assez délicieux de le voir utiliser son jeu de jadis pour un personnage comme ses derniers, toute sa malice passant uniquement par le verbe. Globalement, il joue l'équivalent de l'internaute athée fier de sa logorrhée argumentative face à deux pauvres petites dévotes et c'est un régal, non seulement parce qu'il a raison mais surtout parce que l'écriture parvient à faire naître la tension exclusivement à partir de cette situation, l’Étranger Étrange oppressant les héroïnes par le simple pouvoir de sa vérité assénée. Il n'y a aucun artifice narratif ou formel pour en rajouter. A ce titre, la première heure est parfaite, intense mais aussi ludique (je riais à voix haute à certains bons mots ou référence du personnage).

La deuxième moitié, tout en demeurant plutôt efficace et cohérente malgré les rebondissements et les fausses pistes, retombe toutefois dans une structure plus conventionnelle. Le film ne dévie pas de ce qu'il raconte mais se voit obligé d'embrasser le genre plus clairement et, quelque part, c'est forcément moins original. Et je trouve que la fin manque d'audace là où elle aurait pu s'avérer plus retorse et engagée.
Mais c'est franchement cool.

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Celui-ci et The Substance, c'est vraiment le retour des vieilles gloires via le ciné horreur. Improbable, mais réjouissant.

Grant est jamais parti.

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En rôle principal d'un film avec sa tête en grand sur l'affiche ? Quand j'ai vu ça je me suis dit "Hé, ça fait longtemps qu'on n'a pas eu Hugh Grant en star".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'était en 2009 en effet mais c'est pas comparable avec Moore (qui avait déjà disparu depuis 7 ans à cette époque) parce que Grant a joué des méchants dans des blockbusters, des petits films, des films pour mômes giga cotés...et il a fait aussi des mini-séries de luxe.

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moi j'ai 2016 dans un Stephen Frears

Voilà, ça dépend des affiches en plus.

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Série B bien sympathique en effet, un huis clos bien maîtrisé du moment qu'on ne se pose pas trop de questions.
Ça marche franchement bien dans l'instant, effectivement encore plus dans la première moitié vraiment bien écrite, mais il ne faut surtout pas chercher la cohérence et les détails un peu grotesques une fois sorti de la salle.
Mais si on aime bien le genre (j'ai pas mal pensé à 10 Cloverfield Lane même si ce dernier lui est infiniment supérieur), on passe un bon moment.

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Netflix les gars, Netflix.

Après la grosse bouse qu'était 65, j'allais fortement à reculons vers ce film. La surprise n'en a été que plus agréable. Série B d'excellente tenue qui réussit en plus à avoir des propos pas si cons sur la religion. Bien joué avec un bon dosage des effets. Encore une fois cela montre que les meilleurs méchants ne sont pas des croque-mitaines à la terryfier mais juste un humain banque.

Excellente mise en place (la discussion sur le porno, la révélation de la nature des deux filles) puis huis-clos qui s'installe progressivement de manière ludique et prometteuse à travers une proposition finalement assez osée puisque entièrement tournée vers le dialogue. On se demande un peu où ça va et le film parvient à maintenir une vraie tension pendant sa première moitié avant d'offrir un spectacle plus conventionnel et surtout une conclusion finalement assez décevante en plus de demander un saut de foi un peu trop important pour totalement fonctionner
Mais c'est pas trop grave et je trouve que le film est plutôt malin faisant de ses personnages deux petites brebis égarées qui vont de plus en plus démonter la logique implacable du personnage de Hugh Grant (jusqu'à un "miracle' final bien commode pour ne froisser personne). C'est aussi là que le film déçoit, dans un propos sur la foi pas mené à son terme et qui semble s'arrêter en chemin. Le personnage de Hugh Grant est passionnant, fascinant et la grande réussite du film c'est de parvenir à nous mettre de son côté pendant un bon moment. En revanche contrairement à beaucoup, je ne trouve pas Hugh Grant très bon, il grimace énormément, cabotine, j'ai du mal à le prendre au sérieux (mais c'est sans doute voulu). Je n'avais pas pensé au rapport à Knock at the cabin mais en effet, c'est assez similaire finalement en prenant presque le contrepied de Shyamalan.
Bref sympathique sans plus.

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CroqAnimement votre

Moui mais ça marche pas totalement je trouve, ses intentions deviennent confuses.

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CroqAnimement votre

Je suis d'accord avec Art.
Sinon assez d'accord sur Grant aussi. Il est excellent MAIS il joue de la même manière que d'habitude. C'est juste l'écriture et la situation qui font qu'il est inquiétant et en décalage, mais pas son jeu.

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Netflix les gars, Netflix.