Forum de FilmDeCulte

Victime d'une hémorragie cérébrale, Maud, cinéaste, se réveille un matin dans un corps à moitié mort qui la laisse hémiplégique, orpheline de son corps et face à une solitude inéluctable. Vilko, voyou en costume chic, arnaqueur de célébrités, passe à la télé lors d'un talk-show nocturne. Il est arrogant et crève l'écran avec superbe. Maud le voit. Elle le veut pour son prochain film. Ils se rencontrent. Il ne la quittera plus. Elle aussi, il l'escroque, lui emprunte des sommes astronomiques qui ne signifient rien pour elle. Il lui prend tout mais lui donne une gaieté, une famille. Ce film raconte l'abus de faiblesse dont Maud est victime.
L'abus de faiblesse est une qualification pénale mais c'est aussi une extrême, irrésistible douceur.

Breillat change complètement de braquet en racontant son histoire dont elle avait déjà fait un bouquin et particulièrement médiatisé à l'époque sur les plateaux télé malgré son hémiplégie, qui avait conduit à la condamnation de Christophe Rocancourt. Vu le peu d'intérêt que je porte à l'essentiel de sa filmo, je craignais le film sensationnaliste qui jouerait à fond sur la victimisation. Il n'en est rien, car Breillat a le bon goût de ne pas s'épargner, se représentant via Isabelle Huppert (corps tordu, visage à moitié mort, mais tout sauf un légume, avec ce rire enfantin si particulier de Breillat, épatante une nouvelle fois dans un registre qu'on ne lui connaissait pas) comme cette bourgeoise parfois insupportable qui s'encanaille, qui fait mine de n'avoir rien à foutre du fric et se retrouve en machine à chèques pire que Betancourt. Je trouve qu'il faut un certain courage, une sincérité par rapport à soi, pour réussir à se départir du simple faits divers et en arriver un tel film, à l'instar du cinéma de Jacques Nolot. En face, Kool Shen est convaincant en Rocancourt, présenté finalement comme un affabulateur grotesque et vulgaire qui ne parle que de fric et de combines, se rêvant en gigolo cador menant grand train alors qu'il dort éconduit sur un matelas de fortune dans la chambre à côté, pas vraiment comme un escroc rocambolesque. Abus de faiblesse a beau être assez répétitif et sans grande ampleur dramaturgique, c'est dans ses moments de vérité et d'introspection cinglants qu'il détonne, à l'image d'une explication finale pathétique et sans concession.
4/6

Je sens que d'ici la sortie du film en février, on va bien se marrer.

http://player.canalplus.fr/#/942901

Avec Stéphane De Groodt y a de quoi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Le mec qui répond complètement à côté par pur chauvinisme.

Rocancourt, homme pieux à la campagne avec une étudiante friquée, un brin d'herbe à la Lucky Luke aux lèvres, buggant sur ses "Hue!" à des canassons incrédules. Grand moment de com'.

Ah mais je sais même pas qui c'est hein.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"