Forum de FilmDeCulte

Après la mort de sa belle-sœur dans un accident de moto à Saigon, Thien se voit confier la tâche de ramener son corps dans leur village natal. Il y emmène également son neveu Dao (5 ans), qui a miraculeusement survécu à l'accident. Au milieu des paysages mystiques de la campagne vietnamienne, Thien part à la recherche de son frère aîné, disparu il y a des années, un voyage qui remet profondément en question sa foi.

Récipiendaire de la dernière Caméra d'Or, des retours critiques très enthousiastes, candidat idéal pour ouvrir ma reprise de la Quinzaine à Paris. Sans compter qu'avec ses plus de 3 heures je ne pariais pas pour une sortie dans les salles des plus faciles à caser (même s'il s'avère qu'elle est finalement datée pour le 13 Septembre prochain). Et force est de constater que pour un premier film c'est assez époustouflant de maîtrise, je ne doute pas que la Caméra d'Or soit amplement méritée, le film n'aurait d'ailleurs pas déparé dans la Compétition Officielle.

Pour ce qui est des influences, on ressent très rapidement celles de la nouvelle génération de réalisateurs chinois (Bi Gan, Hu Bo, dans une moindre mesure Gu Xiaogang) pour le côté performatif de la mise en scène, et celle d'Apichatpong Weerasethakul pour sa spiritualité. Une œuvre estampillé 100% Slow cinéma, c'est parfois lent, voir même très lent. Alors que les 3h30 du dernier Wang Bing m'avait paru passer comme un éclair, je n'en dirais pas autant de celui-ci. Parce que le film souffre des mêmes défauts que ceux des réalisateurs chinois sus-nommés : leur extravagante maîtrise de la mise en scène finit par écraser leurs personnages, qui manquent au final de chairs et de consistances, et dont on finit par ne plus suivre le cheminement que par à coup. Avoir une idée précise de son cadre et de ses mouvements de caméras c'est bien, mais qu'ils s'inscrivent naturellement et sans ostentation dans le récit c'est mieux. C'est dommage, parce que les premières scènes du film sont à tomber, le dispositif n'est pas encore trop écrasant, avec une touche d'humour et d'érotisme qui laisse présager un film au ton un poil plus léger (simple clin d’œil au cinéma de Tsai Ming-liang ?). Le film marche ensuite par à coup, exemplairement reprend de la densité dans les deux longues séquences où Thien discute avec deux personnes âgées qui évoquent les blessures non cicatrisées d'un passé pas si lointain, pour finalement reprendre de la hauteur dans une dernière partie semi-hallucinée, certainement la moins maniériste et la plus redevable au cinéma de Joe W., qui ouvre un champ des possibles dans le futur de la carrière de Thien An Pham assez excitant, en espérant qu'il saura mieux se contenir dans ses élans formalistes à l'avenir (mais comment vraiment lui reprocher certains excès pour un premier film ?).

4/6

Comme je te le disais, toujours incompréhensible cette frilosité à mettre des films vraiment méritants en compét' pour les reléguer en section parallèle.

Je ne doute pas qu’il avait bien plus sa place en compet que Banel et Adama…

Pas très sympa pour le crush d'Art Core

lol, mais c'est vrai que dans le genre pétard mouillé son film se place là... Encore un choix de Frémaux incompréhensible.

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CroqAnimement votre

Quota cinéma africain.

Pour ta quinzaine, je te conseille In flames. Film d'horreur pakistanais qui montre que la vie d'une femme à Karachi, c'est pas une sinécure. C'est un bon premier film qui lorgne du côté de Polanski avec une petite touche parano. Quelques défauts mais c'est assez habile. Je pense que tu peux aimer.

Curieux de savoir en quoi c’est censé pouvoir me plaire

Sinon ça n’est malheureusement pas prévu, l'une des moyennes les plus faibles dans le tableau de snooptom

L'intuition par rapport à tes goûts. Par contre, je suis étonné de ton tableau. De ce que j'ai lu, le Creton a déçu et In flames ajustement reçu un accueil critique très satisfaisant.

Par contre, d'accord avec eux sur le Gondry. Un très sympathique éloge de la bidouille et de l'impro. Pierre Niney est bon. Je le trouve bien meilleur dans un rôle comique comme ici que les rôles "sérieux" où il est à mon sens fade.