Forum de FilmDeCulte

Moi je vais deepfaker le Paul Bettany sus-mentionné.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Miscast.

_________________

Merci, jeté un oeil hier, survolé rapidement ce film de 3h. Je n'étais pas emballé par le début, cet aspect mitan des années 2000, puis j'ai vu ton avis qui datait de l'époque et assimile le film à un décalque de Gladiator, je me suis dit mama mia. Le problème de ce genre de films, c'est que c'est un peu des films pour enfants mais exécutés avec une gravité lourdingue, avec des "méchants" dont on devine des aux premier coup d'oeil qui sont des méchants, les "gentils" : rien que le fait de devoir parler du film en parlant de ce genre de vocabulaire enfantin. Et je trouve la mise en scène plus que moyenne, sans parler de la photo et des décors numériques dégueulasses, même quand Orlando Bloom bouffe une araignée de mer, on se demande si elle est vraie ou pas. C'est dommage, l'histoire aurait pu être intéressante - seul le roi lépreux joué par Norton paraît devoir insuffler un peu de vie.

Chose que je trouve moins vraie aujourd'hui, même si le schéma se retrouve encore dans Robin des Bois (et un peu Exodus).

_________________

EXODUS, ce film réellement oublié.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Littéralement, à chaque fois que je me fais sa filmo dans ma tête, je saute de The Counselor à The Martian avant de me souvenir de son existence. Quelle déception, alors que ça devait être énorme. Et pas de version longue pour celui-là tsais. Couillon.

_________________

Bien "aimé" le début avec cette évocation désinvolte du "droit de cuissage" - dont on dit qu'il serait un mythe : "ta mère a dû passer à la casserole, comme j'étais le frère du seigneur, mais je ne l'ai pas forcée. Tu es mon fils et je viens te demander pardon, viens avec moi à Jérusalem."

Nous livetweet pas le film.

_________________

Revu au Max aujourd'hui. Quel pied. Le film a pourtant des défauts, notamment un rythme étrange. Y a un moment aux deux tiers où Balian se pose chez lui, on l'oublie, on se focalise sur Sibylle, et puis d'un coup sorti de nulle part y a des Templiers qui viennent le dézinguer au pied d'un arbre. T'as l'impression que même dans la version longue il manque un truc.

Et l'autre défaut c'est évidemment Bloom. S'il devient moins fade à mesure que le film avance, il est incontestable qu'absolument CHAQUE perso, même secondaire, est plus intéressant ou subtil ou passionnant à regarder que lui: Norton, Neeson, Irons, Thewlis, Green, Gleeson, Csokas même s'il en fait des caisses, le curé qui ressemble à Robert Shaye, et évidemment Saladin et sa bande.

A part ça la BO du film est superbe, même si assez disparate et parfois on zappe de morceau en morceau, ce qui donne l'impression d'une fresque un peu patchwork. Mais y a tellement de souffle, de moments oomph, de pures visions. Et que tellement de choses soient faites en dur excuse les quelques VFX dodgy, car tu sais au moins qu'ils les utilisent en dernier recours, pas comme maintenant où ils ne se posent même plus la question et font tout sur fond vert.

Sinon c'est sympa de voir le film dans le contexte actuel. Y a ce gros gros "spectre du 11-Septembre" qui plane et qui donne un côté un peu "Ne froissons personne", sans doute au détriment de toute réalité historique, mais le perso de Saladin est tellement cool qu'on s'en fiche. Je l'adore.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui je m'étais la réflexion en revoyant le film l'autre jour que je kiffais les persos secondaires. Même le viking et Ebouaney qu'on voit genre 8 minutes au début. Je pourrais mater un prequel sur la team de Godfrey.

_________________

J'ai voulu donné une seconde chance à ce film, mais ça passe toujours pas. Cela dit je suis un peu embarrassé car la version que j'ai en DVD est la version salle... Et en lisant ce topic il semble que la DC change pas mal de choses (en bien).

Mais franchement je ne pense pas me tapper pour la 3ème fois un jour un film qui me gonfle, m'ennuie, et tout ça pour en voir encore plus !

Comme d'hab dans ces grandes épopées Scottienne la générosité en termes de mise en image d'époque fait plaisir mais tout le reste est ultra basique: Un Bloom tout beau et tout gentil, des méchants bêtes et... méchants. Et puis surtout, chose assez rare tout de même, à aucun moment je ne prends parti pour qui que ce soit. J'ai vraiment regardé la bataille finale d'un air totalement neutre dans ce contexte de guerres de religion qui me parle pas du tout, et de façon totalement désintéressée du coup car globalement dénué d'enjeu. Peu importe qui l'emportait à la fin, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'ils pouvaient juste discuter et se mettre d'accord avant de se tapper dessus (même si c'est présenté différemment dans le film). Je n'y trouve pas de courage, rien qui m'implique un minimum.

J'ai terminé le film dans l'ennui, en envoyant des textos à côté alors que je m'interdis ça d'habitude...

1-2/6

Sinon tout le monde se plaint d'Orlando Bloom mais perso celle que je trouve (encore plus) transparente ici c'est Eva Green. A priori la version salle ne lui rend pas service cela dit. Et puis j'en ai marre aussi de ces personnages qui tombent amoureux instantanément.

C'est un des intérets du film justement, de ne pas mettre un parti moralement au-dessus de l'autre.
Et pour l'enjeu, tu déconnes. Balin sait rapidement que c'est râpé pour sauver Jerusalem, mais il doit encore sauver les chrétiens et pour négocier il faut instaurer un rapport de force en résistant, donc tenir le siège et rendre la victoire très coûteuse pour Salame. Discuter tout de suite, ça peut montrer de la faiblesse. C'est le dilemme classique de la guerre, il n'y a qu'à voir l'actualité, que je ne pense pourtant avoir jamais vu montré ailleurs au cinéma où on préfère des victoires totales et sans appel.

Sauf qu'en réalité le film n'a de cesse de bien pointer ceux qui sont moralement bons (Balin, Saladin, le roi) et ceux qui sont mauvais (l'héritier du roi, son pote roux dégueu).



Oui donc on s'entretue pour épargner des vies. On force des civils à prendre les armes et mourir pour épargner ceux qui survivront. Pourquoi pas hein, mais ce qui sonne bizarre c'est que tout le film on présente Saladin comme un chef respectueux qui se soucie de l'équilibre entre les peuples, pacifiste etc. Et je trouve qu'on vire assez rapidement (après c'est peut être la version salle qui veut ça) en un monstre sanguinaire qui va forcément éliminer tous les non musulmans.

C'est potentiellement la vérité historique mais j'y'ai pas cru dans le film en tous cas, d'autant qu'une fois le nouveau Roi mort, ceux qui restaient dans Jerusalem étaient des chefs qui avaient des relations diplomatiques avec Saladin ou avec ses potes. Pour moi ça collait pas.

Ça passe par des retournements de situation complètement désinvoltes : le type que tu as sauvé s’avère le bras droit de Saladin, et cette narration je m’en foutiste n’est aucunement réglée par la version longue. Eh oui on peut regretter le côté ultra-caricatural des méchants.

La DC insiste sur les questionnements des bons et si les méchants restent vraiment méchants, c'est qu'il y a tout simplement des fanatiques dans l'Histoire. C'est bien le point faible du film mais ce n'est pas non plus être peu exigeant que d'accepter que ce genre de types existent.
Après, les Croisades (côté occidental au Levant), c'est d'abord une histoire commerciale avant de virer à une forme de colonisation très particulière (la religion étant surtout un prétexte a s'allier justement les plus tarés ou naïfs).