Forum de FilmDeCulte

Encore un délire critique qui me passe totalement au-dessus de la tête. Quand tu lis immense film, chef-d'oeuvre, palme d'or à tout va, la chute est brutale. Non pas que je n'ai pas aimé le film attention. J'ai vraiment apprécié, je ne suis pas ennuyé une seconde, j'ai beaucoup aimé Léa Drucker, lumineuse et ambigu mais tout simplement j'ai trouve le film presque banal. Il ne m'a jamais vraiment surprise, interpellé et encore moins choqué ou perturbé. C'est vraiment ce qu'on peut attendre sur un tel sujet sans que je retrouve le côté trouble et sulfureux de Breillat (qu'elle n'a d'ailleurs plus depuis longtemps).

Ce qui m'a surpris c'est à quel point une fois la situation posée, le film s'engage dans une écriture presque trop évidente autour du secret et des mensonges. Je pensais vraiment que le film se focaliserait sur le côté sexuel et pervers de la situation alors que pas vraiment. On est face à une situation très classique d'une femme qui s'ennuie dans sa vie et qui tombe pour le frisson de la jeunesse et qui voit son univers menacer d'imploser quand la situation est sur le point d'être révélée. Encore une fois ça n'en fait pas un mauvais film, Breillat interroge assez brillamment les relations de pouvoir en faisant passer le film cruellement de l'histoire d'amour à une histoire d'emprise. Cependant le film ne m'a jamais souffé, je l'ai même parfois trouvé limite cliché (la virée en trottinette par exemple), voire ringard (la musique).

Il y a quelques très belles scènes, notamment celle de l'affiche avec le magnétophone ou celle du tatouage. La manière de filmer le sexe est aussi très curieuse, sans partage, sans baiser, comme un acte purement égoïste, les yeux fermés qui renvoie les personnages à une forme de désir intime égocentré. La fin très brutale et inattendue, m'a d'abord dérangée puis je la trouve finalement très juste et pour le coup assez perverse dans ce qu'elle dit de cette emprise sans fin. Très curieux de voir le film original qui pourrait tout à fait être meilleur.

4/6

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CroqAnimement votre

Le titre, le sujet, le grain de la photo ci-dessus... L'impression d'être revenu en 2000.

(ce qui n'est pas foncièrement une mauvaise chose)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

assez hâte de le voir, mais dans un premier temps fasciné que la mode des remakes de films européens se soient étendue des comédies aux films-du-milieu (un coup de maitre) et maintenant au film d'auteur.

et ce à flux tendu parce que dronningen date de 2019 donc c'est vraiment go go go.

Il y a pas de règle = c'est vraiment n'importe quoi : un remake de Susanna Bier avec Tobey Maguire et Jake Gyllenghal, c'est quoi ? Un remake de Ruben Ostlund en mode comédie avec Will Ferrell ?

Découvert récemment l'existence de ce film. Impression que littéralement personne l'a vu (pas sorti en France).

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CroqAnimement votre

Sulfureux, je ne pense pas que le terme soit adapté, trouble par contre oui. Alors oui on connait en rentrant dans la salle à peu près quel va etre le programme mais il y a un coté fusionnel assez intense et rarement vu chez Breillat qui se déploie ici sous nos yeux. On pourrait tisser des liens avec Brève traversée, tant le film en est une version aboutie. Déjà, il y a le choix génial de Léa Drucker. Le tour de force de Breillat est de nous rendre sympathique une personne qu'on pourrait a priori trouver détestable. Elle arrive à nous faire comprendre à quel point cette femme entre deux ages succombe aux plaisirs de la chair. Jamais elle n'est jugée et c'est plus un concours de circonstances, un désir inarretable que filme Breillat. L'abandon dans des désirs viscéraux et irraisonnables, quitte au point de perdre toute sa vie. C'est le portrait d'un désir dévorant que fait le film et Léa Drucker en est l'incarnation parfaite.

En cela, elle est aussi bien aidée par Samuel Kircher. Ah ces plans rapprochés sur son regard et l'intensité déployée dans son jeu. Alors oui on connait le programme du film mais le film navigue assez subtilement dans les étapes obligées. Mais surtout il ne loupe pas ses scènes clés qui elles instillent le trouble comme cette première nuit, la scène d'explication entre les deux époux et ce flirt sur l'herbe (confère l'affiche), tout cela bien aidé par une mise en scène qui témoigne d'une maitrise rare chez Breillat. Le film est d'une intelligence est d'une beauté. On pénètre dans le film, on vit de l'intérieur cet abandon au désir. Ce que Breillat arrive de manière remarquable c'est de tirailler son spectateur entre désir et raison. La réponse qu'elle apporte est pertinente et le magnifique dernier plan conclut ce grand film d'amour.

Alors non l'emballement critique n'est pas exagéré et c'est de loin, à mon avis, le meilleur film de Breillat.

5-6/6