Forum de FilmDeCulte

Augusto Pinochet est un vampire prêt à mourir, mais les vautours de son entourage ne le laisseront pas partir aussi facilement.

Carte blanche de Netflix donnée à un auteur, toujours risqué.
C'est évidemment une satire déguisée en film de vampire, sauf que le film de genre au premier degré n'a ni queue ni tête et il faut sans doute un minimum de connaissance de Pinochet et du Chili pour apprécier le sous-texte.
En gros, sans avoir jamais été jugé Pinochet continue de hanter et bouffer le pays, son héritage n'est toujours pas soldé, l'étendue de ses vols est encore méconnue, personne autour de lui ne voit ce qu'il a fait de mal, son exorcisme ne se passe pas comme prévu et il est même l'enfant caché de .
Je connais trop peu l'histoire de Pinochet pour bien suivre toutes les subtilités de l'intrigue, en particulier le rôle de l'exorciste et ce que ça raconte sur le Chili d'aujourd'hui, mais côté comédie comédie et genre, c'est quand même bien poussif. C'est en fait un huis-clos familial dans une ferme de la pampa où la famille Pinochet déballe toutes leurs crapuleries, principalement financières, et cherchent comment en gratter davantage. Une nonne exorciste se faisant passer une comptable recueille toutes leurs confessions, sauf que tout le monde sait pourquoi elle est vraiment là, il y a tout une intrigue pour dire que Pinochet a arrêté de boire du sang pour se laisser mourir, sauf qu'on le voit au début qui continue à chasser... Bref, y'a rien qui tient et ça part dans le grand n'importe quoi.

Je l'ai pourtant vu sans déplaisir (en plusieurs fois), car Larrain n'est pas manchot de la mise en scène et le noir et blanc sublime avec ses scènes de survol du pays et l'ambiance délétère dans le manoir infusent efficacement.

On va pas se mentir, tu as un gros ventre mou, mais le début et le dernier tiers Tchatcher sont assez délirants. Le type même film de inégal mais qui vaut le coup d'oeil.

Bide-de-lynx.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

On n'attaque pas le physique, on a dit.

Sinon sur le film, c'est très loin d'être son meilleur et ça vire au grand n'importe quoi. Et dans ce grand n'importe quoi, il y a des trucs qui font ploufs et d'autres qui fonctionnent du tonnerre. C'est un vrai cinéma de fulgurances et même si c'est trop inégal, le résultat est singulier et vaut d'être vu.
Le début quand Larrain explique la vie de Pinochet en vampire qui nait pendant la révolution française et traverse les époques. c'est bien et le dernier tiers avec les 4 vampires c'est délirant. En fait, c'est quand le film ne se veut pas sérieux, qu'il convainc. Le mélange dénonciation du régime de Pinochet et vampires n'est pas toujours très heureux. Même si c'est pas son meilleur, ça confirme quand-même le talent de Larrain.

Longtemps que j'avais pas vu un film avec un tel différentiel entre la proposition plastique et le contenu. Ici la proposition est somptueuse, superbe photo de Ed Lachman, j'adore les décors, l'ambiance de cette espèce de hameau au milieu de nulle part, les scènes historiques, la musique et surtout les scènes de vol sont extraordinaires. Le film est un pur plaisir visuel. Malheureusement le récit ne fonctionne pas trop. On manque d'élément de compréhension pour bien saisir en quoi cela raconte l'histoire du Chili, pire je trouve que Pinochet apparaît presque sympathique dans le film, espèce de petit vieux manipulé par tout le monde et qui, in extremis, se découvre une envie d'amour. Du coup il reste ce petit côté comédie acide avec les enfants qui m'a rappelé étonnement A couteaux tirés de Rian Johnson avec cette fratrie toxique dans un huis clos mortifère tragi-comique. J'aime beaucoup le personnage de la nonne même si là encore je ne comprends pas très bien son arc dramatique. Le film est finalement assez confus, pas assez drôle ou simple dans sa satire fantastique pour que l'on s'y amuse vraiment.

Cependant je ne regrette pas du tout de l'avoir vu, il m'en reste quand même des images fortes et le film a une singularité vraiment bienvenue (la fin est assez géniale).

3/6

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CroqAnimement votre

Salut !

oui, El Conde, c'est quelque chose, n'est-ce pas ? Entre nous, Pablo Larrain a toujours été doué pour ce qui est de l'esthétique, mais là avec son mélange Pinochet-vampire, c'était soit on adhère totalement, soit on se demande si on ne s'est pas trompé de film. Personnellement, je trouve que ça a son charme. Cela dit, je voudrais parler d'un autre mixage improbable mais génial : une amie a réalisé un court métrage où elle a intégré un sac anti-pickpocket dans une scène de marché noir, très stylé. Aucune mention dans le script, mais si vous avez l'œil, c'est là. Cela m'a rappelé la manière dont Larrain laisse des éléments en arrière-plan, comme si vous étiez supposé les deviner. Il faut être deux fois plus attentif, mais quand vous comprenez, cela ajoute vraiment quelque chose.

Julie

On va t'occulter, Julie.

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