Forum de FilmDeCulte

Film profondément étrange, dont l'étrangeté semble être l'unique moteur, dont il est quasiment impossible de tisser un semblant de cohérence narrative. On pourrait dire "film cauchemar" mais c'est un peu facile et fourre tout. Ici on a un film qui commence comme un thriller normal avant d'abandonner cette piste pour explorer les tourments nocturne d'un homme d'âge mûr. Le film est très court mais paradoxalement très lent et répétitif, ce tronçon nocturne semble interminable, une nuit sans fin peuplée de visions et de présages mortifères. Puis vient ce dernier acte, là encore très répétitif (l'homme au volant) dans l'attente placide de la réalisation de la prophétie.

Je peux pas dire que j'ai été passionné par le film même si paradoxalement il m'a laissé sur un sentiment de malaise assez palpable. Et j'aime vraiment sa radicalité dans l'étrange, dans la lenteur, dans le refus d'expliquer quoi que ce soit (le père est il pédophile, est-il le meurtrier ?). Un film marquant dont je me souviendrai sans doute longtemps alors que le plaisir de la vision a été loin d'être total.

4/6

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CroqAnimement votre

Ouais nan faut aller se faire foutre à un moment.

J'avais vaguement entendu parler du film lors de sa ressortie l'an dernier (techniquement une première sortie française de ce qui fut conçu comme un téléfilm - ce qui se voit dans le 4/3 et le jeu d'acteurs nase - puis destiné à une sortie salles mais sans trouver de distributeur et finalement exploité en VHS et à la télé avant de disparaître pendant 30 ans précédant sa restauration) et c'est une story Insta de feu Blissfully où il avait mis un extrait des toutes premières minutes du film qui m'avait donné envie de le voir...extrait qui restera donc ce que le film propose de plus fort.

Pendant une vingtaine de minutes, le film est franchement intriguant et presque fascinant, avec donc ce prologue s'ouvrant sur une voix off de documentaire true crime avant de virer au fantastique le plus pur et affiché, là où le film aurait pu jouer du doute sur la disparition, puis au simili-drame familial le plus banal (papa ne pourra pas assister au concert de sa fille à cause du taf) mais surchargé d'une tension dans la mise en scène qui nous laisse forcément projeter les choses les plus sordides .

Mais dès le second tiers, Vickers se met à étirer de plus en plus ses séquences, dans une volonté d'accroître l'appréhension du spectateur qui s'attend à un nouveau vrillage surnaturel, à un dérapage, à une explosion, à ce que QUELQUE CHOSE SE PASSE ENFIN BORDEL, mais entre le rêve prémonitoire le plus basique du monde et la looooonguee attente qu'il se concrétise, moi j'ai tôt fait de trouver ça chiant, honnêtement. Je suis moins devant un film qui joue savamment avec mes nerfs que devant *roulements de tambour* un court métrage étiré en long par la simple inclusion d'absolument tous les axes filmés et des plans dans leur intégralité (genre la voiture entre dans le champ et on va la regarder traverser le cadre d'un bout de la route à l'autre jusqu'à ce qu'elle rétrécisse pour n'être plus qu'un point dans la profondeur de champ et ça dure une plombe). Heureusement, la toute fin joue plus correctement de la dilatation du temps, avec un accident à la fois lent et impressionnant, et ses conséquences. Mais bon.

Le film évite les explications didactiques mais, contrairement à Art Core, je le trouve plutôt limpide. Et c'est plutôt pas trop mal comme idée, simple mais efficace...si ça n'avait pas été péniblement allongé pour atteindre 92 minutes.

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