Forum de FilmDeCulte

L'existence du TDI tel qu'il est décrit notamment par les personnes qui prétendent en souffrir est largement sujette à débat dans les milieux psychiatriques.

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Vrai que je me base pas mal sur les retours de "concernés". Donc je suis peut-être brainwashée à force de lire que le sujet est conscient de son trouble, donc que ce genre de situations n'appartient qu'à la fiction. Si tu en as, je veux bien des exemples de personnes atteintes de TDI percevant ses personnalités comme indépendantes d'elles-mêmes jusqu'à avoir des hallucinations visuelles de manière prolongée dans le temps. Et à carrément se mettre le couteau sous la gorge en se pensant victime d'une autre. Perso c'est ce genre d'astuces en guise de rebondissements qui me font rouler des yeux, l'impression d'être prise pour une teubée, et j'imagine que si j'avais un TDI ça pourrait encore plus me gonfler. Et comme TLM j'ai capté le bazar au bout de 5 minutes, en espérant me tromper, mais surtout j'avais espoir que si c'était bien un TDI, la genèse de ce trouble serait abordée et viendrait grandir le film. Espoir déçu.

C'est pas seulement ces libertés qui me gênent mais surtout le manque de cohésion de l'ensemble. Même en faisant abstraction de la mise en scène et donc de cette pirouette scénaristique sur laquelle repose beaucoup le film, je trouve ça creux, je ne vois pas de propos bien profond sur cette condition ou sur la maltraitance infantile. Et je trouve que la réalisation est parfois douteuse, comme pour le plan mentionné.

Après, je ne peux pas commenter le film. Comme beaucoup ici j'ai grandi avec les Carpenter les plus cultes, auxquels je reviens régulièrement et avec toujours autant de plaisir. Mais même en 2011, l'idée de me déplacer en salles ne m'était même pas venue à l'esprit (alors que je trépignais pour Land of the Dead), et aujourd'hui j'ai encore moins de curiosité concernant ce dernier film. Je suis sûr que c'est de la merde pour plein de raisons différentes, dont celles que tu avances.

Ensuite, mon message du dessus était un euphémisme. Je n'ai, au fil des années, rencontré aucun psychiatre ni même une seule équipe soignante de psychiatrie, en intrahospitalier comme en ambulatoire, qui accorde le moindre crédit au TDI. Toutes les personnes qu'ils ont rencontré et qui s'en réclamaient, souvent des femmes très jeunes, relevaient plutôt dans ces moments de l'hystérie typique des graves troubles de la personnalité, notamment état-limite. Le cas le plus connu sur youtube est Olympe, et il n'y a besoin que d'un peu de bon sens pour voir que c'est autre chose que des "alters" qui se joue chez elle. Ses symptômes sont sans aucun doute bien réels (problèmes de mémoire, de concentration, fluctuation importante des émotions etc.) mais correspondent à des troubles déjà bien connus, et qu'il est certes bien difficile de glamoriser autrement que par ce genre d'auto-fictions farfelues.

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Oui le Trouble Dissociatif de l'Identité fait l'objet d'un débat, et même d'un doute sérieux sur son existence comme maladie psy, parce qu'il y a peu de clinique tout simplement ; maintenant il est toujours présent dans les deux principales classifications des maladies mentales (ce qui n'est pas le cas de l'hystérie attention aux termes employés).

Après bon Fight Club fait sensiblement la même chose avec le TDI et il est considéré comme un film culte, existe-t'il un bashing sur le film comme psychophobe? Et Shutter Island tout est ok?

Et puis mon préféré sur la question serait Split, mais s'il aborde de manière plus attentive (notamment sur le trauma etc.), il relève quand même ouvertement du fantastique.

De toute façon ce qui m'agace le plus est probablement le traitement de la schizophrénie (maladie qui donne le plus de chance d'entendre des voix à ma connaissance) dans les films, et pareil dans Un homme d'exception c'est pas formidable non plus.

D'après Wikipedia The Ward n'a jamais été diffusé au niveau national en salle française, c'est bien ce qu'il me semblait et donc découvert en DVD pour ma part. Et c'est le Carpenter qui lui ressemble le moins dans l'écriture et la mise en scène, surtout. Autant j'ai vu même Ghost of Mars une dizaine de fois avec un plaisir sans cesse renouvelé, autant The Ward je l'ai vu deux fois il y a longtemps et aucune envie d'y retourner.

J'ai relu mon texte car au départ je parlais du jeu (pas ouf) de Heard en faisant référence à une hystérie par trop exagérée. J'ai viré ce passage, surtout parceque j'avais la flemme de chercher un synonyme aussi percutant. Mais c'est pas un terme anodin en effet, même si très couramment employé.

Si des films comme Fight Club ou The Ward sont assez préservés des accusation de psychophobie actuelles (enfin j'ai lu quelques articles à charge mentionnant le Fincher quand même, parmi des Psychose et autre Identity...), à l'époque de leur sortie, on ne pouvait pas appeler à l'annulation ou au boycott avec autant de visibilité et de soutien que ce qu'offre les RS de nos jours. Et on ne parlait pas trop de psychophobie non plus je crois. Split étant assez récent, il a fait les frais des us de son époque, et son cinéma tout entier d'ailleurs est souvent considéré comme psychophobe. Pas le seul cinéaste à prendre cher, même s'il cristallise beaucoup de haine/colère je trouve.
Pour avoir parcouru pas mal de ces interviews (et comme je suis pas une vraie cinéphile comme vous, c'est un fait notable), il a beaucoup bossé son sujet, les scénaristes de The Ward auraient gagné à rencontrer Shyamallow d'ailleurs. On a beau redire de son bébé, Split ne souffre pas d'un scénario expédié par dessus la jambe. Psychophobe ? Peut-être, oui, selon la définition donnée. Son cinéma tourne beaucoup autour de la salubrité mentale, un terrain un peu casse-gueule, surtout quand on évolue dans l'horreur et le fantastique.

Sinon, il me semblait qu'il y avait un consensus chez les psychiatres sur la réalité du trouble justement (?). En tout cas, la prévalence du TDI chez les individus à partir de la génération des milléniaux est inquiétante, je rejoins aussi cet avis. Valable pour quasi toutes les maladies/anomalies psy qui sont devenues hype, genre l'autisme, la bipolarité, le trouble de l'attention hyperactif... Sauf une en particulier : la schizophrénie. Pas assez glamour je présume, alors que très répandue dans la population pour le coup.

En tout cas, qu'on parvienne à définir la réalité du TDI ou non, le postulat de The Ward c'est qu'il l'est (réel). C'est là où le bas blesse. Prétexte tout trouvé pour filmer ses personnalités sans aucune finesse d'esprit. Faut le (re)voir pour comprendre à quel degré c'est du nawak je pense, mais par exemple ses alters sont TOUTES : bonnes/jeunes/blanches/de sexe féminin...Un TDI à la carte quoi. Ça m'aurait moins dérangée si ça avait été justifié par un délire schizophrène (car ça me semble d'avantage correspondre à ce qui est montré à l'écran), mais ça n'aurait pas été un bon film pour autant vu le désintérêt du film pour son personnage principal. Vraiment, je comprends pas ce qu'est venu foutre Carpenter ici, il fallait partir en courant, à défaut de brûler ce scénar' nul à scier pour les obliger à bosser un peu plus.

Enfin, The Ward, c'est fait, bien envie de voir Ghost of Mars maintenant, surtout a vous lire !

"Hystérie" n'est pas un gros mot s'il est utilisé correctement, autrement dit comme un synonyme d'histrionisme. C'est comme ça que je l'emploie, pour nommer un type de comportement pathologique très spécifique : inauthentique, seducteur, manipulateur (toute ressemblance avec des bails de youtubeur ou autres influents que l'on pensait "sympas" n'est évidemment pas fortuite). Maintenant, le mot est connoté mais ça c'est pas mon problème. L'hystérie n'est certes plus une maladie ni un diagnostic, mais les éléments qui la constituaient à l'époque existent bel et bien. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont été dispatchés dans d'autres troubles : c'est un comportement qui pose problème, et qui peut se soigner dans les bonnes conditions.



Le consensus va plus dans le sens qu'il s'agit d'une mise en scène de soi hystérique, ou histrionique si vous préférez, et que le vrai problème est un trouble de la personnalité plus prosaïque. Et en effet, les troubles de la personnalité (qui ne sont pas des maladies psychiatriques, contrairement à la schizophrénie qui a des origines, entre autres, génétiques) se répandent dans les sociétés occidentales, à tel point que cette patientèle supplante de plus en plus les malades classiques dans les hôpitaux psy. Et c'est un vrai problème, en plus d'être une source d'épuisement majeur pour les institutions.

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Mdr, j'avais zappé que c'était Amber Heard l'actrice principale. Comme quoi...

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Bonjour Paprika.. En tous cas maintenant j'ai quand même envie de voir ce film.. merci à toi pour la découverte...

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L'hystérie est un gros mot en psychiatrie, c'est une maladie inventée par Charcot et dont la cause était prétendument (il suffit de se documenter) une excitation des organes génitaux des femmes. On peut voir l'ambivalence de la Salpêtrière (avant Charcot un asile insalubre où l'on entassait les fous, les vagabonds et les attardés, après lui un hôpital psy propre et universitaire), mais pas employer le mot hystérie comme s'il n'était pas connoté ou synonyme d'histrionisme. L'histrionisme n'est pas propre au sexe féminin, et n'est pas causé par les organes génitaux (comme aucune psychose ou névrose), tout ceci me semble peu discutable.

J'emploie maladie pour trouble my bad.

Si le TDI est dans les manuels c'est qu'il y a un consensus pour en admettre l'existence (pour répondre à Paprika). Mais il y a peu de cas cliniques spécifiques, et ils sont toutes et tous nord-américains, c'est quand même chelou.

J'aimerais revoir Jeanne d'Arc de Luc Besson d'ailleurs... Quelqu'un aime ce film sur ce forum ?

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Je trouve ça un peu grotesque par moment mais les batailles sont cool et le côté "narrateur non fiable" un peu méta dans les dialogues avec la conscience sont cool et uniques chez Besson.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Merci pour ta réponse Liam, j'avais bien aimé à l'époque. Faudrait vraiment que je le revois.

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