Forum de FilmDeCulte

Dans cette épopée hivernale surnaturelle du 19e siècle, un vendeur de pommes ivre doit passer de zéro à héros en devenant le plus grand trappeur de fourrures d’Amérique du Nord en capturant des centaines de castors.

La facilité serait d'écrire "attention OVNI" mais aussi fou soit-il, Hundreds of Beavers n'a rien d'assez "chelou" pour mériter telle appellation. Toutefois, cela reste une proposition unique et un futur film culte sorti de nulle part. Si ce n'était pour deux personnes dans ma timeline Twitter qui l'ont vu je ne sais trop comment et en parlaient en termes plus qu'élogieux sans élaborer ne serait-ce que sur le concept du film, je n'aurais eu aucune idée de l'existence de ce premier long métrage. Il a beau être passé par une quarantaine de festivals depuis un an et demi, je n'ai rien lu dessus des divers critiques américains que je suis. Le film n'a même pas de page Wikipédia!

Quand je l'ai vu annoncé comme deuxième film de la Nuit Décalée au Festival de Gérardmer, séance que j'évite généralement car elle fait la part belle aux gaudrioles pas toujours fameuses, je savais que je ne pouvais pas manquer cette occasion - peut-être la seule? - de voir le film. C'était même le mieux noté du festival sur Letterboxd! Je me suis donc laissé endormir devant le premier film, Destroy All Neighbors, afin d'être sûr de rester éveillé de 3h à 5h du matin.

Et grand bien m'en a pris parce que c'est génial.

Le film ne m'a pas emporté tout de suite. La présentation du héros via un simili-numéro musical monté comme une improbable pub du XIXe siècle pour une marque de cidre est sympathique mais loin d'être aussi hilarante qu'on aurait pu le croire en entendant la meuf deux rangs derrière moi glousser à voix haute. J'ai vraiment craint le délire à côté duquel j'allais passer.

Mais dès lors que le personnage se retrouve seul dans les contrées enneigées de...où qu'il soit, la véritable nature du film se révèle et c'est un régal.
Hundreds of Beavers, c'est tout simplement un cartoon live qui rejoue Bip Bip & Coyote, remplaçant le second par un aspirant trappeur et le premier par tout gibier trouvable en forêt, mais avec le burlesque du muet, adoptant le noir et blanc et s'interdisant toute réplique et dialogue mais s'autorisant un sonorisation ouvertement post-synchronisée et une mise en scène plus que dynamique et ce malgré l'esthétique artisanale du film. Oui, parce que les décors sont réels mais les animaux sont tous des acteurs déguisés en lapins ou raton-laveurs ou castors comme dans un sketch. Et pourtant tu achètes comme ça *claque des doigts*.

Pour donner une idée, parce que l'affiche n'est pas forcément représentative :

Il y a parfois quelques effets de style en stop-motion à la Monty Python et autres affèteries qui pourraient rapprocher ça d'un film suédé, pour reprendre l'expression de Michel Gondry, mais du suédé chiadé. C'est pas vraiment du carton-pâte mais ça assume l'aspect rudimentaire pour le transcender à chaque instant par son inventivité.

Ça aurait pu être une excellente vidéo virale YouTube. En théorie, avec un tel parti-pris, de style, de ton, d'humour, ça ne devrait pas dépasser le court métrage de 5 minutes, comme un cartoon quoi, et pourtant ça tient sur 1h48 grâce à l'abattage incessant d'idées et en étant constamment drôle.

Selon le site officiel, il tourne localement aux States depuis cette semaine, sort sur tout le territoire le 9 février aux USA et sera disponible en téléchargement légal au printemps avant une sortie Blu-ray cet été.

Je ne saurais que trop vous le conseiller (mais si ça passe en salles, allez-y, c'est une comédie à apprécier avec un public) et ne matez pas la bande-annonce!

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Pareil.

Ca donne envie.

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Netflix les gars, Netflix.

J'aurais aimé ne pas être le rabat joie qui vient tempérer une récéption du film ultra dithyrambique mais j'ai trouvé ça moyen. Le film est d'une simplicité totale ce qui est à la fois sa grande qualité mais aussi son évidente limite. C'est un pur cartoon live. Rien d'autre. Un trappeur veut séduire la fille du commerçant local, pour ça il doit lui ramener des castors. C'est tout. C'est muet et ça dure 1h48. Le plus grand tour de force du film c'est son rythme. Malgré sa durée (excessive j'y reviens) le film est extrêmement rythmé, il y a un gag/une action par plan quasiment, ça n'arrête littéralement jamais. Et on ne peut pas reprocher au réalisateur de se reposer sur ses lauriers, c'est très inventif (de par la nature même du récit, comment attirer et tuer les castors) et du coup sans cesse ludique empruntant évidemment donc au cartoon du genre Bip Bip Coyote mais aussi au jeu vidéo et à des phases limite animées rappelant les Monthy Python.

Seulement une fois que les cartes ont été étalées sur la table, il n'y a rien d'autre. Et de mon côté j'ai trouvé ça quand même très répétitif (beaucoup de gags récurrents), beaucoup trop long (on aurait pu facilement couper 20mn) et, beaucoup plus tragique, finalement pas vraiment drôle. Si j'apprécie que le film soit purement premier degré et qu'il ne soit pas postmoderne méta ou que sais-je à base de clins d'oeil au spectateur cela lui donne un ton très gentillet de cartoon pour enfants qui m'a quand même assez rapidement ennuyé. Il y a quelques moments où le film tente un humour un peu plus dark mais ça reste toujours très léger et "enfant compatible". Sans parler du côté très vieillot de l'ensemble avec sa simili esthétique film burlesque et le personnage féminin qui n'est qu'un trophée immobile (et qui fait un moment du pole dance...). Je m'attendais à un ton plus moderne, plus absurde ou tranché (je pensais à un moment qu'on allait partir d'un délire gore à la Happy Tree Friends mais même pas).

Il me semble que Wes Anderson fait déjà la même chose dans son cinéma (à un degré différent certes) mais avec infiniment plus de poésie et de personnalité, au sein d'un récit susceptible de raconter des personnages et de convoquer des émotions. Là 1h50 d'un cartoon au scénario purement pretexte ça fait quand même très long. Il me semble que c'est aussi un pur film de salle, un pur film de festival, l'expérience collective doit être bien différente que de le voir seul (ma femme m'ayant abandonné après environ 1h). Mais clairement il ne va pas m'en rester grand-chose et si j'ai une vraie admiration pour le travail artisanal du réalisateur et de son équipe qui ont fait le film avec quasiment rien, je trouve le résultat plutôt moyen.

3/6

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CroqAnimement votre

Oui sans trouver des excuses au film, je pense que ça joue beaucoup.


Lol je connais. J'ai failli vivre la même chose hier avec Eega et finalement elle était fascinée.

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Projection le 18 octobre au Majestic Bastille.

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FF et Art Core ont tout dit. Même s'ils ne sont pas d'accord, je suis assez raccord avec leurs deux avis.
Démerdez-vous avec ça.

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Netflix les gars, Netflix.

Vu en salles ?

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CroqAnimement votre

Il va sortir là. Avec une ap le 30

Oui. C'était vraiment drôle, super ambiance.
Mais j'avoue que le même film seul chez moi, je pense l'arrêter au bout de 20 minutes.

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Netflix les gars, Netflix.

Oui je suis sûr que j'aurais été plus positif si je l'avais vu en salles.

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CroqAnimement votre

Dans la team Artcore. Coefficient sympathie très élevé mais trooooopppp loonnnnngggg ! Ma femme n'a pas tenu une heure elle. Même pas 20 minutes.

Normal.

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Netflix les gars, Netflix.

Je voulais le montrer à mon fils mais il avait peur à cause du N&B et du muet et aurait préféré regarder IF. Je l'ai néanmoins forcé car c'est comme ça qu'on éduque les enfants. Et dès les premières minutes il était mort de rire, alternant les "Hahaha" et les "C'est nul..." histoire de ne pas perdre la face.

Pour ma part j'ai eu peur pendant les premières minutes avec ce clip un peu "arty"-portlandien. Mais aussitôt que l'histoire commence pour de vrai, j'ai été séduit au dernier degré par ce cartoon en images réelles tout bonnement ébahissant.

L'aspect fait-main est génial. J'ai vu a posteriori que ça avait coûté 150.000$ mais sincèrement au début je pensais que c'était style 20.000, que l'acteur était aussi le réalisateur et qu'il avait tout fait tout seul avec un drap vert et Final Cut dans son garage. Il y a une approche tellement frontale et humble, avec un résultat imparfait et pourtant pas mal de soin, c'est jamais poseur ou content de soi. Hyper généreux.

Le rythme est hallucinant, les blagues n'arrêtent jamais, j'étais mort de rire tout le long et mon fils aussi. La régalade. Les 3/4 des gags semblent execution-dependent, esclaves d'un montage au poil ou d'un jeu d'acteur au cordeau, et Mike Cheslik les réussit.

J'aime comment le film peut aller aussi bien dans du cartoon très graphique que dans du filmage parfois aux fraises (style combat mis en image comme un film amateur) ; comment l'humour peut être parfois gamin et enfantin, parfois méta (génial plan sur la tête inerte de l'acteur qui joue le cheval), parfois pince-sans-rire (les traces de pas des lapins qui racontent toute l'histoire de leur vie).

Et combien de moments incroyablement cultes ? Les lapins gay, les moulins réacteurs/aspirateurs, le woodpecker, les morts des castors, le piège tendu par Sherlock Holmes, du pur génie.

C'est peut-être un poil trop long, je le sais car au bout d'un moment je devais me forcer à pas rigoler car j'avais mal aux zygomatiques, mais pas loin de penser que c'est un chef-d'oeuvre dans son genre.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste