Forum de FilmDeCulte

aka 3 women



Au cœur de la Californie désertique, Pinky Rose, tout juste dix-huit ans, est engagée comme aide-soignante dans un sanatorium. Millie Lammoreaux, vingt cinq ans, est chargée de la former. Millie prend rapidement Pinky sous sa coupe et l’invite à partager son petit appartement. Pinky est totalement fascinée par l’idéal féminin que représente Millie. Mais à la lecture du journal intime de Millie, Pinkie est totalement bouleversée. Leurs relations, leurs aspirations vont être irrémédiablement modifiées.

Appréciable de voir ce film en salle, parce que je crois que j'aurai beaucoup moins apprécié sa découverte sur un écran de télé. Cadres, photo, production design : c'est la fête des US seventies. Hélas marié aussi avec ce qu'elles peuvent avoir de moins bon, soit des auteurs américains qui donnent le sentiment de s'être mis dans la tête de rivaliser avec les européens : je ne sais pas si c'est conscient, délibéré, un état d'esprit flottant dans les cercles de l'époque... Ce n'est pas pour faire quelque chose à part comme Hellman ou Kramer. Devant ce 3 Women j'ai eu le sentiment plutôt d'un type qui lorgnait trop (et superficiellement) chez pèle Jodorowsky, Fellini, Bunuel... De fait le réalisateur ne fait que gâcher au fur et à mesure des belles prémisses.

Je connais mal le Altman première période et n'apprécie vraiment que ses deux derniers opus, mais j'y retrouve des trucs qui m'agacent souvent, comme ce regard assez extérieur qui a tendance à stigmatiser dans ses personnages ce qu'ils ont de petit, dans les manies ou leurs échecs, ce qui est assez agaçant. Ne parlons même pas du seul individu masculin pivot bien chargé, espèce d'ivrogne déguisé en cow-boy, ex-cascadeur. Les jeux de rôles ici sont assez mécaniques et semblent plus meubler un film qui peine à avoir réellement quelque chose à proposer, bien qu'à chaque fois tout est parfaitement disposé à la base (la piscine pour vieux, le saloon d'attraction en plein désert, la résidence de beaufs). Un peu à l'instar des fresques peintes, les touches d'étranges comme les jumelles et l'élément aquatique redondant sont d'un usage plus épuisé qu’entêtant. Cet aspect agaçant est quand même relativement sauvé par Duvall et surtout une Sissy Spacek qui poursuit en plus flippant son interprétation de Carrie.

Bah faut profiter de sa reprise alors

Ah, mais clair !


Putain mais clair ! (bis)
Plus jeune je faisais la hola à Altman parce que c'était censé être bien, mais je crois avec le recul que c'est pas tip top en fait. Même MASH ou Short Cuts... Y a que Company qui fait respirer un peu la filmo (que je connais tout de même pas très bien).

Altman filme dans Trois Femmes ce qu'il peut y avoir de terrifiant dans le quotidien. C'est un travail de corde raide entre l'histoire réaliste et l'imagerie onirique. Altman disait que chacune de ces trois femmes incarne un stade différent de la vie de la même femme.



Je te conseille vivement The long goodbye, qui est un très bon Altman.

Oui



Devant ces photos on ne peut qu'avoir envie d'adorer...



Oui Le Privé faut que je le vois, même si j'accroche peu aux autres adaptations de Chandler

Cette semaine il n'est plus qu'au reflet (c'est là que je l'ai vu, il est dans la grande salle)

http://www.allocine.fr/seance/film-1195 ... ode=115755

J'ai plutôt apprécié ce que j'ai vu de lui (Un mariage, The Player, Popeye, Short Cuts, Basements...), à quelques exceptions prêt (Vincent et Théo, Prêt à porter...), mais j'ai l'impression d'être toujours passé à côté du chef d'oeuvre. C'est bien foutu mais je ne me sens jamais concerné. Je reverrais bien MASH (succès hallucinant) histoire de me refaire un avis.
Un critique, il y a vingt ans, opposait Altman à Renoir, expliquant que le premier survolerait une foule avec sa caméra là où le deuxième passerait à hauteur d'homme entre les quidams.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

A part The Player que je trouve sympa, j'accroche pas du tout à ce que j'ai vu d'Altman, même Short Cuts, mais j'avoue n'avoir vu que les récents.

_________________

Nashville est génial, le meilleur que j'ai vu de lui pour l'instant.

J'aimerais beaucoup le voir, ainsi que ce Trois femmes.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Oui voilà. Ça va avec une forme au diapason, toujours un peu en survol, comme jamais complètement plongée dans les situations (ne mettant pas l'accent sur tel ou tel perso, sur tel ou tel évènement ; même les zooms récurrents, qui devraient être le comble de la focalisation, deviennent par leur lenteur une autre façon de ne pas vraiment avoir prise sur la situation, de glisser sur les chose de manière linéaire, comme indifférent au rythme de ce qui advient dans la scène). J'avais lu un truc de Deleuze (tout arrive !) y a deux semaines que je trouvais très juste : une mise en scène "qui ne marque pas la différence entre le principal et le secondaire".

Bref, faudrait que je vois au moins Nashville et The Player pour avoir un avis un peu plus construit, mais pour l'instant j'ai jamais pu partager l'enthousiasme à fond - à part sur The Company donc, où cette sorte de retrait sobre dans le regard se doublait d'une vraie fascination pour les parties dansées, et ça se contrebalançait bien.

C'est marrant parce qu'on peut s'amuser à comparer Gosford Park et la rêgle du jeu sur plusieurs points

je l'ai posté là (Trois femmes): http://spectresducinema.1fr1.net/t458-t ... tman#29829

Je suis hyper méga fan de tout ce qu'a fait Chandler, et je trouve que Le Privé est probablement la meilleure adaptation d'une de ses oeuvres (avec Big Lebowski qui le reprend en filigrane)

BO fabuleuse de Williams.

_________________

oui pour moi aussi il s'agit de la meilleure adaptation du personnage de Marlowe de Raymond Chandler, en comparaison de ce que Hawks et Huston ont réalisé. Je pense au début de The long goodbye où Elliott Gould donne à manger à son chat, une séquence qui dure 10 minutes, et le personnage crève littéralement l'écran. Le Marlowe("Malboro", dit Sterling Hayden) d'Altman vit dans un désespoir tranquille, il est loin des attributs héroïques que lui ont donnés les précédentes adaptations de Hawks et Huston(pour citer les plus réussies).

Sur le forum des Spectres, j'ai posté toute l'intro de Fais pas ta rosière, tu dois forcément connaître étant fan de Chandler :
http://spectresducinema.1fr1.net/t458-t ... tman#29851

Ce genre de matériau est quasiment inadaptable au cinéma, et c'est sans doute tout le génie de Robert Altman d'y réussir avec tant d'habiletés.