Afin d’apporter son soutien à ses amis partis se battre au Vietnam, Chickie Donohue décide de se rendre sur le front par ses propres moyens et d’apporter aux soldats un souvenir de chez eux : des canettes de leur bière préférée. Mais très vite, ce qui avait commencé comme un voyage rempli de bonnes intentions devient l’aventure d’une vie pour Chickie, qui fait face à la réalité de cette guerre controversée. Ses retrouvailles avec ses amis d’enfance le précipitent dans les complexités et les responsabilités de la vie d’adulte. Au sujet de
The Social Network, pour illustrer l'apport de David Fincher, Aaron Sorkin avait pris l'exemple de la séquence de la création de Facemash, narrée par Zuckerberg et montée en parallèle avec la fête d'un des Final Clubs, et trouvé une comparaison éloquente :
"he shot it like a bank robbery". Je me souviens encore des
"un film sur Facebook? Rien à foutre" mais personne n'est aussi doué pour rendre le blabla intéressant que Sorkin et Fincher a su le dynamiser encore davantage.
The Social Network n'a pas eu l'Oscar. Mais
Green Book si. Alors son réalisateur sait sûrement comment rendre cinégénique un postulat de départ aussi improbable mais propice à un traitement original ou du moins enlevé, non? Un film à l'image de son affiche ou de sont titre?
Bah non, c'est bien le réalisateur de
Green Book hein, qui a vraiment perdu tout sens du
timing comique et pond un film d'une mollesse inconcevable lorsqu'il s'agit d'être drôle et d'une mièvrerie consternante dès qu'il s'agit d'être sérieux. Qualifier l'approche d'académique serait une insulte envers l'académisme. Je veux dire, c'est un film où, lorsqu'il y a un flashback, il y a littéralement un flash à l'écran pour marquer la transition. On est en quelle année là?
Le film ose montrer des événements choquants mais plutôt que d'assumer les ruptures de tons ou la noirceur, il y a toujours une musique ou une chanson qui vient servir de coussin pour amortir l'impact, tant et si bien que ça n'en a plus aucun. Et c'est un souci pour un film qui veut respecter à la lettre son petit cahier des charges de l'arc du gentil beauf (à tendance droitard, comme le héros de
Green Book, on se refait pas) qui découvre la réalité de la guerre (et donc il passe de mec qui veut casser du manifestant anti-guerre et sermonne les journalistes sur place parce qu'ils ne montrent rien de positif à gars qui rentre au bercail et dit
"ahlala c'est confus le Vietnam en fait, je suis pas sûr qu'on soit en train de sauver le monde contrairement à ce qu'ont fait nos pères et grands-pères").
Alors c'est loin d'être honteux comme le précédent, juste simplet et sage là où on voudrait un film mêlant davantage les tons comme
Forrest Gump ou
Le Loup de Wall Street. Mais il n'y a évidemment pas la verve de Sorkin à l'écriture et c'est filmé non pas comme un braquage de banque mais comme une pub pour Ehpad.
Et je pensais que Russell Crowe avait un rôle plus important, que son partenariat avec le personnage de Zac Efron (qui a inexplicablement 10 ans de plus que tous ses potes du quartier qu'il retrouve au front) traverserait tout le film, offrant un
buddy movie, qu'il avait signé avec un réal fraîchement auréolé d'un Oscar dans l'espoir que son nouveau film lui débloque une petite nomination au Meilleur Second Rôle, mais il n'est là que 5 minutes au début de l'acte II puis une vingtaine de minutes dans le dernier acte pour asséner à son tour quelques répliques didactiques sur la fonction des reporters de guerre et sur la guerre et pour le coup, il cachetonne un peu ici, y a pas grand chose à prendre (mais bon, fallait pas attente un personnage plus intéressant d'un film aussi lisse).