Forum de FilmDeCulte

Dans le genre "comment j'ai fait pour passer à côté pendant 40 ans" il se pose là. Impression peut-être à tort que le film n'a pas le statut culte qu'il mérite.

J'ai totalement adoré ce film que je trouve à la fois d'une désarmante simplicité mais en même temps presque postmoderne dans sa narration et son positionnement. Film choral sans lequel Pulp Fiction ou Magnolia n'existerait peut-être pas il pose les bases de ce qui est l'essence même du genre où par petites vignettes des citoyens lambdas de Los Angeles se croisent sans se connaître et pourtant leurs histoires sont intimement liées. Il y a déjà ce jeu ludique qui cartographie littéralement Los Angeles en traçant des trajectoires qui rentrent en collision, qui bifurquent, qui se joignent etc... Mais là où il me semble que le film est d'une folle modernité c'est combien il va d'une certaine manière pervertir une espèce d'image d'Epinal de l'Amérique telle que figurée dans les séries télé de l'époque et plus précisément le soap opéra. Car Short Cuts n'est finalement qu'un soap opéra qui ne fait que dérailler en permanence à cause principalement de deux ingrédients, l'alcool et surtout le sexe. Dès les premiers instants du film où l'on suit un essaim d'hélicoptères répandre un insecticide sur toute la ville pour se débarrasser des vers à fruit on sent que le film est recouvert d'un glacis pervers et malaisant. Et tout le film ne sera que ça, partir de situations dramatiques presque clichées (adultère, accident, le foyer américain...) pour aller explorer les coins les plus sombres de l'âme humaine. Sans d'ailleurs que le film ne sombre dans une espèce de fatalité tragique ou complaisante ou dans un visuel qui prendrait les atours des tourments des personnages, au contraire. A l'image du passage génial où le groupe de copains parti pêcher et décide de ne rien faire en poursuivant leur petit séjour entre potes lumineux et joyeux. Tout le film est comme ça, toujours dans ce vernis papier glacé alors que tout s'effondre (les couples mais pas que).

Et quel immense plaisir de casting. Vraiment ils sont tous géniaux et c'est dément de voir une telle galerie de gueules toutes tellement typées années 90 d'ailleurs, il y a vraiment un côté film somme du ciné indépendant américain de l'époque. Ils ont d'ailleurs presque tous disparus après les années 90 sauf Downey Junior le miraculé (qui a un rôle génial d'obsédé sexuel). Il y a peut-être un léger coup de mou dans la dernière partie et la fin du film a quelque de presque un peu décevant, même si comme au début elle présente quelque chose qui dépasse les personnages (ici un tremblement de terre, prêt à tous les avaler). Mais j'ai trouvé ça très très fort.

6/6

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CroqAnimement votre

Pas vu et le film m'intéresse donc je n'ai fait que survoler ton avis.J'ai l'impression qu'en France il est hyper respecté, moins aux US. La sensation à distance d'un "film américain pour les européens" un peu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Mais 187 minutes...

La structure est un copié/collé de celle de Nashville (1975), en beaucoup plus touffu. Film totalement culte pour moi, vu 3 fois au ciné, je ne m'en lasserai jamais, dès l'ouverture avec la musique jazzy et les hélicoptères dans le ciel de LA je suis déjà à fond.

Plus revu depuis des années. Je me souviens surtout du casting féminin et des scènes de nues

Oui beau festival de fouf notamment Julianne Moore <3

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CroqAnimement votre

J'ai vu qu'il était sur Canal je crois que je vais le regarder.

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CroqAnimement votre

Découvert en VHS à la BiFi, y a donc une vingtaine d'années, et j'avais pas accroché du tout (le film choral me fait chier de manière générale).
Je retenterai ptet un jour parce que je ne retiens que Moore qui s'engueule avec Modine chatte à l'air et Madeline Stowe qui pose nue.

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Madeleine Stowe d'ailleurs qu'elle était belle, vraiment pas eu la carrière qu'elle mérite.

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CroqAnimement votre

Dans un huis clos avec Alan Rickman (autre membre éminent du "Bruce Willis-verse") à cette même période.

Oui c'est toujours celle que j'ai préférée. magnifique

92 à 95 c'est pas mal. je pensais qu'elle exploserait après 12 monkeys puis rien

Pour cause de maternité (elle est revenue depuis ici et là) à l'instar d'Eva Mendes actuellement.
Alors que la disparition des radars de Linda Fiorentino (The Last Seduction, Men in Black, After Hours, Dogma) semble avoir des raisons plus compliquées.

Ou très simple.

Car mauvaise actrice selon toi ?

Vu une seule fois, il y a bien longtemps, (à la télé en plus) mais j'avais totalement adoré aussi, jubilatoire de bout en bout, avec un casting dément. J'avais vraiment eu l'impression de voir le film choral ultime. Sans doute le plus grand Altman...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"