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MessagePosté: 15 Nov 2006, 23:13 
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Chapeauté par Costa-Gavras (au scénar) et les frères Daredenne, ce que je ne savais pas, le film n'a pourtant pas grand chose pour lui.

Il y a tout d'abord une construction assez bidon en enquête-flashbacks qui non seulement s'avère assez inutile, mais en plus donne naissance à deux scènes que j'aurai rêvé de mettre dans une parodie tellement ici c'est ridicule (les deux "Non!" et "Non, lui dis pas!" de Cécile de France, on croirait voir Bastien lire L'Histoire sans Fin) et qui aboutit à un dénouement qui réduit l'histoire à un whodunnit, faisant du film un vulgaire thriller.

Alors qu'à la base, ça se veut quand même "un film sur la Guerre d'Algérie", tant le récit semble vouloir illustrer ce qu'on retient de ces "événements". Le problème, c'est que justement, j'ai l'impression que tout reste en surface. Je suis plus ou moins une buse en Histoire mais y a rien ici que je ne m'attendais pas à voir. La situation foireuse, les tortures, etc... Aucune valeur ajoutée, aucune introspection originale, à peine un point de vue intéressant, rien.

Faut dire que Herbiet se débrouille pas très bien. Outre la structure peu pertinente, il y a ce sempiternel recours au N&B pour les scènes "passées", seulement ici la forme ne s'y prête pas du tout. C'est con à dire mais ce ne sont pas les couleurs de cette guerre. En tout cas, ça n'y colle pas. Les décors ne sont pas faits pour être filmés de cette manière. Le N&B ici, applatit absolument tout, ôte tout relief aux paysages, au panorama, et du coup, au contexte de la guerre elle-même. Il n'y a plus aucun impact.

Et pour le reste c'est pire. Outre une utilisation franchement pas glorieuse de la caméra portée, la mise en scène ne présente aucune identification qui puisse impliquer davantage le spectateur ni aucune force dans ses images. Quand il assiste à une séance de torture, le protagoniste part vomir. Moi, je baille.

Et il ne s'agit pas d'un choix délibéré visant à aborder les faits de manière froide (même si les quelques détails "juridiques" de l'histoire sont parmi les rares éléments intéressants du film) mais tout simplement d'un échec à approfondir un tant soit peu ce que tout un chacun sait déjà (des tortures abusives durant la Guerre d'Algérie? Naaaaan sans deeeeec) ou du moins à nous plonger dans l'horreur, même si on la connaît.

Olivier Gourmet s'en sort, une fois de plus. Robinson Stévenin non, une fois de plus? De France figure.

Du film, je ne retiens au final que deux ou trois jolies idées de mise en scène dans un film plat au récit rarement intriguant. Et de très bons maquillages.

2/6

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MessagePosté: 15 Nov 2006, 23:47 
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Je suis un peu moins sévere:


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Le cinéma français et l’histoire douloureuse de son pays: deux notions qui depuis quelques décennies semblent se bouder. Mais plusieurs films paraissent en ce moment vouloir jeter des ponts vers la guerre d’Algérie: la superbe mais austère Trahison de Philippe Faucon l’an dernier, prochainement L’Ennemi intime de Florent-Emilio Siri et Les Cartouches gauloises de Medhi Charef. Aujourd’hui, Mon Colonel, qui revient plus spécifiquement sur les "pouvoirs spéciaux" accordés aux militaires et la dérive vers la torture. Le film adopte une structure en deux époques: la première, qui se déroule en 1995, revient sur l’assassinat du Colonel à la retraite Duplan. Un jeune lieutenant, joué par Cécile de France, revit les évènements de la guerre d’Algérie en étudiant des lettres anonymes qui parviennent au ministère de la Défense suite au meurtre. Elles nous plongent aux côtés de Guy Rossi (Robinson Stévenin), un jeune volontaire affecté auprès du Colonel Duplan (Olivier Gourmet). Les deux hommes vont petit à petit lutter contre l’insurrection en ayant recours à la torture. Rossi, d’abord réticent, se fait lentement consumer par le système.


AVOIR VINGT ANS A SAINT-ARNAUD

Cette structure en deux temps, complètement éculée, fonctionne difficilement. Les scènes en 1995 sont parfois laborieuses tant elles sont figées. Les retours sur le personnage de Cécile de France, loin d’enrichir l’action et l’échange entre passé et présent, contribuent surtout à désamorcer la tension naissante. Car le cœur du film, en Algérie, est assez réussi. La photographie noir et blanc de Patrick Blossier, superbe, réussit à donner vie à un univers glauque et ambigu. La première partie du film réserve justement de beaux moments d’absurdité, comme ce banquet en plein désert, et retranscrit avec beaucoup de justesse la vie changeante dans ce petit bout de France en sursis. Lorsque le film se fait plus grave et solennel, s’il gagne en courage, il perd de son tranchant. L’interaction entre Rossi et Duplan ne devient pas pour autant schématique (c’est la force du film), mais perd de sa saveur. Olivier Gourmet impose une présence forte dans le rôle-titre mais Robinson Stévenin a plus de mal à suivre. Le glissement progressif, presque ordinaire, vers la torture glace le sang, et la description du chaos naissant au sein même des villes dérange et remue, mais le film manque de fièvre et n’atteint jamais l’urgence de La Trahison ou du pourtant lointain La Bataille d’Alger.


http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1669

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MessagePosté: 16 Nov 2006, 00:27 
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Inscription: 14 Oct 2006, 20:58
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Non ce n'est pas un énième film sur la guerre d'Algérie, proprement dit dans le sens où on ne tombe pas dans le récit de guerre pur et dur, mais plutôt un récit très profond qui plonge au coeur de l'âme humaine. Comment réussir à gérer l'indicible, comment réussir à choisir entre son humanité et son devoir ? Je trouve aussi que Stevenin est suffisamment à la hauteur de son personnage pris au piège de son humanité (ce qui, on s'en rend compte, va le perdre.) Mais il est crédible, honnête et sincère.N'oublions pas que c'est un premier film, et qu'il est plutot cohérent et soigné. C'est sûr c'est très français et alors quoi ? On va pas faire de la guerre d'Algérie un Armaggedon bis ( Je parle pour la forme). Un bémol aussi sur les dialogues vraiment trop écrits. ( même si ils sont bien écrits) Quant à la mise en scène qui oscille entre génie et" copier coller maternelle"c'est vrai... alors que certaines scènes vous font frôler la crise cardiaque, d'autres vous donnent carrément une bonne baisse de tension... Mais dans l'ensemble, j'ai apprécié.

Mais c'est que mon avis hein...

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"Si tu vis dans l'ombre, tu n'approcheras jamais le soleil." Mesrine-L'instinct de mort.


Dernière édition par ForgetMeNot le 16 Nov 2006, 00:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 16 Nov 2006, 00:28 
Qui-Gon Jinn a écrit:
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Tellement attendu, et pourtant lol quand même.


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MessagePosté: 16 Nov 2006, 00:30 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Jericho Cane a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
MOX

Tellement attendu, et pourtant lol quand même.


Obligé, obligé.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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