Aka
The Long GoodbyeEn pleine nuit, Terry Lennox demande à son ami Philip Marlowe, un détective privé, de le conduire de toute urgence au Mexique. Ce dernier accepte, mais à son retour il est fraîchement accueilli par la police. Sylvia, l'épouse de Lennox, a en effet été retrouvée assassinée... [allociné, corrigé]
Tourné avant
Chinatown, une relecture noire seventies qui ne vole pas sa réputation jubilatoire (j'y trouve plus à manger que chez Hawks ou que dans
The Big Lebowski). Eliott Gould est absolument génial dans le rôle, et le film en devient presque un véhicule dont aurait eu plaisir à voir d'autres épisodes. La longue scène d'ouverture où Marlowe va chercher à bouffer à son chat donne un peu la couleur au niveau fluidité, c'est du pur velours dans la mise en place de cette intrigue à la fois très simple et sophistiquée. Bizarrement si la réalisation est brillante (et cherche un peu trop à briller parfois en vain même, comme ce faux fondu sur l'engueulade du couple Wade avec Marlow en reflet sur les vitres, le long des vagues) je l'ai trouvée relativement impersonnel de la part d'Altman.
Certes on retrouve encore une fois un univers sociologique fermé à décortiquer, mais dans le mouvement de l'adaptation le film n’insiste pas tant que ça dessus, les étrangeté comme cet écrivain insupportable, espèce de parodie d'Hemingway, et cette clinique VIP au mystérieux directeur, sont survolés. Sans doute que Marlowe et ses logorrhées d'observateur faussement distant vampirisent une bonne part de ce qui passe souvent par la mise en scène chez le réalisateur, mais en fin de compte ce n'est pas plus mal. On évite l'écrasement et le cynisme d'autres de ses films : même jusqu'à la chute finale les personnages conservent tous une certaine dignité. Il n'y a guère que les scène avec le gangster joué par Mark Rydell qui font un peu dans ce registre, on est d'ailleurs très en avance sur tout un pan Avary / Tarantino là dedans dans l'écriture et la direction d'acteur, la scène de la bouteille de Coca parait matricielle à ce niveau. Idem pour les sbires qui doivent se désaper (avec parmi eux... Schwarzy!)
Énorme plaisir en tout cas, même si ça ronronne quand même un peu passé la première heure. Encore une fois entre la photo de Zsigmond et les décors assez fantastique (la résidence où crèche Marlowe est vraiment géniale), le père Altman est bien aidé niveau direction artistique.