Forum de FilmDeCulte

michiel blanchart a 31 ans, il est belge, il avait fait un court-metrage t'es morte, hélène qui avait très bien marché et qui était très sympa et qui était un pur film de geek féru de cinéma américain mais qui s'adaptait à son identité belge, y avait un petit décalage humoristique à l'intérieur d'un film défini par son amour du genre us.

c'est son premier long, un pur thriller dont l'identité est totalement américaine (la ref directe qui m'est venue, même si pointue et lointaine, est la peur au ventre avec paul walker en 2006...), qui se passe pendant des manifs black lives matter avec tous les stéréotypes raciaux en vogue (le gentil héros noir contre les très méchants blancs) et avec des flics qui tuent et tabassent le premier noir qui passe, corrompus et totalement déshumanisés. il y a même une manifestante qui interpelle un flic : "protéger et servir, c'est pas ça votre slogan ?"... à los angeles, oui, mais pas à bruxelles, non. bref, michiel aime bien les états-unis, leur art populaire, leur criminalité, leur violence, leur racisme, ça le fait rêver.
(le fait que la chanson-thème du film, qui donne son titre au film, soit l'adaptation française d'une chanson américaine est à ce titre assez amusant)

et il en a chopé le meilleur et il semble être au niveau, avec un scénario qui ne manquera probablement pas d'être racheté pour être remaké, et lui qui ne manquer pas de se faire exploiter puis jeter comme un chewing gum pour un projet quelconque.
parce que l'histoire est super chouette, une très chouette histoire de thriller, qui est racontée nerveusement, rapidement, efficacement, intelligemment. c'est du scénario vraiment bien développé, tout est pensé, lié, construit. toutes les relations existent, les personnages sont du genre mais aussi des êtres humains, les motivations, même exprimées brièvement, sont bien réelles et construisent l'histoire. ça change de dynamique narrative hyper rapidement sans jamais paraitre précipité, c'est juste qu'il y a un vrai talent, au moment où le spectateur pense être sur des rails, pour faire dérailler et partir sur autre chose. ça dure 1h30 par discipline et objectif d'en mettre plein la vue en un temps efficace. ça ne fait pas de surenchère, dans l'absolu on reste dans un terrain connu, des rebondissements déjà vus, mais c'est dans une histoire intelligente, avec un personnage principal attachant, c'est l'histoire et ce personnage qui dominent le récit et pas la volonté du réalisateur de montrer sa bite. vraiment un scénario remarquable, qui explique la cascade de partenaires financiers pour un film de genre au potentiel forcément limité (même si ça s'est très bien vendu à l'étranger et je ne doute pas que ça connaitra un jolie carrières de différentes manières). il peut vraiment être très fier et dans l'absolu ça montre un remarquable talent d'auteur et de scénariste.

mais.

c'est une dégueulasserie visuelle comme j'en ai rarement vu. essayer de rendre bruxelles belle, c'est une tâche ardue à laquelle je ne conseillerais pas à un homme sain de s'atteler. et c'est donc une ville moche, pas aidée par le fait que ça se déroule sur une nuit avec des éclairages de lampadaires immondes. ça aurait pu, j'imagine, être corrigé par la photo et l'étalonnage. mais non, il favorise en permanence les lumières criardes dans le cadre, les effets de lumières bien visibles, c'est juste ignoble, ça a le mérite de ne pas être les lumières toutes plates en vogue mais vraiment j'ai fini par les regretter. l'étalonnage, lui aussi, part d'une bonne volonté - ils ont fait la lumière sur le plateau, pas sur ordinateur après - mais vraiment les teintes de couleurs sont répugnantes. visuellement c'était vraiment qui s'amusait à me donner des coups de compas dans les yeux tout du long, horrible. on rajoute à ça une mise en scène pas inefficace mais totalement anonyme et industrielle dans les normes de l'époque, c'était une dissonance rarement ressentie avec cette intensité entre ce récit qui m'amusait bien, ce scénario que je trouvais vraiment remarquable et cette monstruosité visuelle de chaque instant.

pour le reste y avait des trucs que j'aimais bien et d'autres non mais on s'en fout.

ça ne va pas faire des miracles en salles, 100-150k, mais je vous le conseille et je ne suis fondamentalement pas inquiet sur le fait que ça trouvera largement son public dans divers pays sur le long de son exploitation, et je souhaite le meilleur à michiel (un nouveau chef op) qui mérite.

J'ignorais l'existence du film avant de voir sa BA par surprise au ciné et d'être cueilli. Faut que j'y aille avant qu'il jarte.

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Son corps T'es morte Hélène était bien cool déjà.

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CroqAnimement votre

Cavadre exquis.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

lol, autocorrect tout ça

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CroqAnimement votre

Lapsus de mâle toxique refoulé, oui.

Belle réussite que ce petit exercice de style/carte de visite qui parvient à singer ses modèles mais sans donner l'impression de vouloir faire américain (je veux pas faire mon FingersJinn mais je ne comprends pas pourquoi il n'y a PAS UNE pancarte durant les manifs qui soit écrite en français) et en réussissant à exploiter l'urbanité du centre de Bruxelles. Je ne dirais pas que ça donne son identité propre au film mais le long plan qui passe de la rue au métro, tu sens que c'est un plan que le réal a en tête depuis toujours (et quiconque a déjà pris le métro de Bruxelles, avec ses différents niveaux, l'a déjà imaginé comme décor d'une scène d'action). L'identité visuelle se trouve sans doute dans cette esthétique qui a tant déplu à mon ami ci-dessus et à laquelle j'adhère pour ma part complètement. J'ai justement toujours été fasciné par la particularité de l'ambiance que confère la lumière orange des lampadaires à la ville de nuit, la transformant en un long espace-temps liminal que le film exploite à merveille dans son récit en quasi-temps réel. Et je trouve pour le coup la mise en scène relativement inspirée, très énergique avec des petites idées (par ex : l'image qui tremble rajouté au montage durant le combat), le travelling circulaire qui fout la pression au moment opportun, ce superbe saut d'un escalier à contre-plongée en contre-jour avec fumigènes et grande roue derrière, etc.

Je suis un peu moins convaincu par l'écriture qui, si elle demeure bien troussé, tend à devenir un peu limitée et répétitive dans ses péripéties. C'est efficace et ça évite de manière générale les facilités mais là pour le coup, ça manque un poil d'inventivité, de ne serait-ce qu'un moment où tu te dis "aaaah malin". Et même s'il y a un simili-propos "arrête de faire ce qu'on te dit/d'être un mouton", c'est un peu là pour la forme, en fond pas très cuit, donc ça ne raconte pas grand chose.

Et les mecs qui jouent Mady et Théo sont bien.

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Ca a déjà été noté maintes et maintes fois, au point de devenir un gag récurrent, que les slogans type BLM et assimilés dans les manifs sont toujours écrits en anglais même dans les pays non-anglophones. Le ponpon revient sans doute au fameux "sisters not cis TERFS" brandi au coeur de Paris, avec le double niveau d'incompréhension anglais + idiome militant.

Qui a déjà croisé une pancarte "les vies noires comptent"/"le vite dei neri contano"/"Οι ζωές των μαύρων έχουν σημασία"/"jetët e zezakëve kanë rëndësi" ?

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Qu'il y en ait, je veux bien. Mais pas une en français/flamand?

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Petit film sympathique mais pas trouvé ça dingue. Bon rythme, excellent acteur principal mais ça reste quand même assez petit. On sent qu'il y a eu un soin particulier dans la photo et l'ambiance (bonne idée que les manifestations Black Lives Matter même si politiquement ça n'apporte pas grand chose). La mise en scène aussi sans trop en faire, montre une belle personnalité avec quelques chouettes inspirations. La fin qu'on sent clairement très inspirée de L'impasse est pas mal. Duris est étonnement bon. Le film se regarde tout seul et c'est déjà quelque chose.

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