Forum de FilmDeCulte

La Dr psy Rose Cotter reçoit une patiente ayant été témoin d'un suicide il y a une semaine, et qui vit depuis des évènements surnaturels. Durant la consultation, semblant possédée, un grand sourire aux lèvres, la patiente se suicide froidement devant le docteur. Le psy est alors elle aussi témoin d'évènements éffrayants qu'elle seule voit.


Si vous avez actuellement des pensées noires et que vous êtes en pleine dépression, Smile est à éviter absolument. C'est assez rare de voir un film d'horreur aborder de manière aussi frontale et couillue le suicide, avec une telle gravité et de manière aussi oppressante. Et d'autant plus étonnant quand c'est distribué par un gros comme la Paramount. Sur fond d'histoire d'esprit maléfique qui se transmet par chaine de suicides, le grand atout de Smile est de rendre le destin de son héroine quasiment inéluctable. On a du mal à voir durant tout le film comment elle pourrait s'en sortir et Parker Finn a le talent de maintenir ce tableau noir très longtemps. Comme si la destinée de l'héroine était en marche et inarrêtable. Sans montrer son esprit maléfique, Finn arrive ainsi à faire sentir sa puissance presque divine.

Et l'excellente idée du film, c'est d'avoir opté pour une psy comme héroine. Chaque victime a l'impression de sombrer petit à petit dans la folie et le choix d'opter pour la praticienne comme victime de la malédiction est très bien exploité à l'écran. Surtout que l'actrice Sosie Bacon, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jennifer Garner, assure dans un jeu plein de sensibilité et de fragilité. Et son trauma d'enfance, avoir assisté au suicide de sa mère, qui aurait pu être too much, passe ici comme une lettre à la poste. Il y a aussi des beaux moments de flippe, dûs au fait que les victimes ne font rapidement plus la distinction entre réalité et hallucinations. Chez un autre réalisateur, ça pourrait être lourd et prétexte à des moments faciles style "Ah finalement c'était un rêve", qui sont agaçants au possible. Là c'est habilement mené et parfaitement utilisé à 2 moments clés du film.

Puis il y a cette fin. Durant le déroulé du film, on se dit que ça ne peut finir qu'en eau de boudin mais Parker Finn s'en sort très bien. C'est réussi même si j'aurais rêvé de cette option plus nihiliste

Bref, c'est une très bonne surprise. Paramount avait initialement prévu de le distribuer sur sa chaine Paramount +, mais suite à l'excellent résultat des projections tests, il sort sur grand écran et c'est une excellente nouvelle. C'est clairement cette année dans le haut du panier des films d'horreurs américains.

4/6

A noter que c'est le premier film de Parker Finn, adapté d'un précédent court métrage qui a eu de très bonnes critiques. Freak reprochant souvent, et à juste titre, le syndrôme du court qui devient un long et qui n'arrive pas à tenir sur la durée, là c'est tout l'inverse. On sent vraiment que Finn a beaucoup enrichi le concept du court et pas d'ennui ou de longueurs durant les 115 minutes que dure Smile.

Je voyais venir gros comme une maison un film où, à nouveau, tous les tropes et gimmicks seraient au service d'une métaphore sur L E T R A U M A. Le traumatisme féminin, qui plus est, qui est visiblement le mal du siècle. Et ça m'apprendra à être mauvaise langue, parce que pour une fois, c'est l'inverse : le trauma n'est plus ici une fin en soi, thème total et sacré qui vient tout étouffer sous le poids de son sens, mais un rouage à la littéralité salutaire qui sert à propulser puis nourrir les mécanismes horrifiques de Smile, qui sont dans l'ensemble très réussis.

Alors niveau trame ça reste ultra-formulaïque et balisé : personnage principal féminin traumatisé, donc, victime d'une emprise qu'elle est la seule à percevoir, avec effondrement psychique aggravé par le fait que personne ne la croit au point qu'elle en vient à douter d'elle-même jusqu'à ce qu'elle se rende compte (par hasard) qu'il existe un système qui sous-tend ce qu'elle vit, système qu'elle va explorer à l'aide de son ex qui va finir par la croire et jusqu'à ce qu'elle trouve un moyen de lutter. Ca ressemble à plein de choses, du coup. Comme pour Antlers, mais en mieux, on sent aussi beaucoup l'influence des creepypasta.

Le trauma étant au service du propos horrifique, et non plus l'inverse, Parker Finn se fait plaisir en faisant enfin écho à l'iconographie hyper malaisante des fameux clips d'Aphex Twin, Windowlicker et Come to Daddy. Vu le titre je ne spoilerai rien en dévoilant qu'un des ressorts les plus flippants de Smile sont ces sourires immotivés et figés, mais aussi un sound design discordant et agressif, ainsi que des jumpscares eux aussi agressifs et sans pitié.

Bien aimé l'ancrage finalement ordinaire de l'ensemble, notamment sa jeune psychiatre très réaliste avec son teint blême, toute en angles osseux, cheveux gras et pas de poitrine (j'avoue ne pas avoir vu grand chose chez elle de Jennifer Garner à part peut-être le menton ou la mâchoire).

Bref, une aussi bonne surprise que le fut Malignant l'année dernière.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Dites la vérité: vous l'avez vu dans quel genre de salle, à quelle heure, et comment étais l'ambiance ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La gueule quand-même. Quand Garner a les cheveux en chignon dans Juno, tu as une mega ressemblance.

Content que ça t'ai plu sinon.

Et sinon ce film est interdit aux Deudtens. Il comprendra si il voit le film un jour.

Va à 10h00 ou midi à Bercy et c’est réglé.

A Orléans, salle pleine à 20H un vendredi mais pas le souci des séances des Halles. Silence respectueux, pas les rires et le brodel à la con que tu as dans certaines séances de film d'horreur à Paris.

Pareil qu'Abyssin, salle de campagne un dimanche soir pour la séance de 21h. Bon groupe de jeunes au fond, hilares, avec flashs intempestifs du téléphone. Je dis rien parce que ma femme est réactive elle aussi quand le film d'horreur l'impressionne, mais pas à ce point non plus.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Vu ce dimanche 12h30 à Bercy dans une salle quasi vide (idem deux heures plus tôt pour Halloween ends).
Film incroyablement trop long, au personnage principal si débile que ça fout en l'air la moitié des scènes. Puis les scènes "ah c'était un rêve", ça va cinq minutes. Franchement, je n'en peux plus de cette nouvelle race de films d'horreur trop sérieux, pesants, qui misent tout sur une imagerie terne et une bande-son agressive. J'ai l'impression d'avoir vu ça cinquante fois ces dernières années (après on s'étonne qu'un X fasse fureur). Heureusement, il reste quelques belles scènes, comme celle de la psy effectivement.
2/6

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Lol, non c'est exactement ça.


Déjà, le film est à deux doigts du plagiat d'It Follows mais son vrai crime est de passer plus d'une heure à dérouler SCÈNE SUR SCÈNE attendue au possible ("ouuiiin mais pourquoi vous me croyez paaas") pour en arriver là où quiconque a vu un film d'horreur (ou toute personne intelligente) sait que ça va aller au vu du pitch.

Si la réa est parfois élégante, les jumpscares sont d'une facilité consternante, tellement bourrinos que le travail effectué en amont pour instaurer de la tension perd de sa qualité.

Le climax est bon, dans l'illustration du propos, avant de retomber dans une chute convenue. Et de toute façon c'est trop peu trop tard vu comme ce qui a précédé était chiaaaaaant.


J'ai vu des gens utiliser le terme (déjà débile) de "elevated horror" pour ce film et...c'en est pas du tout.
C'est un terme utilisé pour les films d'horreur type A24 et là c'est bien plus vulgos, malgré le plagiat d'It Follows.


mdr genre X c'est du jamais vu? C'est nul aussi.


PS : vu à 10h20 à Bercy

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Qui sont ces gens? C'est effectivement totalement débile.

Sur It follows, je n'irais pas au point décrire que c'est du plagiat ou qu'on est à 2 doigts, mais oui on va pas nier que c'est une influence importante.

Et sur le court Laura hasn't slept, je t'invite juste à le voir pour te rendre compte que Smile n'en est pas du tout un étirement. Histoires différentes, les deux films vont dans des directions qui n'ont rien à voir. En fait Smile est considérée comme une suite de son court. Pas comme une adaptation en long : https://actualnewsmagazine.com/le-realisateur-de-smile-parker-finn-deballe-les-nombreuses-fins-du-film/
Après, tu peux ne pas aimer le rythme du film, mais c'est un autre sujet.

C'est pas un souci de rythme mais d'écriture et d'originalité.

Quand tu as 1h et 3 jours d'avance sur le protagoniste, y a un souci.

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Pour revenir sur le "elevated horror", c'est la distinction entre cinéma d'horreur d'auteur et d'exploitation mais c'est effectivement un gros fourre-tout débile. Quand tu vois que dans cet article, l'auteur cite Pascal Laugier et Du Welz : https://antoinepatrelle.medium.com/de-quoi-lelevated-horror-est-elle-le-nom-20dcc6c22cc0

Après, le coup de la chaîne était déjà dans Ring, bien avant It follows.
Pour X, la question n’est pas de savoir si c’est bien ou pas, c’est surtout qu’on est dans un film d’horreur cash et assez direct (même si long a démarrer), a l’ancienne. Là où Smile se veut intelligent, psychologique, dramatique, etc. X, à côté, c’est la bouffée d’air (je les ai d’ailleurs vus le même jour).

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il y aurait eu un truc assez corrosif à faire sur l'impératif du sourire féminin dans la société (si ça n'a pas déjà été fait), il y a vaguement avec l'illustration de l'emballage du petit train pour le gosse puis une engueulade molle entre le perso principal et sa soeur sur le pas d'une porte, mais bon personne n'y croit vraiment et surtout pas le réalisateur... ensuite ça se termine comme d'habitude (et comme ça commence) sur un trauma à la con, le fil scénaristique de la chaîne de suicides et celui du trauma étant raccordés de façon totalement foireuse cela finit de ruiner le film. La plupart des acteurs naviguent entre le mauvais (le jeune flic) et le nullissime (le mari, la soeur).