Forum de FilmDeCulte

Surprise, je m'attendais à un truc assez vulgaire, totalement dénué de personnalité, et je me retrouve devant un film sportif certes un peu opaque (les règles du sport, des université américaines, etc.), mais bien plus sombre et ambigu que ce que le nom de Shelton au générique pouvait laisser supposer. Le film est très éloigné de la romance sportive à la "Duo à trois", et se révèle finalement assez dur, assez sombre : les personnages sont tous assez mauvais, et Friedkin n'a quasiment aucune pitié pour eux. Le filmage est sec et brutal, notamment dans les parties de basket. Certes, ça n'arrive jamais à la cheville d'un French Connexion, mais je reste agréablement surpris par ce petit film, bien meilleur qu'un Brink's job.

3.5/6

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Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Pareil, et pourtant je partais fan de Friedkin et fan de basket...

Comment l'entraîneur d'une équipe de basket-ball universitaire va, pour amener son équipe à la victoire, accepter des compromis pour la première fois de sa vie.

Mon premier Friedkin, vu il y a 30 (TRENTE) ans, à sa sortie en salles, dont je ne gardais évidemment aucun souvenir.
J'ai été vraiment surpris par l'introduction, qui m'a fait espérer le meilleur. La colère de ce coach, rôle taillé sur mesure pour Nick Nolte, contre son équipe et qui va s'avérer être en réalité contre un système, la tension avec laquelle Friedkin capture ça, puis l'énergie des premiers matches aperçus, avec ce montage parfois impressionniste, alternant phases de jeu à peine compréhensibles et invectives de l'entraîneur qui pourraient autant être allers-retours temporels que continuité chronologique, beaucoup de contre-plongées qui confèrent de l'ampleur à la scène et du pouvoir aux personnages.
J'ai eu l'impression de voir un cinéaste s'adapter adroitement au langage cinématographique des années 90, au service d'un film de sport engagé. J'apprécie également cette analyse d'un système déjà régi par l'argent au niveau universitaire, où la victoire s'achète parce qu'il faut attirer les joueurs les plus prometteurs avec des bonus techniquement illégaux.

Le souci, c'est qu'une fois posée cette situation et cette réalité, le film bascule alors dans un déroulé complètement attendu et sans rebondissement, programmatique et par conséquent plus très excitant. Le tiraillement moral du protagoniste est relativement inexistant et son revirement un peu arbitraire. Disons que, dans ce que ça raconte, sur l'exploitation des joueurs issus de la pauvreté et sur la corruption du sport par l'argent, des films comme L'Enfer du dimanche ou Moneyball sauront bien mieux marier propos et dramaturgie.

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