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Sinon le film m'a rappelé les Patriotes de Rochant, en mieux car plus incisifs politiquement, plus psychologique aussi. Mais dans les deux cas la question de la dissidence est lié à une forme de loyauté nationaliste. On le voit lorsqu'elle mentionne elle-même Snowden comme un repoussoir moral (pour elle le mec sert la Russie au nom de la liberté)
La forme m'a aussi rappellé certains Linklater comme Boyhood. Même rapport à la fois au vérisme bibliographique, au faux temps réel. Même manière (ou manière proche) de filmer la banlieue pavillionnaire americaine comme quelque-chose d'à la fois matériel et déjà fictif, qui ne peut pas être capté par le dispositif documebtantaire (les seuls autres du film, dans la rue, sont des chats qui cabotinent dans une voiture d'enfant). Le monde est aussi perçu à la fois comme menaçant et vide (l'histoire de la tondeuse).
Reality a aussi une psychologue assez proche du jeune étudiant de Boyhood. Une psychologie à la fois rebelle et scolaire. Le sens civique qui devient l'objet d'une ambition paradoxale, pensée en terme de mérite et d'épreuve, peut-être déçue. Le film sous- entend d'ailleurs qu'elle a pu trahir car elle était déçue de sa carrière à l'armée, et qu'elle ne s'aperçoit pas de ce mobile.
Par ailleurs les glitchs, les affèteries comme vous dite, renvoient aussi à l'esthétique des Linklater en rotoscopie, comme Waking Life, non ?

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

Le film avait un sacré potentiel, analysé par JulienLepers et même Vieux-Gontrand (pas tout lu, t'enflamme pas), mais comme d'autres je trouve le potentiel pas assez exploité. Satter préfère instiller une tension de l'instant, au détriment d'une analyse plus fine de toute la mécanique de cette histoire.

Disons que ça aurait pu être un choix payant si la tension atteignait des sommets, si l'interrogatoire partait vraiment loin, si on avait plus de richesse sur ce "moment"... Mais paradoxalement, en voulant à tout prix coller à l'enregistrement, Satter s'est privée de la puissance de la fiction. Un cas qui me vient à l'esprit tout de suite pour avoir vu récemment une vidéo sur Facebook: The Social Network qui en rajoute à différents endroits, acquérant une puissance à même de souligner la vérité.

En somme, Satter s'est piégée toute seule avec cette impératif de la réalité, ce prénom sur lequel elle a sauté pieds joints. Entre les mains d'un grand cinéaste, cette histoire aurait pu être géniale, en l'état c'est juste intriguant, et ça finit sans avoir vraiment démarré.

Cette sobriété (apparente, le film a certaine affèterie et Sydney Sweeney - très juste- est apparemment connue du public des séries) et fin en forme d'impasse m'a paru plutôt un atout. Le film a un enjeu malgré elle et malgré elle.
A lire la tonalité générale du topic je finit par me demande ce que son personnage aurait bien pu faire de plus pour introduire du spectacle ? Devenir chanteuse ? Tourner un porno ? Se tirer une balle en live Telegram ? Devenir Godzilla ? Apprendre le Japonais envahir une île de Papouasie ? Flinguer tout le monde en mode Brevik ? Bouffer son chien ou sa voiture ?

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Plus vite tu accepteras que c'est pas le film de l'année, plus vite tu arrêteras de te ridiculiser de la sorte.

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Il est où le film de l'année ?

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C'est un superbe personnage, une sorte d'actualisation contemporaine d'Ingrid Bergman dans Notorious en fait, à la fois morale et politique.

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Mi-figue, mi-raisin. Comme beaucoup ici, je suis allé voir le film sans rien en connaître, y compris l'épisode dont il est inspiré, et même qu'il retranscrit.
Malgré cela, on comprend, qu'il n'y a pas de cadavre dans un placard : ce qui est intéressant est la façon dont la mise en scène interprète un texte déjà existant.
C'est ce qui est signifié dans le Is this a room? qui donnait le titre à la pièce dont le film est une adaptation. Elle a dû lire le transcript, a été frappée par cette intervention absurde, s'en est emparée comme LA réplique symbolisant l'aspect absurde de ce qui était sous ses yeux. Le matériau est riche de ce point de vue.
Et en effet, la mise en scène - notamment le jeu, l'allure des acteurs - tire le film du côté d'un mix entre La Cantatrice Chauve (la conversation sur le crossfit ou les chiens, où je n'ai d'ailleurs perçu aucun sous-entendu libidinal) et L'Invasion des Profanateurs de Sépulture (ces mecs du FBI, all-american, clichés au possible avec leur pantalon beige, parfaitement civils, mention pour le gros au chewing-gum), passé au filtre lynchien. Tout le monde a l'air un peu autiste, mais il y a ce badinage plaqué sur la mécanique de la procédure.
C'est réussi de ce point de vue, le film distillant bien son comique vaguement malaisant. La fin, qui rend à son personnage principal son statut d'héroïne, verse dans une pompe qui dénote un peu avec ce qui précède. Le film met bien en lumière le paradoxe qu'il y a à voir se retrouver cette jeune fille derrière les barreaux alors que des types autrement plus dangereux, dont la complaisance avec Poutine n'est plus un mystère comme Tucker Carlson, peuvent débiter jours après jours des conneries devant des millions de téléspectateurs.
Je vois Snowden pas mal cité, dans les messages précédents, et le film que lui a consacré Oliver Stone, et Glen Greenwald (un peu responsable dans l'affaire en tant que rédacteur en chef de The Intercepter, même s'il a rejeté la faute sur un employé) : il y a une ironie piquante dans le fait que vous compariez la protagoniste principale, qui a révélé une ingérence russe, à de fervents défenseurs du régime poutinien.
C'est le méli-mélo américain de toute façon : Trump a, pour pour se payer Hillary Clinton, pris la défense de Reality Winner (quelqu'un peut me résumer l'affaire des mails de Clinton ? j'en ai oublié les tenants et les aboutissants), qui l'en a remercié. Tout ça donne des films. Celui-ci me paraît meilleur que d'autres, tout en n'étant pas assez, par manque de fiction.
Au rayon des films qui reprennent la réalité comme une matière brute, rien à voir, mais il y a Roubaix, une lumière. J'ai aussi pensé à ce documentaire netflix qui montrait l'interrogatoire de ce type qui avait tué sa femme et ses enfants.
Sydney Sweeney, clone de Mia Goth : marrant comme le cinéma marche avec les phénotypes.


Cinquième phrase du transcript, donc Tina Satter crée un peu facilement du suspense via la rétention d'information, de la fiction ? pas sûr.

Dans le même ordre d'idée, la réplique des flics "elle n'a aucune idée de ce qu'on fait là" semble ajoutée (à part si je l'ai loupée).
Le spectateur se surprend en tout cas au début à ce qu'on ne lui dise pas ses Miranda rights, qu'elle ne demande pas d'avocat, que l'interrogatoire, avec le bandeau crime scene prenne cet aspect presque civil, qui laisse la suspecte assez libre de ses mouvements (dans un vrai film hollywoodien, elle aurait saisi une opportunité de s'enfuir), c'est précisément qu'elle sait ce qui en train de se passer, alors que le film suggère l'inverse plutôt malhonnêtement. C'est qu'il cherche aussi à aller à rebours des préjugés du spectateur : cette pettie blonde en short s'avère avoir trois armes dans sa maison, non pas vraiment parce qu'elle aurait été traumatisée mais peut-être parce qu'elle est une ex-soldate. Soldate polyglotte dans des langues du Moyen-Orient, probablement rompue à certaines techniques d'interrogation, qui défie volontiers (dans le film) ces agents volontairement ou involontairement stupides (le truc de l'iphone participe par exemple au comique du film).

En même temps elle se compare elle-même à Snowden (seul nom propre non bippé).

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Bah pour s'en démarquer comme ton message est le seul à le relever...
Tandis que dans les autres messages Snowden est juste un lanceur d'alertes trop fort.

Sinon je ne pense pas que ce soit une interrogatrice. J'ai plutôt l'impression qu'elle entraîne des logiciels de traduction et de reconnaissance de caractères ("je travaille sur les posters de l'armée de l'air iranienne") -qui pourraient déterminer la confidentialité des documents sans intervention humaine : son poste est alors voué à disparaître, son expertise ne la protège las, mais est, par définition, ce dont il faut au contraire se passer. Elle est censée alimenter les bases de données sans les consulter et est frustrée de n'avoir jamais été sur le terrain, sans avoir conscience que les enquêteur interprètent cela comme un mobile plutôt qu'un signe de patriotisme

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Fatiguant cette manière de ne pas comprendre en voulant chercher la petite bête (ce qui te pousse même à te contredire).

Je voulais dire que tout militaire doit être un peu rompu aux techniques d'interrogation ou briefé sur la manière de réagir en cas de torture, c'est pas un pékin, qui se traduit par "civilian" en anglais, ce qu'on pourrait croire si on a aucune information sur le film. Rien de surprenant à ce qu'elle soit armée jusqu'aux dents, ni d'ailleurs avec une forme de communauté d'esprit avec ses interrogateurs.
Elle était d'abord traductrice de communications pour désigner des cibles quand elle était militaire, a priori, elle traduisait surtout des communications en persan quand elle a été arrêtée (ce qui peut inclure des posters de l'armée).

Ben elle dit deux fois qu'elle s'emmerde à traduire les poster de l'armée se l'air mais nulle part qu'elle est une interrogatrice ou formée à la tortue (thème peut-être pertinent d'ailleurs mais alors hors champ implicite du film).

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Putain mais c'est logique "Resistance to interrogation, RTI or R2I is a type of military training to British and other NATO soldiers to prepare them, after capture by the enemy, to resist interrogation techniques such as humiliation and torture."

C'est comme si je te disais que son frigidaire marche à l'électricité et que tu me disais :"il n'est pas dit dans le film que son frigidaire marche à l'électricité."

Mec c'est l'inverse, tu parles d'un entraînement à être torturé là

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