Forum de FilmDeCulte

Dix années après la bataille d'Eylau, un vieil homme se présente chez l'avoué Derville et dit être le colonel Chabert, laissé pour mort sur le champ de bataille. Il veut récupérer son nom et ses biens.


Au collège, j'avais lu le livre de Balzac puis vu le long métrage dans une séquence double découverte d'enseignement par ma professeur de français. Le court roman m'avait énormément plu et j'avais le souvenir d'avoir été déçu par film essentiellement à cause d'un Depardieu ne correspondant pas du tout au physique du Chabert décrit dans l'ouvrage (vieillard échalas cadavérique). La redécouverte hier m'a fait changer d'avis. Si Depardieu n'est absolument pas cadavérique, il dégage toujours une force, une folie assez renversante. Il faut parfois un film pour nous rappeler pourquoi un acteur actuellement plus connu par les faits divers et ses turpitudes que par la qualité de ses interprétations est considéré comme un grand du 7 ème art. Il habite son rôle, le fait vivre indépendamment de toutes crédibilités physiques. Il est Chabert dans ses colères, son amour blessé. Il marque par l'absence dans ses regards. C'est le casting dans son ensemble qui impressionne. Du moindre second rôle, il n'y a que des grands acteurs, actrices apparaissent pourtant que quelques minutes voir secondes à l'écran. On nommera , excusez du peu: Ardant, Claude Rich, Daniel Prevost, Dussolier, Luchini, Elmosnino, Romane Bohringer, Julier Depardieu, etc. C'est assez dingue pour pour un premier film en tant que réalisateur, Yves Angelo ait pu avoir ce casting. Il avait auparavant une brillante carrière assistant opérateur mais surtout de directeur de la photo. J'apprécie énormément les films historiques en costumes. Il n'est pas étonnant d'apprendre que Angelo a travaillé avec Tavernier donc on retrouve ici la classicisme formel apprécié par certains et décriés par d'autres.
Il y a une qualité des textes, des dialogues assez jubilatoires. Luchini que j’apprécie rarement est génial dans le rôle de l'avoué Derville. Son monologue sur l'horreur de ce qu'on voit dans les offices notariales est très fort.
Certes, le film condense et adapte fortement l'intrigue du roman mais la rend aussi plus digeste. Je n'ai vu aucun autre film du réalisateur et suis même incapable de les nommer.
Reste donc pour moi cette réussite. Une belle redécouverte d'un film mésestimé.

Groland avait bien capté ça dans ce sketch incroyable :

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Looks like meat's back on the menu, boys!