Forum de FilmDeCulte

non mais alain delon à cette époque c'était vraiment un truc hors de ce monde.
des plans foudroyants juste parce qu'il est dedans, vraiment une icone pop, un alignement des étoiles extraordinaire entre sa beauté, ce qu'il dégageait, cette période du cinéma, ces rôles...
incroyable vraiment.
d'autant qu'il n'était pas censé jouer ripley, il devait jouer le mec normal, et tout aurait été tellement différent - et moins bien.
parce que là c'était un de ses premiers films, il n'avait pas encore la movie star energie, il a fait valoir ses mauvaises fréquentations et son passé de petit voyou pour avoir le rôle et il y a cette énergie là. le rôle est sous-écrit, volontairement, pour ne donne aucune véritable clef narrative ou psychologique pour expliquer ce qu'il fait, mais c'est le miracle d'un casting réussi : quand l'acteur fait passer ce qu'il n'y a pas d'écrit. vraiment magique.

ce miracle porte le film, il me semble évident qu'il ne serait pas aussi connu sans lui. et il incarne bien la réussite du truc, qui est une alchimie extraordinaire de filmmaking. la beauté insensée des années 60, dans ces lieux extraordinaires. ces couleurs magnifiques, iconiques. cette identité particulière de film français, ça n'appartient pas vraiment à une case définie dans le fond et la forme, un truc un peu particulier qui fonctionne du tonnerre. ces acteurs magiques, delon évidemment mais marie laforêt aussi, 18 ans, pas une grande actrice par la suite mais un visage particulier, un charisme, et pareil pour maurice ronet... et une histoire parfaite pour porter tout ça. c'est vraiment la magie particulière du cinéma, capter des choses des vies des moments une époque avec la caméra, et la beauté extraordinaire qui existe dans le monde et qu'on peut saisir de cette manière, avec cet outil capable de tout magnifier. magique.

mais il y a le fond, l'histoire. c'est impressionnant ce simple roman policier de 1955 qui continue de vivre, d'être si connu, avec des adaptations prestigieuses, tout ça. et le fait est que ça appuie sur un bouton particulier, il y a un vertige à penser à tout cela avec un équilibre difficile à trouver, mais réussi, entre un méchant que l'on regarde avec effroi mais fascination, un méchant dans lequel on peut se projeter ne serait ce que quelques instants : et si je volais la vie d'un autre...? et il y a une mécanique de suspense parfaitement construite et huilée autour du concept. ce serait un peu absurde de critiquer l'histoire, elle a largement fait ses preuves, et pourtant c'était vraiment le point qui m'a empêché de vraiment adorer. parce que c'est vraiment totalement et profondément obsolète. alors c'est un truc qui me fascine toujours, à quel point le crime semblait être facile à commettre et à s'en tirer sans dommages avant l'arrivée des méthodes modernes d'investigation, mais du coup absolument rien, mais genre : rien, dans le film n'a aucun sens aujourd'hui. ce qu'il fait et qui semblait sûrement sophistiqué et vertigineux à l'époque parait aujourd'hui ultra basique, quasiment absurde tellement il tiendrait 18 secondes. alors, certes, on peut se projeter, mais c'est difficile de suivre au premier degré, d'autant que le film fait le choix de se concentrer sur l'histoire, de ne pas fouiller la psychologie ou même les relations entre les personnages, il y a une volonté de narration assez brute une fois l'intrigue posée.

c'est donc intéressant, ce récit qui mériterait sûrement d'être adapté - le fond est extraordinaire et ce serait percutant de voir comment rendre ça possible avec tous les moyens modernes, l’ingéniosité d'escroc qu'il faudrait vertiginerait forcément les gens - mais en même temps notre époque et laide et médiocre donc toute la magie du film disparaitrait.

en l'état ça reste totalement et profondément iconique.
alain <3

Mais il existe un remake récent, avec Matt Damon et Jude Law non ?

Oui, nul.

oui et la série netflix. mais je parlais de situer l'histoire dans le monde contemporain, où il suffit de googler quelqu'un pour voir sa tete, où les téléphones et les caméras dans la rue font que quasi tout ce qu'il fait dans l'histoire est impossible, etc.

Karloff : c'est pas un remake du film de Clément, c'est une adaptation du roman de Highsmith. Les deux propositions sont assez distinctes.

Et justement, FingerCrossed, aujourd'hui, avec une bonne hygiène numérique, notre activité n'est pas forcément traçable en ligne. Pour un bon escroc, ça me semble logique de sécuriser sa visibilité en ligne. Et pour contrecarrer la reconnaissance faciale, un bon vieux masque chir', une casquette, des lunettes de soleil, et c'est plié.
L'usurpation d'identité a toujours cours, et avec les outils numériques c'est parfois d'une simplicité enfantine par rapport à des techniques passées d'y parvenir. Mais en effet elle ne s'opère plus vraiment comme dans les vieux bouquins.

C'est pareil avec Catch me if you can d'ailleurs, le gars aurait dû jongler avec d'autres technologies pour arnaquer son monde. Comme pour Riplay, ses atouts se concentrent beaucoup sur ses talents de persuasion, son charisme et ses telents de reproduction pour falsifier des documents. Peut-être en effet qu'ils seraient obsolètes, ou plus vraisemblablement, ces criminels seraient aussi intelligents toutes époques confondues, utilisant les armes à leur disposition. Et donc, ce serait sûrement des monstres sur Photoshop ou en programmation.

Ils ne vont pas te répondre, que ce soit par mépris ou par prudence,,sur ce forum les astres ne communiquent qu'entre eux.

tout à fait ! c'est probablement possible mais du coup ça change complètement de ce qu'il y a dans le film.
puis l’élément déclencheur, la mort sur le bateau, me semble aussi très compliqué à dissimuler aujourd'hui.

pour ça que ce serait sûrement très ludique d'imaginer quels actes et plans diaboliques tom ripley inventerait dans la société d'aujourd'hui.

Saltburn est pas vraiment contemporain mais ça donne une idée.

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Y'a L'homme qui voulait vivre sa vie qui est contemporain avec une intrigue similaire, disparition en bateau incluse. Et Duris se fait repérer à cause des réseaux sociaux si je me souviens bien. Mais quand même facilité par le fait qu'il se barre loin, là où personne ne le connait lui ou le mec qu'il a tué. Me rappelle plus de la fin ceci dit.